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Animal

Menace sur la pêche: l'aquaculture, solution possible...

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vendredi 3 novembre 2006, 14h43
Menace sur la pêche: l'aquaculture, solution possible, mais à quel prix?
Par Emmanuel ANGLEYS



PARIS (AFP) - L'aquaculture pourrait être une solution pour pallier l'épuisement des ressources marines, mais le développement de cette filière suppose d'importants efforts de recherche et comporte des risques pour l'environnement.

Si les tendances actuelles se poursuivent, la quasi-totalité des espèces de poissons et de crustacés pêchés pour la consommation auront disparu des océans avant 2050, ont averti des scientifiques dans une étude publiée vendredi dans la revue américaine Science.

La demande de poisson de la part des consommateurs dans le monde ne cesse d'augmenter alors même que les captures à l'état sauvage stagnent, voire diminuent, souligne dans un récent raport l'organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Dans ces conditions, l'élevage apparaît comme la seule possibilité de satisfaire la future demande de poisson. Déjà, près de la moitié du poisson consommé dans le monde est élevé dans des fermes aquicoles, selon la FAO.

Si en 1980, seulement 9% du poisson consommé venait de l'aquaculture, aujourd'hui ce chiffre est passé à 43%: 45,5 millions de tonnes de poisson consommé chaque année proviennent des élevages contre 95 millions de tonnes par an pour la pêche en mer et en eau douce.

Mais la FAO estime que 40 autres millions de tonnes de nourriture aquatique seront requis d'ici 2030, ne serait-ce que pour maintenir les niveaux actuels de consommation.

"L'aquaculture doit non seulement compenser la diminution des débarquements de pêche, mais également couvrir l'augmentation de la demande liée à la croissance démographique", indique Françoise Medale, directeur de recherches à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra).

"Le problème est de trouver des substituts acceptables aux farines et huile de poisson", utilisées pour nourrir les poissons d'élevage, précise-t-elle à l'AFP. La farine de poisson sert essentiellement à l'alimentation animale et si la demande pour l'aquaculture augmente, la compétition avec l'élevage terrestre pour une ressource limitée va s'intensifier.

L'Inra travaille sur la possibilité d'utiliser des végétaux pour remplacer la farine de poisson, mais "il y a des doutes sur le fait qu'on nourrisse des poissons carnivores avec du végétal", indique Françoise Medale.

De toutes façons, "on n'a pas d'alternative car depuis la crise de la vache folle, on n'a pas le droit, en Europe, d'utiliser des farines animales non marines dans l'alimentation des poissons", fait-elle remarquer.

"Les cages en mer sont équipées de système de vidéosurveillance et quand on voit que des granulés d'aliments ne sont pas consommés, la distribution d'aliments est arrêtée", indique-t-elle. De plus "on a beaucoup travaillé sur les ingrédients qu'on met dans les aliments pour limiter la partie non digérée".

Autre forme de pollution, la fuite des poissons d'élevage qui se retrouvent dans la nature, mélangés à d'autres espèces.

"La plupart des espèces aquacoles à l'heure actuelle sont des espèces élevées en dehors de leur aire de répartition naturelle (huitre japonaise en France, saumon atlantique sur les côtes du Pacifique, crevettes du Pacifique dans le golfe du Mexique....)", explique Philippe Gros, Directeur de la Recherche Halieutique à l'Ifremer.

"Ce qui pose un problème en soi et aussi parce que les espèces introduites sont en général porteuses de leur cortèges de parasites et de pathogènes", ajoute-t-il.

http://fr.news.yahoo.com/03112006/202/menace-sur-la-peche-l-aquaculture-solution-possible-mais-quel.html

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