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Animal

Chasse à la baleine

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Pêche. Dimanche, un baleinier islandais a tué un rorqual commun à des fins commerciales.
Un cétacé, et ce n'est qu'un début
Par Anne-Françoise HIVERT
QUOTIDIEN : Mardi 24 octobre 2006 - 06:00
Scandinavie de notre correspondante

Les choses n'ont pas traîné. Quelques jours après avoir annoncé qu'elle reprenait la chasse à la baleine «à des fins commerciales» (après vingt ans d'interruption), l'Islande a capturé dimanche un premier rorqual commun. A l'ouest du pays, via un baleinier flambant neuf. Parmi les curieux venus admirer la prise, le ministre de la Pêche était au premier rang. Le 17 octobre, en annonçant que son pays repartait à la chasse aux cétacés, il avait assuré que cette décision ne «concernerait pas d'espèces menacées ou en danger», qu'elle relevait de la «politique durable de la pêche» menée par l'Islande. En 2003, l'île avait déjà repris la pêche scientifique, après un moratoire de quatorze ans.
«L'Islande vient de faire un doigt d'honneur au reste du monde !» s'est indigné le ministre australien de l'Environnement, tandis que le ministre britannique de la Pêche qualifiait la récente décision de Reykjavik d' «inexcusable et inexplicable». Face aux protestations, le gouvernement justifie sa décision par l'abondance des cétacés dans ses eaux. Selon le ministre islandais, près de 70 000 rorquals nageraient au large des côtes de cette île de 300 000 habitants. Or le gouvernement ne délivrera que neuf permis de chasse pour des rorquals communs et trente pour des petits rorquals, jusqu'au 31 août 2007. Pas de quoi en faire un drame donc, selon lui. D'autant que l'Islande ne fait qu'imiter la Norvège, qui autorise déjà la pêche commerciale.
Le ministre a pris soin de préciser que son pays agissait «en toute légalité». Lors de sa réadmission au sein de la Commission baleinière internationale (CBI) en 2002, l'île n'avait reconnu l'interdiction de la chasse commerciale que jusqu'en 2006. En juin, le Japon est parvenu à faire voter une résolution affirmant que le moratoire instauré en 1986 n'est «plus nécessaire» et que les cétacés constituent une menace pour les réserves halieutiques. La Commission européenne, elle, a condamné le revirement de l'Islande, jugeant que «les baleines représentent une composante fragile de l'équilibre biologique de la faune marine».
En Suède, on se mord les doigts. L'Islande avait claqué la porte de la CBI en 1986, en signe de protestation contre le moratoire. Or, si le pays a retrouvé son siège en 2002, ce n'est qu'à la faveur d'une «erreur» commise par la délégation suédoise, qui avait voté pour sa réintégration, contre les ordres de Stockholm.

Liberation

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