Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Animal

Un élevage particulier pour un village pauvre

Messages recommandés

Vietnam- 3 janvier 2007-

Un élevage particulier pour un village pauvre

Au village de Son Thuy, les maisons sont décorées d'une paire de bois ramifiés, accrochée fièrement sur le mur. Une décoration "à la mode" depuis que l'élevage de cervidés se développe dans cette région reculée du Centre.

Situé dans un coin éloigné de la province de Hà Tinh (Centre), ce petit village porte un nom romantique, Son Thuy, évoquant les montagnes et les eaux. Ces dernières sont d'ailleurs présentes tous les ans, sous forme de crues estivales qui submergent les modestes demeures blotties au pied des montagnes. Elles dévastent des champs où les plantes poussent péniblement sur ce sol infertile. Autant dire que la vie des villageois de Son Thuy n'était guère aisée, voir même précaire tant ils dépendaient du climat. C'est alors que la forêt leur a fait un don : le cerf tacheté. Un petit élevage a débuté et se révèle satisfaisant. Les conditions de vie s'améliorent d'année en année. À tel point qu'aujourd'hui, Son Thuy est surnommé le village des cervidés.

Aujourd'hui, plus de 500 familles de Son Thuy pratiquent l'élevage des cervidés tachetés, métier qui ne compte que 3 décennies d'existence. Auparavant, les cerfs capturés par les chasseurs ne survivaient pas à la vie en basse-cour, faute de soins appropriés. Vo Tri était l'un des premiers à y croire, bien qu'à maintes reprises il frôle la faillite. Mais au bout de 10 ans, c'était incontestable, il était parvenu à apprivoiser l'animal sauvage. "Le cerf coûte cher. J'ai acheté mon premier au prix équivalant à 2 maisons en bois de fer. Suivi par la malchance, j'ai perdu plusieurs fois mes investissements, suite de la mort de l'animal", raconte l'éleveur.

Courageux et peut être têtu, il persévère, "troquant" plusieurs "maisons en bois de fer" contre des expériences dans ce singulier élevage. Derrière la demeure de Vo Tri, une étable en dur se dresse au milieu d'un jardin luxuriant qui occupe un flan de la colline. Deux "couples" de cervidés mastiquent paisiblement des feuilles issues des arbres du jardin. Près d'eux, 2 faons gambadent, brament parfois, puis cherchent à téter leur mère. "L'hygiène doit être sévèrement observée. Je fais un contrôle quotidien, pour voir si l'étable est propre et aérée, les aliments frais et suffisants", explique Vo Tri. Et d'ajouter que son jardin fournit toutes les sortes de feuilles préférées des cerfs.

Ce terrain qu'il a défriché à la sueur de son front constitue actuellement une source de revenu stable de sa famille. Chaque année, il vend 2 jeunes cervidés et 2 paires de bois de cerf. Il estime ses revenus suffisants pour construire 4 maisons "en bois de fer". Vo Tri s'est vu attribuer, par les autorités locales, le titre d'"élite" dans le mouvement de développement de l'économie familiale. Parce que grâce à lui, l'élevage des faons a amélioré les conditions de vie des familles et que le bois de cerf s'emploie comme une substance pharmaceutique appréciée.

La symbiose jardin - élevage de cervidés s'est rapidement développée dans toute la commune de Son Thuy. Son profit est réel, d'autant plus que les familles pauvres peuvent emprunter à la banque agricole ou au fonds destiné à la réduction de la pauvreté.

Saison de coupe de bois

Oublié les inquiétudes et souffrances face à cette terre stérile et ingrate. Les villageois de Son Thuy sont aujourd'hui fiers de leurs produits haut de gamme. Les cerfs, biches, daguets, faons, bois de cerf... du coin sont réputés pour leur qualité, en raison d'une nourriture spéciale qui ne pousse que sur ces terres arides.

Le summum pour un éleveur est la saison de la coupe des bois. Celle-ci se passe au printemps, après le Têt. La coupe a lieu à la maison, en compagnie de robustes voisins qui immobilisent l'animal par les mains. On coupe les jeunes bois au moyen d'un petit scieur, au milieu des vivats des "spectateurs".

Mais à quoi donc sert ce bois ? Macéré dans de l'alcool, il donne une liqueur des plus tonifiantes. Quelques verres de cette précieuse liqueur suffissent pour réchauffer une atmosphère, base d'une amitié qui unit étroitement les villageois de Son Thuy.

Nghia Dàn/CVN
( 31/12/06 )

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...