Qu'est-ce que c'est que ça ?

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OLLI JALONEN:

EDITORIAL

'Vers de bonnes pratiques de gestion' : une nouvelle de Olli Jalonen


par Olli Jalonen

Nouvelle extraite de Värjättyä rakkautta ('Amour teint', Otava, 2003). Traduit par Hélène Lattunen / C.R.

Au vu des questions qui nous ont été posées ces derniers temps par notre base à propos de l'orientation des ressources d'investissement de notre branche dans un cadre d'activité soumis à la pression du changement, nous avons, en étroite collaboration avec d'autres organisations de producteurs, rédigé un guide des meilleures pratiques de gestion, dans le but de présenter globalement et sectoriellement les moyens de prendre en compte la situation actuelle du marché dans nos pratiques professionnelles.

Notre brochure Vers de bonnes pratiques de gestion. Conception rationnelle de l'espace, fonctionnalité des moyens et production ciblée vise, comme l'indique son sous-titre, à présenter par secteur d'exploitation les résultats des dernières études scientifiques et à offrir ainsi à nos membres une aide à la décision lors de la planification de restructurations exigeant des investissements.

L'un des éléments qui nous ont incités à rédiger ce guide a été le durcissement particulier, parmi les principaux secteurs de production, de la situation du marché international des matériaux de surface. Les origines de cette évolution intervenue brutalement se trouvent dans l'ouverture en Extrême-Orient de nouveaux établissements tournés vers la consommation de masse. L'installation de production de Qiqihar, en Chine du Nord, uniquement spécialisée dans les retrievers, a notamment largement contribué aux récentes perturbations constatées sur le marché.

En intensifiant les activités et en mettant l'accent sur les questions de qualité en fonction de chaque race et de chaque couleur, il est possible de conserver les positions actuelles. Il conviendrait entre autres d'accroître la capacité de production en utilisant plus efficacement les zones de stockage initial et final.

Selon les dernières études internationales, l'espace nécessaire aux labradors et aux golden retrievers peut en particulier être considérablement réduit. En installant dans les zones de stockage des cloisons en grillage solide à intervalles de 35 cm, on peut également réaliser des économies substantielles en matière de coût d'alimentation, car les déplacements latéraux superflus des chiens sont en pratique totalement éliminés. On peut aussi limiter les mouvements verticaux en abaissant le plafond grillagé à la hauteur du garrot de l'animal d'exploitation.

L'utilisation de structures de stockage final superposées permet de prévoir jusqu'à dix niveaux de production. Le problème des excréments tombant à travers les planchers grillagés peut être réduit par une alimentation aussi pauvre en fibres et en liquide que possible.

Si la conception de l'espace de stockage le permet, les unités de production de matériaux de surface peuvent aussi être attachées sur place de façon permanente, afin de pouvoir les alimenter directement par perfusion. Ce système évite toute corrosion du cuir par l'urée et facilite l'administration à intervalles optimalisés de médicaments destinés à améliorer la qualité.

En dehors des races et des couleurs de matériau de surface traditionnelles, retrievers, dalmatiens et pointers, on constate sur le marché un intérêt croissant pour des produits à poils plus longs tels que lévriers afghans, colleys et bichons, ainsi que certains caniches. Le papillon, le chihuahua et le spitz nain utilisés en ornement pour les accessoires de mode sont appelés, d'après le baromètre de la consommation, à connaître un succès grandissant, en particulier sur les marchés d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest.

Lors de la conception des zones de stockage initial et final, les futures modifications de la production doivent être évaluées selon la méthode de la marge brute. L'élaboration du programme d'investissement doit tenir compte du fait que le parc de machines et l'outillage utilisés pour la reproduction, l'abattage et l'écorchement doivent être dimensionnés selon la taille, les caractéristiques et le type d'utilisation de chaque unité de production.

Afin de rentabiliser au mieux les investissements, il est recommandé de ne se spécialiser que dans quelques races à la fois. Les coûts fixes par unité peuvent être réduits en augmentant la production et en améliorant l'efficacité des coûts. On peut citer en exemple dans ce domaine une exploitation, dans le Centre de la Finlande, capable de gérer dans le cadre d'un processus intégré plus de 10 000 labradors et retrievers à poil plat dans une unique zone de stockage final. En optimisant les dimensions et en utilisant de hautes structures superposées, la totalité de la masse de production a pu être logée dans un espace d'une superficie inférieure à mille mètres carrés. Parmi les détails du plan de production, il est intéressant de noter la prise en compte du cumul des nuisances sonores, problème qui a été résolu en sectionnant les cordes vocales des retrievers dès la phase de stockage initial, après la mise bas.

Le second des grands secteurs de production, l'exploitation alimentaire, n'est pas aussi sensible à la conjoncture que celui des matériaux de surface et peut donc être utilisé pour équilibrer la rentabilité à long terme. Lorsque l'on associe ces deux branches de production, il doit cependant être tenu compte des limites imposées par la configuration des espaces de stockage et par les contraintes spécifiques à chaque race.

La gamme des principales unités de production de matériaux de surface n'est pas traditionnellement adaptée de façon optimale aux besoins du secteur alimentaire, mais des progrès ont récemment été faits sur ce point avec un début d'utilisation de la viande de retriever et de pointer comme matière première de l'industrie nationale des plats cuisinés.

Les perspectives d'exportation de la viande congelée sont en expansion et le marché est bien établi, mais la diversité des races peut engendrer de nombreux coûts supplémentaires spécifiques. Il est difficile d'intégrer les chaînes d'abattage, de traitement et de transformation du carlin, du schnauzer et du pékinois à la logistique de production des chiens courants et des bergers, plus adaptée aux marchés de masse.

Avec les capacités actuelles, il n'est sans doute pas réaliste de chercher à privilégier le volume plutôt que les marges, car, aussi bien en Amérique du Nord qu'en Extrême-Orient et en Russie, la production de viande de chien jouit d'une position imbattable, notamment au plan de la concurrence pour l'attribution des marchés des chaînes internationales de fast-foods et de magasins d'alimentation. Les efforts doivent donc porter sur la spécialisation et l'amélioration de la qualité.

On peut citer à titre d'exemple de la rentabilisation du savoir-faire du Sud-Ouest finlandais un élevage d'animaux à viande de taille moyenne situé à Punkalaidun, qui a commencé il y a une dizaine d'années par des schnauzers et des pinschers mais s'est ensuite spécialisé dans la seule production de foie de spitz. Cet établissement à l'activité presque aussi strictement contrôlée qu'en laboratoire fournit actuellement plus de 90 % du marché ouest-européen de ce produit. Les animaux d'exploitation sont fixés à demeure à des convoyeurs de nourrissage et leurs membres locomoteurs sont amputés, car inutiles, dès la première phase de stockage. L'alimentation riche en graisse spécialement élaborée afin de faire grossir le foie est directement administrée dans l'oesophage sous forme de solution chauffée.

Les produits biologiques finlandais sont appréciés sur le marché européen. Face au durcissement de la concurrence, il convient d'exploiter davantage l'image d'une nature arctique pure et vierge et de se lancer sans idées préconçues dans de nouvelles expériences de spécialisation.

Un bon exemple en est le projet de valorisation des testicules, ou animelles, de chien d'ours de Carélie initié par la plus grande épicerie fine de Helsinki, qui a pris une telle ampleur qu'il fournira bientôt une activité secondaire à plusieurs dizaines d'exploitations. Les animelles grillées et marinées sont devenues un véritable produit exotique auquel semble s'ouvrir un marché quasiment illimité aussi bien en France et en Italie que sur la côte Est des États-Unis.

L'un des atouts supplémentaires de ce projet de production d'animelles de caréliens est d'être une activité multi-produits. Les testicules peuvent être prélevés dans n'importe quelle phase de stockage et le reste de l'animal peut n'être utilisé que plusieurs mois plus tard, par exemple. La capacité d'autoconservation de l'unité de production vivante est ainsi exploitée avec efficacité. Au final, le matériau de surface peut notamment servir à la fabrication de vêtements de sport. Les éléments comestibles, pour leur part, sont relativement bien adaptés aux besoins de l'industrie nationale de la charcuterie et des plats cuisinés.

On a vu surgir ces dernières années, aux côtés des principaux secteurs traditionnels, des sous-produits et des produits dérivés exigeant une spécialisation poussée. Lors de la planification de ce type de production, le mode d'utilisation du chien influe de manière capitale sur l'emplacement des zones de stockage, d'abattage et de traitement. L'estimation de l'investissement financier doit aussi tenir compte, sous forme de zones de stockage de réserve, des pics de demande liés à la conjoncture.

Parmi les produits secondaires spécifiques, les vastes débouchés du secteur alimentaire sont en passe de prendre la première place. Cette évolution peut être considérée comme un prolongement à forte valeur ajoutée de la production traditionnelle d'animaux entiers pour satisfaire aux besoins de la recherche. Alors que les spécimens de laboratoire sont vendus à l'état de chiots dès la première phase de stockage, les unités de production d'organes particuliers peuvent dans certains cas être maintenues plusieurs années dans la zone finale.

La valeur ajoutée peut encore être accrue par un processus dit de manipulation, qui a pour objet d'influer par des mesures ciblées sur la qualité, la taille ou la testabilité des organes produits. Une vaste étude sur les bassets a par exemple montré qu'il était possible d'augmenter plusieurs fois la superficie de la langue et des lèvres en les étirant avec des poids. On obtient ainsi un épithélium facile à utiliser en laboratoire pour l'industrie cosmétique. On a aussi pu améliorer l'odorat des bergers allemands détecteurs de drogue en leur fendant le palais et le museau peu après la naissance.

Il convient de signaler tout particulièrement dans ce contexte la ligne de production d'organes développée dans une exploitation de rottweilers et de dobermans, à Parikkala, où le pénis des chiens mâles est agrandi à partir de la phase de stockage initial par des dispositifs d'étirement latéraux et des poids fixes. Après ablation et séchage, les pénis ainsi traités se vendent particulièrement bien sur les marchés asiatique et européen.

En dehors du chien, le chat est également en passe de devenir une unité de production intéressante, mais les domaines de spécialisation sectorielle demeureront probablement plus rares dans cette branche. Les possibilités d'utilisation dans l'industrie alimentaire se limitent par exemple pour l'instant à la fabrication de corps gras.

Dans la production de matériaux de surface, par contre, le chat représente déjà dans une certaine mesure une possibilité de redéploiement prise en compte dans nos élevages. La situation du marché mondial est bonne, voire excellente, et les baromètres de la consommation indiquent sans exception que l'usage du chat pour l'ornement des accessoires de mode est de plus en plus apprécié.

Outre les traditionnelles variétés à poils longs telles que l'angora et les différentes teintes de persans, les chats à poils courts comme l'anglais, le bleu de Russie et le somalien tiennent une place de plus en plus importante. On trouve également aujourd'hui sur le marché des appareils de fabrication finlandaise pour l'abattage et l'écorchement de ces deux groupes de produits.

http://www.transcript-review.org/sub.cfm?lan=fr&id=2432

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Il y a sur le site un topo sur cet auteur.


Olli Jalonen possède le don magistral de créer des atmosphères de désespérance et d'aliénation, des personnages qui invariablement se retrouvent au mauvais endroit au mauvais moment. Il sait habilement mettre le doigt sur le côté totalitaire de certains aspects de notre réalité quotidienne. S'il les souligne, avec leurs funestes implications, c'est par l'euphémisation, l'understatement, en les insérant dans des décors soit utopiques, soit subtilement vidés de leur substance, bien qu'en apparence réalistes et neutres.

....L'élevage sadique et technocratique des chiens pour en faire de l'aliment exprime implacablement les tendances utilitaristes de notre époque dans la nouvelle choisie pour ce numéro, Kohti hyvää hoitokäsittelyä ('Vers de bonnes pratiques managériales'). « Il existe bien peu d'amour dans un si grand pays », déclare le professeur de biologie, le Finlandais Zetter, à sa collègue Raisa, qu'il parvient habilement à séduire lors de l'excursion en Union Soviétique. Mais leur liaison n'a rien d'une relation amoureuse, et derrière toutes les grandes orientations économiques et politiques demeure la petitesse des valeurs humaines, et au-delà, sans doute, des échecs humains, du crime même.

Par sa forme narrative neutre et la subtilité des indices qu'il distille, Jalonen parvient à instiller chez le lecteur un sentiment de dégoût devant l'objectivisation et les mécanismes de la vie qu'il nous révèle, et parfois devant la duplicité des principes moraux de ses personnages.

http://www.transcript-review.org/section.cfm?id=161&lan=fr

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Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé, comme on dit.

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merci pour le topo de l'auteur hop. Je ne l'avais pas lu mais je comprends un peu mieux maintenant. Ça avait l'air tellement réaliste !