hop 0 Posté(e) le 19 juillet 2006 Je ne savais pas trop où poster ceci, mais comme ce sont avant tout les animaux qui pâtissent de cette folie... La méthode avait déjà fait la fortune du docteur Knock de Jules Romains : chaque bien-portant entrant dans son cabinet en ressortait malade, et prêt à débourser sans compter pour être guéri. A son image, ayant atteint les limites du marché des malades, certaines firmes pharmaceutiques se tournent désormais vers les bien-portants pour continuer à croître. Et emploient pour cela les techniques de publicité les plus avancées. Il y a une trentaine d’années, le dirigeant d’une des plus grosses firmes pharmaceutiques au monde tint des propos fort éclairants. Alors proche de la retraite, le très dynamique directeur de Merck, Henry Gadsden, confia au magazine Fortune son désespoir de voir le marché potentiel de sa société confiné aux seuls malades. Expliquant qu’il aurait préféré que Merck devînt une sorte de Wrigley – fabricant et distributeur de chewing-gums –, Gadsden déclara qu’il rêvait depuis longtemps de produire des médicaments destinés aux... bien-portants. Parce qu’alors Merck aurait la possibilité de « vendre à tout le monde ». Trois décennies plus tard, le rêve de feu Henri Gadsden est devenu réalité. ...Au moment où la majorité des habitants des pays développés jouissent de vies plus longues, plus saines et plus dynamiques que celles de leurs ancêtres, le rouleau compresseur des campagnes publicitaires ou de sensibilisation, rondement menées, transforment les bien-portants soucieux de leur santé en souffreteux soucieux tout court. Des problèmes mineurs sont dépeints comme autant d’affections graves, de telle sorte que la timidité devient un « trouble d’anxiété sociale », et la tension prémenstruelle, une maladie mentale appelée « trouble dysphorique prémenstruel ». Le simple fait d’être un sujet « à risque » susceptible de développer une pathologie devient une pathologie en soi. L’épicentre de ce type de vente se situe aux Etats-Unis, terre d’accueil de nombreuses multinationales pharmaceutiques. Comptant moins de 5 % de la population mondiale, ce pays représente déjà près de 50 % du marché de la prescription de médicaments. Les dépenses de santé continuent à y grimper plus que n’importe où dans le monde, affichant une progression de presque 100 % en six ans – et ce, pas seulement parce que les prix des médicaments enregistrent des hausses drastiques, mais aussi parce que les médecins se sont mis à en prescrire de plus en plus. Depuis son bureau situé au cœur de Manhattan, M. Vince Parry représente le nec plus ultra du marketing mondial. Expert en publicité, il se spécialise dorénavant dans la forme la plus sophistiquée de la vente de médicaments : il s’emploie, de concert avec les entreprises pharmaceutiques, à créer de nouvelles maladies. Dans un article étonnant intitulé « L’art de cataloguer un état de santé », M. Parry a récemment révélé les ficelles utilisées par ces firmes pour « favoriser la création » de troubles médicaux (1). Parfois, il s’agit d’un état de santé peu connu qui jouit d’un regain d’attention ; parfois, on redéfinit une maladie connue depuis longtemps en lui donnant un autre nom ; parfois, c’est un nouveau dysfonctionnement qui est créé ex nihilo. Parmi les préférés de M. Parry se trouvent la dysfonction érectile, le trouble du déficit de l’attention chez les adultes et le syndrome dysphorique prémenstruel déjà évoqué – tellement controversé que les chercheurs estiment qu’il n’existe pas. Avec une rare franchise, M. Perry explique la manière dont les compagnies pharmaceutiques non seulement cataloguent et définissent leurs produits à succès tels que le Prozac ou le Viagra, mais cataloguent et définissent aussi les conditions créant le marché pour de tels médicaments. ...L’idée selon laquelle les multinationales du secteur aident à créer de nouvelles maladies semblera étrange à beaucoup ; elle est monnaie courante dans le milieu de l’industrie. Destiné à leurs dirigeants, un rapport récent de Business Insights témoigne ainsi que la capacité à « créer des marchés de nouvelles maladies » se traduit par des ventes se chiffrant en milliards de dollars. L’une des stratégies les plus performantes, d’après ce rapport, consiste à changer la façon dont les gens considèrent leurs affections sans gravité. Ils doivent être « convaincus » que « des problèmes acceptés tout au plus comme une gêne jusqu’à présent » sont, désormais, « dignes d’une intervention médicale ». Saluant le succès du développement de marchés profitables liés à de nouveaux troubles de la santé, le rapport affichait un bel optimisme quant à l’avenir financier de l’industrie pharmaceutique : « Les années à venir seront les témoins privilégiés de la création de maladies parrainée par l’entreprise. » L'article complet : Pour vendre des médicaments, inventons des maladies - mai 2006 http://www.monde-diplomatique.fr/2006/05/CASSELS/13454 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Animal 0 Posté(e) le 19 juillet 2006 Nous vivons dans un monde de "malades" !!!!!!!!!!! p.s.: Dans cette catégorie de " maladies " , on pourrait aussi parler de celle de la ménopause... et des hormones obtenues par la torture de chevaux Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
animo-aequoanimo 0 Posté(e) le 19 juillet 2006 Pour vendre des médicaments, inventons des maladies Ça ne me surprend pas vraiment. Ça va dans le sens des recherches (et dissections) maintes et maintes fois reproduites, partout, dans tous les laboratoires du monde pour subventionner et occuper nos savants. Une chose que j'ai aussi remarqué est qu'il est extrêmement difficile de ressortir d'un cabinet de médecin sans prescription. Je me suis résignée à prendre leurs petits papiers sans faire remplir la prescription. Il y a aussi les médecins qui veulent qu'on aille les consulter 2 fois par année. Déjà que ça me prend tout mon petit change pour y aller une fois par année... Je ne dis pas, si je me sentais malade, mais ce n'est pas le cas. Ils doivent aimer les cas bien portant... de la sorte ils se font de l'argent sans souci et après on se demande pourquoi il est si difficile d'avoir un médecin général de nos jours... peut-être sont-ils trop occupés avec les bien portant ? Trop occupés à essayer de les rendre malades ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Animal 0 Posté(e) le 24 juillet 2006 Un nouveau monstre est né: le déficit d'attention http://sante.canoe.com/channel_health_news_details.asp?channel_id=2001&relation_id=3483&news_channel_id=2001&news_id=1865 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
hop 0 Posté(e) le 25 juillet 2006 Va falloir toute une tripotée de nouveaux médics pour lutter contre l'état F avant qu'il nous amène à l'HDA, et une autre tripotée pour revenir à l'état C ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites