Animal 0 Posté(e) le 23 novembre 2006 J'ai trouvé un article très intéressant concernant les douleurs chez le chien DOULEUR CHEZ LE CHIEN Je pense intéressant de préciser quelques connaissances dans le domaine de la douleur chez le canin. J’ai reçu hier un chien en consultation qui n’a malheureusement pas pu être sauvé mais qui aurait sans doute pu l’être si certaines connaissances de base avaient été acquises par les propriétaires ou les personnes présentes sur la course, si l’interprétation des symptômes n’avait pas été erronée et si les réactions avait été adaptées. Samedi, ce chien a subi un trauma abdominal sur un « emmélage » suivi d’une bagarre (c’est du moins ce qui m’a été relaté). Le chien après un épisode douloureux et de prostration s’est rapidement « remis ». Aucune douleur ne semblait subsister et seule une relative apathie mise sur le compte du stress psychologique (je cite) était encore remarqué par le propriétaire dans les heures qui suivaient. Le chien accepte la nourriture le soir. Dans la soirée et la nuit suivante, le chien apparaît prostré, la respiration est accélérée et l’état général se dégrade. Le chien refuse tout apport alimentaire et hydrique. Les propriétaires ne remarquent aucun syndrome douloureux. A aucun moment les propriétaires n’ont procédé à une palpation ni recherche symptomatique, la température rectale, la FC et la coloration des muqueuses n’ont pas été vérifiées. J’ai reçu le chien hier matin dans un état d’anémie. les muqueuses très pâles avec une défense abdominale relativement marquée mais pas « excessivement ». L’écho montre un écrasement de la pointe splénique et une petite hémorragie interne. Le propriétaire ne comprends pas. Il explique qu’en l’absence de douleur et devant l’état qui semblait s’être amélioré après l’incident il n’a pas jugé utile de consulter, conforté dans sa démarche par les personnes présentes. Il explique aussi qu’il a déjà été confronté à des incidents de ce genre (bagarres….) avec des syndromes douloureux beaucoup plus marqués et qui, en définitive, ne présentaient aucun caractère de gravité. Il termine en précisant que son chien est sensible et qu’il supporte mal le moindre « bobo ». Qu’il a déjà eu « mal au ventre » sans raison et qu’il se plaignait facilement pour pas grand chose (je cite). Ce cas me paraît illustrer une suite d’erreurs et d’incompétences, notamment relatives à l’interprétation du phénomène douloureux. Même si aujourd’hui il est quasiment établi que le chien possède les mêmes « relations » avec la douleur que l’homme,(ses mécanismes neurologiques de transmission des stimulus nociceptifs, étant les mêmes), il modifie néanmoins dans une large mesure sa tolérance à la douleur en fonction des situations, des circonstances….. Ainsi, une douleur « faible » associée à un stress ou à une situation « incomprise » est susceptible d’effets délétères bien supérieurs à une douleur plus importante survenant dans une situation « normale » (caninement parlant). La douleur chez le chien est relativement « subjective » et son extériorisation, pas toujours ou pas forcément un indicateur fiable en rapport avec la gravité ou non gravité de la pathologie ou du traumatisme. Pour interpréter un syndrome douloureux chez le chien il convient de connaître les raisons qui ont engendré cette douleur, l’endroit, la gène occasionnée….., la situation physique dans laquelle cette douleur est susceptible de placer le chien vis à vis de ses congénères et de ss habitudes (handicap, infériorité, changements d’habitudes….) et, si la douleur est issue d’une suite « logique » de comportements canins (bagarre…..), quel est l’individu (ou les individus) qui sont à l’origine…. Une douleur issue d’une bagarre « logique » (par un dominant) sera toujours mieux perçue et acceptée qu’une douleur issue d’une bagarre de groupe ou d’un subalterne (on ne préjuge ici que de la douleur et non pas des conséquences médicales). D’autre part, une douleur « importante » (logiquement aux vues des blessures ….) survenant dans le cadre d’une bagarre sera toujours mieux « perçue », tolérée et supportée qu’une douleur « faible » ou moins intense survenant dans le cadre d’une maladie, d’une « attaque » injustifiée ou incomprise, pour une raison « anormale »…. Il faut ensuite relativiser la notion de douleur « faible » ou « importante » (en rapport avec l’interprétation et les sensations humaines). Une douleur est avant tout « psychologique » (on parle d’impression de douleur). Il n’existe donc pas de douleur « faible » ou de douleur « forte » mais il existe uniquement « l’ interprétation » qui en est faite et les conséquences qui peuvent en résulter. Une douleur « faible » (jugée comme telle car issue d’une blessure peu importante, par exemple) peut être très « importante » au niveau psychologique (et donc en définitive au niveau physique car « inoubliable », handicapante, stressante….) Aujourd’hui, on estime et je pense à juste titre, que chez le chien le stress engendré par une douleur (sans considération d’intensité) est une des raisons principales à un non rétablissement, un ralentissement de celui ci ou au phénomène de dépérissement. Je répète : « Sans considération d’intensité ». Quelquefois une douleur « faible » ou une simple « gêne » perçue comme telle par l’homme peut, dans certaines circonstances amener un chien dans des situations catastrophiques. Ainsi, une douleur post-chirurgicale (qui est plus ou moins inévitable) est toujours très mal « interprétée » par un chien. Celui ci ne comprend pas une douleur (ou une gêne) qui n’existait pas et qui survient brutalement (au réveil) alors qu’aucune raison ne la amenée. Cependant, cette « interprétation » est au moins autant dépendante du type d’opération (endroit …) que de l’intensité relative de la douleur qu’elle engendre. Ainsi, à la différence de l’homme, le chien supporte bien mieux les suites opératoires d’une intervention à l’abdomen (pourtant réputée douloureuse) que les suites d’une intervention « banale » de petite orthopédie, par exemple ou à la mâchoire, à la gueule…. Pour des raisons plus ou moins « inconnues », on remarque qu’un chien supporte mieux toute douleur « masquable » (l’abdomen peut-être caché en se plaçant en « boule »…) alors qu’une plaie à la patte qui est plus difficile à cacher et toujours très léchée, le sang effacé….. C’est aussi une douleur visible dans le sens ou le chien boîte…. On suppose que ce sont peut-être des réminiscences d’instincts qui poussaient l’animal blessé à cacher ses blessures, blessures qui mettaient l’animal en position de faiblesse visible, … ???? Relativement récemment des études ont été menées dans le but d’estimer la douleur (dans le sens douleur réelle + stress+gêne+handicap+ « inconnu »……) des suites opératoires d’interventions « classiques » et de la nécessité ou non de l’analgésie. - % de sujets ayant réagit positivement à une analgésie effectuée à le suite d’interventions : (donc ou l’analgésie peut-être estimée utile ou moins utile). - Traitement chirurgical à la suite d’un trauma (bagarre….) ailleurs qu’aux membres : 1 à 3% - Traitement chirurgical à la suite d’un trauma (bagarre….) aux membres : 3% à 10% - Castration : 5 à 7 % - Ovario-hystérectomie : 10 à 15 % - Intervention abdominale (torsion ou autre…..) : 10 à 20 % - Intervention sur les griffes ou les coussinets (suite à une blessure, traitement suite à une infection ou autre….) : plus de 65 % - - Chirurgie orthopédique (réduction de fracture ou autre….) : Plus de 85%. Le dernier cas est le plus significatif dans le sens ou une analgésie prodiguée avant l’opération dans le cas de la réduction d’une fracture (alors très douloureuse voire plus douloureuse qu’après l’opération) n’a une réponse que dans moins de 35% des cas ! La symptomatique n’est ainsi pas forcément significative de la gravité de l’atteinte ni de l’intensité estimée de la douleur mais plutôt de « l’interprétation » par le chien de cette douleur. Non seulement un chien supporte mieux certaines douleurs suivant leur origine ou leur localisation mais aussi les supporte très différemment suivant leur « type ». Dit inversement, un chien très mal certaines douleurs …… Le chien supporte bien mieux la douleur continue … (type morsure, coupure…..) qu’une douleur spasmodique ou qui survient ou s’intensifie lors de certains mouvements, de certaines circonstances…. Pour cette raison, un chien peut ne pas boiter ou boiter peu dans le cas d’une grave élongation ou déchirement (pourtant très douloureuse chez l’homme)…… et marquer de moins en moins sa douleur au fur et à mesure qu’il s’y « habitue » jusqu’à éventuellement ne plus la marquer du tout que dans le cas d’une « petite » douleur ou simple gêne à un coussinet qui se reproduit à chaque posé du pied. Ainsi, une petite épine bénigne peut provoquer un non posé du pied (forte boiterie) alors qu’une élongation « grave » provoquera éventuellement une boiterie « modérée ». Pour les mêmes raisons, l’épine peut induire des phénomènes de stress importants avec des fièvres, des apathies …… alors qu’à la base aucune raison médicale ne peut justifier de ces états délétères. De plus, il faut bien comprendre qu’un chien à les mêmes « visions flash » vis à vis de la douleur que vis à vis de son apprentissage général. Toute situation, toute douleur comparable (même endroit, mêmes circonstances, mêmes visions etc….) est capable d’engendrer la sensation de la douleur connue alors même que celle ci n’existe pas réellement (ou pas en rapport direct avec celle connue). Certains praticiens pensent à un rapport avec la douleur fantôme. Quoi qu’il en soit, un chien réagira toujours plus mal (ou très mal)à une douleur ou un état connu dans sa « mémoire flash » qu’à une douleur première (sans considération des situations qui l’ont amenée). C’est peut-être ici un des points les plus importants à connaître. La douleur peut orienter vers des diagnostic complètement erronés si les antécédents du chien ne sont pas connus ou ignorés et si aucun rapprochement avec une situation précédente éventuelle n’est établie. Il faut tenir sur le carnet de santé TOUS les épisodes douloureux et les réactions du chien en rapport avec cette douleur. Pour cela et dans ce domaine plus que tout autre, il faut absolument bannir tout anthropomorphisme ou rapprochement avec les sensations et réactions humaines. Il ne faut JAMAIS éluder le facteur stress en rapport avec la douleur ou la modification des habitudes qui est souvent bien plus délétère que la douleur elle même. Il ne faudra JAMAIS tenter d’apprécier l’intensité ou la non intensité de la douleur en rapport avec une « équivalence » humaine et par là, en déduire le comportement à avoir. Tout chien qui souffre (AU SENS CANIN) et tout particulièrement après une douleur « incomprise » (opération, choc électrique….), doit AVANT TOUT être placé en SITUATION CONNUE et « réconfortante » (pas de « nouveau» couchage ou modification du comportement alimentaire par exemple….et bannir tout changement ou habitude qui n’aurait pas existé si le chien n’avait pas été blessé ou malade. Il est très important de ne jamais laissé un chien blessé ou souffrant dans une situation qui risque de mettre en exergue cette blessure vis à vis de son entourage, dans une position de « faiblesse »…. Il est très courant voire normal qu’un chien souffrant présente une température rectale plus élevée que la normale à très élevée et cela proportionnellement au stress induit par la douleur ou la situation (nous voyons des 41° et plus !!!!). Pour cela des douleurs spasmodiques sont toujours « inquiétantes » chez le chien. Un antispasmodique doit toujours être détenu dans une pharmacie canine ! Je conseille même d’avoir en permanence un AS injectable en SC et un AS (ou le même) en prise orale. Quelquefois, il est préférable de « pré-anesthésier » le chien (tranquillisants) que de laisser dans une situation où apparaîtra un stress. Attention à ne pas employer d’aspirine ou d’ibuprofène…. Chez le chien (et particulièrement les nordiques) qui outre la dangerosité présentée, n’ont aucun effet antalgique chez le chien ! L’estimation de la douleur chez le canin est néanmoins très importante à faire (et bien faire). Elle repose NON PAS SUR LA SYMPTOMATIQUE mais sur une corrélation des expressions douloureuses et les réactions d’instincts (donc cette estimation est dépendante des races, des lignées….). Les points basiques sont la dilatation des pupilles, la fièvre, le halètement, l’augmentation des RC et RR, l’anorexie, l’apathie….bien que tous ces points ne sont pas systématiques. La dilatation des pupilles, l’élévation du RC et la fièvre restent les meilleurs éléments d’estimation. Il faut donc avant tout, très bien connaître le chien et ses constantes en temps normal. http://www.bogeyman.org/articles.php?lng=fr&pg=119 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
animo-aequoanimo 0 Posté(e) le 23 novembre 2006 C'est un article intéressant. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites