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Les expos agricoles en mode séduction

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Les expos agricoles en mode séduction

Thierry Larivière 21 juillet 2006

Les 34 expositions agricoles du Québec tentent de se refaire une beauté pour séduire un plus large public en misant sur l’agriculture.

Il s’agit toutefois d’un travail d’équilibriste puisqu’il faut à la fois attirer et instruire les citadins tout en conservant la pierre angulaire des expositions qui est la sélection des meilleurs animaux d’élevage par les concours. On veut donc parier sur la nostalgie, notamment avec les concours d’attelage de chevaux, Rolling Eyes mais on souhaite aussi faire connaître les techniques agricoles modernes. Les expositions agricoles représentent donc un concentré de la difficile jonction entre la vision des citadins et celle des agriculteurs.
Malgré ces difficultés, les deux plus grandes expositions agricoles du Québec ont le vent dans les voiles. Saint-Hyacinthe considère sérieusement doubler sa superficie d’exposition tandis que Québec met sur pied un nouveau volet international.

Salon international à Québec
« On veut devenir la plaque tournante du commerce de bétail en Amérique du Nord », lance Ginette Lachance, directrice d’Expo-Québec, la plus grosse exposition avec 375 000 visiteurs et des hausses constantes. L’exposition innove cette année en regroupant pour la première fois les cinq races de vaches laitières du Québec sur trois jours plutôt que 12. Le principal but de ce regroupement est d’inviter les éleveurs de 32 pays pour raviver l’intérêt pour la génétique laitière du Québec. Un salon international sera mis sur pied pour l’accueil. « Si on ne fait rien, on sera vite oublié », explique Pierre Tremblay, consultant et exportateur de génétique avec Trudeau international. La Nouvelle-Zélande et l’Australie ont en effet pris la place du Québec dans ce secteur. La province était pourtant la chef de file mondial avec 100 M$ de ventes et 11 % du marché avant la vache folle. L’ouverture des frontières de l’Algérie et de la Tunisie créée néanmoins un certain espoir. M. Trudeau tente d’ailleurs d’affréter un bateau pour l’Algérie. Shit Ultimement, l’exportateur souhaite que les éleveurs de différents pays puissent convaincre leur gouvernement d’ouvrir leurs frontières au Québec sans nécessairement attendre la réaction des Américains. Ces derniers étudient depuis peu une nouvelle règle qui permettrait de reprendre le commerce de la génétique bovine de même que l’exportation des bêtes de plus de 30 mois. L’invitation d’éleveurs étrangers pourrait s’étendre vers d’autres secteurs de l’élevage si l’expérience est concluante.

Agrandissement en vue à Saint-Hyacinthe
« On est revenu au même niveau de clientèle qu’avant la fin des casinos », explique Richard Robert, directeur général de l’Expo de Saint-Hyacinthe. C’est le système de prix unique et de passeport qui a contribué à ce regain, de même que le volet grand public avec les spectacles. Bon an mal an, on compte entre 170 000 et 200 000 visiteurs et le site actuel ne pourrait pas en contenir plus. « En agrandissant le territoire, on aurait plus d’animaux », précise M. Robert qui espère alors pouvoir attirer des animaux de l’extérieur du territoire. « On voudrait libérer un pavillon pour l’éducation », soutient Richard Robert qui admet que plusieurs expositions ont une « grosse lacune » sur ce point. Le nouveau pavillon projeté permettrait d’exposer les nouvelles techniques d’élevage, les nouvelles méthodes de culture, les aménagements en vue de protéger l’environnement de même que la question des OGM. « Pour que ça se fasse, il faut une pression du MAPAQ », estime le directeur.
Budgets serrés
Tout n’est pas rose dans le domaine des expositions agricoles et le Québec a perdu une dizaine d’expositions depuis 30 ans. « Tout le monde est serré partout, ce ne sont pas des années de vaches grasses », explique Romuald Saint-Pierre, président de l’Association des expositions agricoles du Québec (AEAQ). Presque tous les organisateurs ont signalé la difficulté de recruter des animaux de boucherie depuis quelques années. Le tir de chevaux est délaissé à certains endroits, comme à Saint-Hyacinthe, parce qu’il attire moins qu’avant.
Selon l’Association, seulement 1,5 M$ des 4,5 M$ octroyés par le gouvernement à ces évènements reviennent directement aux expositions. Cela représente souvent moins de 10 % du budget. Le reste va principalement aux associations d’élevage.
L’Ontario, par exemple, compte encore plus de 200 expositions agricoles puisqu’elle a misé sur les plus petites et que les anglophones, même au Québec, semblent plus attachés et prêts à donner du temps pour leurs expos.
Tous les détails dans l'édition du 20 juillet de La Terre de chez nous.

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