Animal 0 Posté(e) le 12 octobre 2006 Des sommités médicales plaident pour les oméga-3 Charles Côté La Presse Qu'est-ce qui réduit l'agressivité des prisonniers, protège le coeur contre les infarctus, combat la dépression et améliore la performance en lecture des enfants? Les oméga-3, ces acides gras que l'on trouve dans les poissons. En France, en Angleterre, en Allemagne et en Italie, les médecins ont commencé à prescrire des suppléments d'oméga-3, par exemple à des patients qui se relèvent d'une crise cardiaque. Dans certains cas, ils sont remboursés par les assurances. Mais au Québec, peu de médecins prescrivent des oméga-3. Et ces suppléments ne sont pas remboursés. «Il manque d'éducation chez les médecins et dans le public», dit le Dr Michel de Lorgeril, cardiologue de Grenoble qui a publié des études sur l'effet bénéfique des oméga-3 dans la prestigieuse revue The Lancet. Le Dr de Lorgeril n'hésite pas à accuser l'influence de l'industrie pharmaceutique. Il donne l'exemple des statines, des médicaments qui réduisent le taux de mauvais cholestérol dans le sang. «Sur les statines, il y a un bourrage de crâne et des cadeaux à la clé pour les médecins, dit-il. Mais pour les omega-3, il y a une espèce de lenteur dans les prescriptions.» Pourtant, dans ce cas, le médicament «naturel» se compare avantageusement au «pharmaceutique». Les statines réduisent la mortalité totale de 13%, tandis que la prise d'omega-3 la réduit de 17%. Les deux n'agissent pas de la même façon et pourraient donc être utilisés en même temps. Heureusement, les choses sont en train de changer, selon le Dr Anil Nigam, de l'Institut de cardiologie de Montréal. «Les médecins sont de plus en plus sensibilisés, surtout qu'on participe à des études sur le sujet», dit-il. Mais justement, c'est difficile de réaliser des études sur un produit qui n'est pas brevetable. Et qui par surcroît est déjà disponible partout en pharmacie sous forme de gélules... et dans les poissonneries dans son emballage d'origine. Le Dr François Lespérance, chef du département de psychiatrie du CHUM, a lancé une étude sur les effets des oméga-3 sur la dépression. Peu à peu, il recrute des patients, un processus qui va durer 18 mois. Comme c'est une étude clinique en bonne et due forme, les patients doivent consentir à se voir donner un placebo et donc de se priver d'un traitement prometteur disponible à peu de frais. Mais les oméga-3 semble si pleins de promesses que les gouvernement doivent appuyer la recherche dans le domaine, affirment tous ces experts, réunis dans un colloque hier. Colloque qui était commandité par un fabricant européen de gélules d'oméga-3. Des études épidémiologiques, portant sur des populations entières, montrent que dans les pays où il se consomme plus de poisson, il y a moins de dépression. Les effets protecteurs sur le coeur ont été prouvés dans des essais cliniques. Plus intrigant: cette étude réalisée dans les pénitenciers britanniques, qui montrent une baisse de 36% de la violence chez les détenus qui ont pris des multivitamines et des oméga-3. Toujours en Angleterre, des enfants éprouvant des difficultés de lecture et d'écriture et qui ont reçu un apport d'oméga-3 ont rattrapé six mois de retard en seulement un trimestre. Les oméga-3 sont cruciaux pour le foetus et le bébé naissant, selon Stephen Cunnane, de l'Université de Sherbrooke. Les humains naissent avec une réserve d'environ un gramme d'oméga-3 dans la «graisse de bébé». Assez pour tenir trois mois. Mais rapidement, l'allaitement et l'alimentation doivent prendre la relève. Et ce n'est pas le cas dans le pays dits «riches». Les consommateurs ont commencé à réagir, remarque Michel Lucas, de la chaire Lucie et André Chagnon pour l'avancement d'une approche intégrée en prévention, à l'Université Laval. «Il y a déjà un Québécois sur huit qui consomme des gélules d'oméga-3», dit-il. Mais en moyenne, les Québécois ne mangent que deux repas de poisson par mois, au lieu des deux ou trois par semaine qui seraient nécessaires. DOSER LES OMÉGA-3 Apport recommandé : de 500 à 1000 mg par jour Teneur dans les aliments (par portion de 230 g) : Maquereau bleu: 5290 mg Saumon atlantique: 4400 mg Truite grise: 3680 mg Flétan: 2100 mg Crevettes: 1100 mg Sardines: (100g) 980 mg ___________________ Source : Livre de recettes Santé la Gaspésie http://www.cyberpresse.ca/article/20061012/CPACTUEL03/610120672/5094/CPACTUEL03 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites