Animal 0 Posté(e) le 8 avril 2007 Porcs fauchés par la maladie Des dizaines de cadavres abandonnés à l’extérieur d’une ferme d’élevage à Sainte-Angèle-de-Monnoir Jacques St-Onge Collaboration spéciale Une ferme d’élevage porcin du Chemin du Vide à Saint-Angèle-de-Monnoir offrait jusqu’à vendredi dernier à qui s’y aventurait, le désolant spectacle de dizaines de porcs morts empilés par lots à l’extérieur des bâtiments en attente d’être transportés vers un lieu d’enfouissement règlementaire. C’est la voisine immédiate de la ferme d’élevage, Linda Robertson, de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), qui a communiqué avec le Journal pour faire part de la situation qui prévalait dans cette ferme la semaine dernière. Propriété de Jocelyn Bertrand de Saint-Alexandre, la ferme se trouve à être la voisine immédiate du centre de réadaptation pour animaux domestiques tenu par la SPCA Montérégie. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Mme Robertson affirme constater une telle pratique d’abandon de bêtes mortes infectées à cet endroit. Aussi, dit-elle se questionner sérieusement sur les conditions d’élevage appliquées à l’intérieur des bâtiments car bien qu’on semble y pratiquer un type d’élevage intensif, on voit rarement selon elle quelqu’un venir s’occuper des animaux «à part des camions qui prennent livraison des porcs à maturité. On entend aussi souvent les cris des bêtes. Sont-elles malades? On ne le sait pas». Le producteur en cause n’a pu être joint par le Journal au numéro téléphonique de son entreprise à Saint-Alexandre mais il a reconnu ses torts auprès de la Fédération des producteurs de porcs du Québec et s’est engagé à remédier à la situation vendredi en faisant enlever tous les animaux morts. Pratique dénoncée par la Fédération À la Fédération des producteurs de porcs du Québec, ce mode de disposition des bêtes mortes ne figure pas dans des règles acceptables mais on se refuse à faire le procès de qui que ce soit en raison de la récurrence d’une maladie virale mortelle qui décime depuis quelques années les troupeaux de porcs au Québec. «Il arrive que les producteurs qui envoient leurs bêtes mortes à l’équarrissage ou à l’enfouissement aient des délais dans le transport où qu’ils attendent d’en avoir un certain nombre avant de les faire transporter vu les frais» a expliqué au Journal le porte-parole de la Fédération, Jean-Philippe Wilkins. Celui-ci s’empresse d’ajouter que ni son organisme, ni le Mapaq n’endossent la méthode utilisée par la ferme de M. Bertrand puisqu’il existe au moins quatre modes acceptés de disposition des animaux emportés par la maladie : par compostage sur la ferme même, par enfouissement, par incinération ou par transport vers un lieu extérieur d’équarrissage. La méthode par compostage est celle que privilégie la Fédération qui engage même ses membres à suivre les cours donnés par l’organisme et reconnus par les instances gouvernementales, tient à préciser M. Wilkins. «L’enfouissement est une méthode de dernier recours. L’incinération entraîne des coûts importants tandis que la méthode par compostage, malgré un investissement initial de la part du producteur, est à la longue la méthode la plus avantageuse pour lui économiquement surtout que la matière compostée peut être réutilisée». Le rôle du Mapaq Pour l’agronome Gérard Lavoie de Marieville, la disposition incorrecte des porcs affectés relève de l’autorité du service d’inspection des aliments au ministère de l’Agriculture du Québec (Mapaq). Lorsqu’il y a plainte, ce sont les inspecteurs de ce service qui, lors d’une rencontre avec le producteur, ont à lui rappeler l’existence des règlements et l’importance de les respecter «mais les budgets ont été coupés et il y a moins de monde sur la route», reconnaît l’agronome Lavoie. Quant à la conformité des pratiques d’élevage à la ferme Bertrand, Daniel Schiettekatte affecté au bureau régional du Mapaq à Granby, a tenu à rappeler que le type de ferme d’engraissement dont il est question ne nécessite pas une surveillance constante puisque tout y est automatisé. «Généralement, une personne vient y effectuer une inspection de routine une fois ou deux par jour pour s’assurer que tout fonctionne bien. L’alimentation des porcs est automatisée; ils prennent à leur convenance de trois à cinq repas par jour dans des trémis humides et dans plusieurs de ces fermes, il y a même un système d’alarme relié au cellulaire du producteur qui l’avise quand quelque chose ne tourne pas rond», de conclure M. Schiettekatte. http://www.hebdos.net/jdc/edition142007/articles.asp?article_id=165522 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites