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Animal

La chasse aux phoques... «Au secours!»

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Le dimanche 15 avril 2007


Photothèque Le Soleil

La chasse aux phoques... «Au secours!» La raison du plus fort est toujours la meilleure

Michel Carbonneau (Originaire des Îles-de-la-Madeleine, il a publié en 1998 La Tourmente, roman historique, et dont le deuxième tome Le Mal d’Aimera été lancé l’automne dernier.)

Châteauguay


Les plus forts

• Ce sont les phoques qui — leur nombre étant estimé à 5,7 millions alors qu’ils étaient 1,5 million au cours des années 1970 — ingurgitent annuellement plus de 8 millions de tonnes métriques de nourriture aquatique, soit deux fois plus que ce qui est capturé par les flottilles de pêcheurs tous pays confondus.

• Les opposants qui au moyen de l’icône «blanchon» réussissent à soutirer annuellement des dizaines de millions de dollars aux riches «têtes grises» qui croient qu’en agissant ainsi ils vont sauver l’humanité de sa déchéance.


Les plus faibles

• Les poissons et crustacés dont la population ne cesse de décliner au point où ils ne réussissent plus à nourrir les quelques 750 000 phoques nouveau-nés alors que le quota de chasse en 2007 n’est que de 270,000 «têtes de pipe».


• Les chasseurs et pêcheurs qui font face à une opposition si bien structurée qu’ils vont devoir diminuer sinon cesser définitivement cette activité dans la prochaine décennie étant donné le manque de nourriture, non pas pour la survie de l’espèce humaine mais bien celle des phoques.


Les questions sans réponses

• Pourquoi tant les Américains que les Britanniques et plusieurs Européens boycottent les sous-produits de la chasse aux phoques et qu’ils s’en prennent surtout aux habitants des Îles-de-la-Madeleine ?

Serait-ce qu’après s’être servi à qui mieux mieux dans la ressource hauturière du golfe St-Laurent pendant des siècles, ils ont été contraints dans les années 1970, de quitter définitivement les eaux canadiennes de chasse et de pêche et qu’en revanche ils veulent asservir davantage le peuple acadien pour perpétuer à jamais le grand dérangement (j’entends l’infâme déportation des Acadiens).

• Pourquoi les quotas de chasse aux phoques dans le golfe St-Laurent qui sont à la baisse se font surtout sur le dos des chasseurs madelinots alors que depuis des siècles ce sont eux qui en bénéficiaient en large part.

Que cela ne tienne, serait-ce que les Terre-Neuviens ont été immunisés depuis que leur gigantesque plate-forme d’extraction de pétrole pompe des redevances monétaires au gouvernement canadien accroissant d’autant plus le réchauffement de la planète qui nuit largement à la ressource hauturière dont profitent les Madelinots pour leur survie.

• Pourquoi le gouvernement d’Ottawa ne répond pas aux boycots des produits de la mer canadiens par celui des armadas achetés des Américains et qui servent à certains endroits du globe à tuer et à faire souffrir des milliers sinon des millions d’innocentes victimes civiles.

Serait-ce une fois de plus ce qu’on appelle «les accommodements raisonnables» dont jouissent nos voisins du sud à notre endroit pour mousser encore plus leurs produits synthétiques et chimiques, fleuron de leur économie, comme quoi l’argent n’a pas d’odeur.

Ni pour ni contre la chasse aux phoques

Depuis mon arrivée des Îles-de-la-Madeleine sur «la grande terre» en 1958, je n’ai jamais cessé de me documenter sur le phénomène de la chasse aux phoques allant même jusqu’à écrire deux romans historiques, le premier publié en 1998 et le deuxième tome en 2006.

Les gens s’imaginent à tort que de ce fait, je suis «pour» la chasse aux phoques quand, en réalité, ces livres, qui sont basés sur des faits authentiques, n’ont d’autre but que d’informer le grand public pour qu’ils connaissent enfin les dessous des préjugés dont sont accablés mes compatriotes.

Personnellement, sans être ni pour ni contre la chasse aux phoques, je préconise plutôt que cette activité soit exercée dans la dignité et le respect des droits et des libertés.

N’oublions pas qu’un peuple qui est constamment subjugué par les bonzes de la politique, de la finance et d’une certaine idéologie du monde artistique est un peuple qui lutte contre son agonie, ses souffrances étant trop sévères pour qu’ils échappent à son triste destin.

Au nom des miens, je crie «Au secours!»


http://www.cyberpresse.ca/article/20070415/CPSOLEIL/70412079/5287/CPOPINIONS

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