Animal 0 Posté(e) le 27 février 2007 par Hugo Bréant lundi 19 février 2007 Dix navires coulés ou endommagés. Voilà le tableau de chasse du plus grand flibustier du XXIe siècle, le capitaine Paul Watson. «Pirate écolo», «œil du cachalot» ou «éco-guerrier», Watson est un activiste qui lutte pour la sauvergarde et la protection de la faune marine en pourchassant sur toutes les mers les navires baleiniers et les tueurs de dauphins et de phoques. “Je ne vois pas pourquoi il serait anormal de risquer sa vie pour protéger les baleines. Après tout, il y a beaucoup de gens qui sont prêts à mourir pour leurs convictions." Paul Watson Paul Watson est né en 1950 au Canada et il fut un des acteurs de la fondation de l’assocation Greenpeace. Après avoir servi l’ONG quelques années, il la quitte en 1977 car il la trouve trop prudente. Passionné et determiné, Paul Watson comprend qu’en matière de sauvegarde de l’environnement, parfois, le pacifisme ne change rien à la volonté des Etats, et il souhaite entrer dans un activisme plus marqué. Pour cela, il crée la Sea Shepherd Conservation Society. Et ni les arrestations, ni les peines de prison n’ont réussi à le faire changer d’avis. Paul Watson poursuit sa lutte. Pourquoi s’est-il engagé dans cette lutte pour les baleines ? Paul Watson explique qu’en 1975, alors qu’il participait avec Greenpeace à une campagne contre les baleiniers de l’URSS, une expérience extraordinaire a changé radicalement sa façon de penser. « En 1975, un cachalot blessé à mort a épargné ma vie, malgré l’agonie atrocement douloureuse que lui infligeait un harpon explosif reçu en pleine tête. Assis dans mon canot gonflable, j’ai plongé mon regard au fond du sien tandis qu’il s’éteignait à un mètre de moi et j’ai compris alors qu’il y avait un esprit dans ce grand corps intelligent. Cela a changé ma vie pour toujours. Au départ, le grand cétacé avait attaqué mon bateau, après qu’il eut été frappé à la tête par ce harpon-grenade soviétique. Son corps s’est redressé hors de l’eau, me dominant de toute sa hauteur et prêt à m’écraser de son poids énorme en tombant. Mais dans cet oeil unique tourné vers moi, j’ai vu briller l’éclair d’une reconnaissance. Nous venions juste d’essayer d’arrêter le tir du harpon mortel et je crois que le cachalot l’a vu, qu’il a compris. Avec un énorme effort, il a fait en sorte de retomber de côté dans la mer et j’ai vu son oeil, qui me regardait toujours, disparaître sous la surface de l’eau. Le cachalot venait de mourir. C’est à ce moment-là que j’ai pleinement réalisé à quel point la chasse à la baleine était une pure folie et à quel point le fait de prendre avec arrogance une telle vie, d’effacer en toute ignorance une telle intelligence, de détruire une si poétique beauté constituait un blasphème ignoble. » Des pays comme la Norvège, le Japon, l’Islande ou la Russie, après plusieurs périodes de flottements, ont décidé de poursuivre les massacres de baleines qui sont tuées pour leur graisse qui sert à fabriquer des produits cosmétiques. Quant au reste des ossements et de la carcasse, tout est jeté car la consommation de la viande de baleine n’est plus d’actualité. Et même si les armateurs doivent contracter une assurance très coûteuse, cette chasse inutile persiste. Aidé par ses marins embarqués à bord de sa flotte, Paul Watson a donc décidé de poursuivre les bateaux qui chassent illégalement les baleines. Pour arraisonner les vaisseaux ennemis, Watson a fait installer 18 tonnes de béton dans la proue de ses navires et quelques piques qui permettent de déchirer la coque des baleiniers ou d’endommager les mécanismes qui font dériver les filets. Planté sur cette même proue, un drapeau pirate qui est l’emblème de son assocation. Pirate donc le capitaine Watson. Mais un pirate qui ne s’attaque qu’aux baleiniers qui violent le droit international. Si certains ont tendance à le voir comme un terroriste, Watson explique clairement pourquoi il a choisi la piraterie comme mode d’action. “On nous appelle des pirates et ça ne me pose pas de problèmes. Si tu remontes au XVIe ou au XVIIe siècle quand la piraterie régnait sur les Caraïbes, ce n’étaient pas les marines anglaise ou espagnole qui coulaient les navires. Ils étaient bien trop occupés à se droguer, ils étaient tellement corrompus. C’est le pirate Henry Morgan qui attaquait les autres bateaux. Si tu veux arrêter les pirates, il faut un autre pirate. Les gouvernements sont complètement impuissants dans cette histoire." Paul Watson A son actif, plusieurs autres activités. Lors de la chasse aux bébés phoques, il peignait la fourrure des animaux en rose pour la rendre inutile aux yeux des braconniers. C’est également lui qui prête ses bateaux aux autorités des Galapagos pour qu’elles puissent patrouiller sur les côtes. Paul Watson a compris qu’il fallait médiatiser ses actions pour gagner l’opinion publique. Paul Watson continue donc à écumer les eaux du globe pour faire cesser cette chasse illégale car elle constitue pour lui un crime contre la Nature et contre l’Humanité. Sa conclusion est claire : « Comme les océans seront tristes et vides, privés de leurs baleines ! Notre aliénation à l’égard de la nature sera totale si nous continuons à exterminer ces beaux géants uniques au monde. La vérité est que si nous ne pouvons sauver les baleines, nous ne pourrons pas nous sauver nous-mêmes.” http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=19249 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites