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Singes du paradis à l’enfer

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Singes du paradis à l’enfer


Qui n’a jamais vu ces images de singes utilisés dans la recherche médicale ? Mais saviez-vous que ce commerce est en plein essor à Maurice ? Cela nous attire nombre de critiques de la part des ONG internationales. Les éleveurs mauriciens s’expliquent sur leur business. Un sujet très « sensible ».


Maurice est l’un des leaders mondiaux dans le commerce des singes. Pas moins de 20 % des cobayes de laboratoire proviennent de chez nous.
Des cris aigus déchirent le silence qui berce habituellement ce coin du sud de l’île. Ces hurlements, qui vont crescendo, ne sont pas sans titiller la curiosité des gens de passage. Ces derniers reçoivent immanquablement la même réponse lapidaire : « Visite interdite. »

Et pour cause, derrière ces grilles se dressent d’impressionnantes installations où évoluent, en captivité, plusieurs milliers de cynomolgus, plus communément appelés macaques. L’expression qu’ils arborent derrière leurs barreaux a quelque chose d’humain… et de dérangeant. Ils font penser à des prisonniers. Touchés par leurs grands yeux attendrissants, nous aurions presque envie de les ramener à la maison.

Mais pas le temps de s’attacher à ces « cousins » qui, soudain, ne sont plus si éloignés de l’humain. D’ici deux ans, ces animaux seront envoyés aux quatre coins du globe où ils connaîtront un bien triste sort… « pour la bonne cause », nous assurent les propriétaires de ces élevages. Ces primates seront en effet utilisés comme cobayes et feront l’objet de toutes sortes d’expériences biomédicales, qui leur seront souvent fatales. Les scientifiques espèrent ainsi développer des traitements efficaces contre certaines maladies comme le cancer ou la maladie d’Alzheimer.

Diabolisé par les organisations de défense des animaux, le commerce de primates à Maurice a longtemps été fait dans la plus grande discrétion. Rares sont les Mauriciens et les étrangers à savoir que le pays est l’un des leaders mondiaux dans ce secteur très lucratif. À la liste des exportateurs de macaques, destinés aux expérimentations médicales, et où figurent en bonne place la Chine, l’Indonésie, Israël et le Kenya, s’est en effet ajouté Maurice. Et il aura fallu attendre une dizaine d’années pour que notre pays devienne l’une des références mondiales dans ce secteur.


À traiter avec précaution

D’aucuns estiment qu’il n’y a pas lieu de se réjouir de cette place de leader. En revanche, ceux qui sont engagés dans ce business concèdent qu’il s’agit là d’un sujet « sensible » qu’il convient de traiter avec précaution. Un avis que partage Arvin Boolell, le ministre de l’Agriculture, qui assure que ce commerce fait l’objet, à Maurice, d’une réglementation très stricte.

Redoutant les actions de certaines organisations de défense des animaux qui sont prêtes à tout pour mettre à mal ce commerce, les trois entreprises mauriciennes engagées dans l’exportation de primates – Bioculture, Noveprim et Le Tamarinier Ltd – ne tiennent pas à ce que l’emplacement de leurs installations soit connu. Ils se souviennent encore de l’opération menée par la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA) en 1990.

Des membres de cette organisation britannique s’étaient introduits clandestinement dans une des installations mauriciennes, convaincus que les primates subissaient de mauvais traitements. Ils ont, dans un rapport rendu public, dénoncé l’absence d’infrastructures adéquates. Les conditions semblent s’être nettement améliorées depuis, au vu de la modernité des installations et des soins dont font l’objet les macaques.

Face à ces mises en accusation, les sociétés engagées dans l’élevage de primates ont longtemps préféré garder le silence. Elles daignent aujourd’hui sortir de leur mutisme, jouant à fond la carte de la transparence. Elles espèrent ainsi se refaire une image après les campagnes agressives d’organisations de défense des animaux, principalement en Europe.

L’on se souvient encore des images chocs placardées sur la façade de l’ambassade de Maurice en Angleterre, lors d’une récente manifestation, et montrant l’horrible sort des primates dans les laboratoires. On y voit des singes, raccordés à des tubes chirurgicaux, se tordant de douleur ou encore mourant à petit feu, drogués à des fins médicales. Opposées à la vivisection, certaines de ces organisations, dont la très virulente Gateway to Hell, ont mené des campagnes agressives ces dernières années pour dénoncer ce qu’elles considèrent être un « trafic de la honte ».

Les défenseurs des animaux estiment que les expériences scientifiques auxquelles sont destinés les primates sont on ne peut plus « immorales et cruelles ». Certaines associations ont, entre autres, réclamé que l’agence Thomas Cook retire la destination Maurice de ses brochures touristiques. Une manifestation devant l’ambassade de Maurice à Londres, il y a deux semaines, appelait même au boycott.

Loin de ces images dérangeantes, les dirigeants des élevages mauriciens veulent aujourd’hui montrer un tout autre visage. Prélevés de leur environnement naturel, les quelque 40 000 macaques évoluent dans un univers entièrement aseptisé.

Même si la grande majorité des singes sont nés en captivité, il arrive que les trois entreprises engagées dans ce commerce en capturent. Ces animaux, font ressortir leurs dirigeants, sont pris uniquement sur des terrains privés, en accord avec les propriétaires à qui ils remettent une somme d’argent. La capture d’un primate peut rapporter à un propriétaire terrien entre Rs 7 000 et Rs 8 000. Une bonne affaire pour certains, une ignominie pour d’autres. Ces entreprises font par ailleurs ressortir ne jamais acheter des primates à un tiers.

« Nous avons des employés qualifiés et formés qui capturent eux-mêmes les singes », souligne-t-on chez Bioculture.

À l’intérieur des élevages, ces animaux font l’objet d’une attention de tous les instants. Les propriétaires en veulent pour preuve le panel de spécialistes et d’experts qui s’évertuent, chaque jour, à rendre agréable le quotidien des primates. « Nous misons énormément sur le bien-être de ces animaux car ils doivent être en parfaite santé pour être vendus aux laboratoires. Toute notre industrie repose sur ce critère, et il est dans notre intérêt de faire en sorte qu’ils soient en bonne santé », explique Mary-Ann Griffiths, une des dirigeantes de Bioculture.

Cette société, qui s’enorgueillit d’être le leader mondial dans ce secteur, explique que son succès est dû au « profil viral » de ses primates. Tout est en effet mis en œuvre pour éviter que les singes ne soient contaminés par des maladies. Les cages sont nettoyées et désinfectées jusqu’à trois fois par jour, et les membres du personnel sont ainsi obligés de porter des combinaisons hygiéniques pour ne pas contaminer les primates. Des mesures d’hygiène draconiennes qui expliquent le succès des macaques de Maurice auprès des laboratoires français, anglais et américains.


« De véritables hôtels cinq-étoiles »

Une visite des installations de Noveprim nous a permis de nous rendre compte du strict respect des conditions des animaux. « Nous nous assurons régulièrement qu’ils font l’objet de soins particuliers. Les élevages que nous avons à Maurice sont de véritables hôtels cinq-étoiles », explique Lewis Prayag, chef vétérinaire du ministère de l’Agriculture. Une image certes idyllique, mais qui ne diminue en rien le destin cruel qui attend ces bêtes.

L’élevage, font ressortir les organisations anti-vivisection, n’est qu’un maillon de la chaîne. La RSPCA dénonce également les « conditions horribles » dans lesquelles le transport des singes s’effectue. Elle affirme que les animaux sont « empilés » pendant des heures dans la soute des avions, « sans aucune considération », et que le taux de mortalité est élevé.

Un argument que rejettent les dirigeants de Bioculture qui affirment, quant à eux, n’avoir jamais recensé aucun décès depuis 1985, date de l’entrée en opération de l’entreprise. « Ce sont les activistes qui répandent ces rumeurs pour jeter un peu plus le discrédit sur notre activité », déclare Gérald de Senneville, Chief Executive Officer de Noveprim. Plusieurs campagnes ont été organisées par ces organisations en Europe pour tenter de convaincre les dirigeants des compagnies d’aviation de stopper le transport d’animaux.

Ces pressions constantes, ainsi que la campagne menée par l’organisation britannique Gateway to Hell ont eu raison de l’obstination d’Air Mauritius à transporter les singes vers les laboratoires européens et américains l’année dernière. « Il y a eu un certain nombre d’actions et de mobilisations en Europe contre le commerce de singes. Nous n’avons pas cédé aux menaces, mais il nous a fallu en tenir compte », fait ressortir Robert Alizart, responsable de la communication chez Air Mauritius. Et de préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’une prise de position en faveur ou non de la vivisection.

« Nous avons simplement considéré que cette activité pourrait porter préjudice à l’image de marque de la compagnie », laisse entendre le responsable de la communication d’Air Mauritius. Mais un éventuel préjudice ne semble pas inquiéter Air France, qui continue, quant à elle, de transporter des primates vers l’Europe.

« Nous sommes simplement un transporteur et nous ne nous prononçons pas sur le bien-fondé ou non de la chose », nous explique-t-on du côté d’Air France. Une centaine de singes voyagent ainsi tous les mois dans les soutes de ses avions. Les responsables de cette compagnie d’aviation assurent néanmoins que toutes les conditions de sécurité et d’hygiène sont respectées.

« Toute notre industrie dépend de la bonne santé des animaux. Nous avons donc intérêt à veiller à ce qu’ils arrivent à destination dans les meilleures conditions possibles », souligne Mary-Ann Griffiths.

British Airways, qui a aussi fait l’objet d’une campagne de dénonciation de la part d’associations de défense des animaux, a pris la décision de cesser ce type de fret.

Les singes mauriciens sont principalement vendus à des laboratoires comme Covance et Huntingdon. Ainsi, quelque 10 000 macaques venant de Maurice se retrouvent dans ces laboratoires chaque année. Avec photos et images vidéo prises clandestinement à l’appui, les organisations tentent de convaincre l’opinion publique que les animaux envoyés dans ces laboratoires subissent de véritables sévices.


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Démêler le vrai du faux

Les activistes s’en prennent principalement au laboratoire Covance, leader mondial dans la recherche biomédicale. Un site Internet, www.covancecruelty.com, qui montre les mauvais traitements que subiraient les primates dans ce laboratoire, a même été créé.

Mais là encore, difficile de démêler le vrai du faux, aussi bien dans le discours tenu par les laboratoires, que dans celui des associations anti-vivisection. D’un côté on parle d’expérimentations nécessaires pour trouver de nouveaux traitements et de l’autre, on emploie des termes tels que « torture » et « sadisme ».

Les éleveurs mauriciens affirment, quant à eux, veiller au strict respect des animaux. « Nous nous rendons plusieurs fois par an dans les laboratoires qui achètent nos singes pour voir ce qui s’y passe. Ce sont des professionnels qui sont conscients que leurs travaux sont essentiels à la survie de la race humaine. Personne n’utilise les animaux pour le plaisir », lâche Ann-Mary Griffiths.

Les sociétés locales engagées dans le commerce des primates sont d’avis qu’il faudrait établir un code d’éthique qui régulerait mieux cette activité et assurerait que les animaux soient correctement traités.

Soit. En attendant, Maurice continue d’investir dans ce commerce très juteux… L’adage, contesté par beaucoup certes, veut que l’homme descende du singe. Mais une chose est sûre : l’homme descend le singe pour sa survie…







Voyage au pays de Noveprim

On ne découvre pas Noveprim par hasard. Pour pénétrer dans cette ferme nichée au fond d’une vallée près de Ferney, il faut y avoir été invité, mais à une condition : pas de photographe. Une fois passé un premier barrage, un second se dresse. Pourquoi tant de discrétion autour de ce commerce pourtant tout à fait légal à Maurice ? « Il y a d’abord des raisons sanitaires. On ne peut pas laisser quelqu’un entrer et risquer de transmettre des maladies aux singes. Et puis, on a eu quelques problèmes avec des militants pour les droits des animaux qui ont essayé de s’introduire en douce », explique Gérald de Senneville, Chief Executive Officer du groupe Noveprim.Si la méfiance se lit sur son visage, il tient pourtant à faire visiter les unités où sont regroupés les 5 000 singes de cette ferme. Jouer la transparence est peut-être finalement l’une des meilleures solutions. Du moins, il en est convaincu.

Après quelques minutes de trajet en voiture, on découvre enfin l’élevage. Là, des dizaines de cages apparaissent, entourées de palmiers et de petits carrés de pelouse. Et dans chacune d’entre elles, on compte une vingtaine de macaques. « Il y a, à chaque fois, un ou deux mâles par cage mais pas plus. On veut recréer l’équilibre qui existe dans la nature », commente, dans un discours rodé, Gérald de Senneville pendant que la voiture circule entre les différents blocs. Mais pas question d’ouvrir les vitres. Les risques de transmission d’une maladie de l’homme au singe sont une menace et les normes sanitaires sont très strictes. Pour approcher les singes, soigneurs et vétérinaires doivent se doucher et revêtir une combinaison. Et le Chief Executive Officer martèle son discours sur la propreté des lieux. « On lave les cages trois fois par jour car les singes ont tendance à tout salir. Ils jouent avec les légumes qu’on leur donne et ils en mettent partout. C’est pour cela qu’on a prévu, juste à côté, une grande station d’épuration moderne pour traiter les eaux usées. » L’investissement semble important.

Mais Gérald de Senneville a une autre préoccupation : celle de prouver que les animaux sont bien traités.

En réponse aux associations de défense des animaux, il tient à montrer que tout est mis en œuvre pour s’assurer du bien-être des singes.

« Noveprim emploie sept vétérinaires. Nous avons également plusieurs chercheurs qui réfléchissent sans cesse au moyen d’assurer le confort des singes », assure Gérald de Senneville. D’ailleurs, à Noveprim, l’un des mots-clés est « enrichissement ». « Nous élaborons sans cesse de nou-veaux jouets pour que les macaques ne s’ennuient jamais. Nous mettons aussi au point des recettes que nous préparons nous-mêmes. »

Il faut savoir que la majorité de ces singes passent 24 mois dans les cages avant d’être exportés vers les laboratoires européens et américains. Les autres, qui servent à la reproduction, y restent jusqu’à leur mort.




En chiffres


1100

personnes travaillent dans cette industrie à maurice. Cet effectif comprend l’équipe dirigeante, les vétérinaires, les soigneurs, les fournisseurs de singes.


24

mois. C’est, en moyenne, l’âge auquel les singes sont exportés vers les laboratoires. Ce délai doit permettre aux primates d’être sevrés.


10 000

macaques quittent chaque année les fermes mauriciennes à destination de l’Europe et des États-Unis.


8 000

C’est le nombre de femelles reproductrices en captivité que compte Maurice, contre 70 000 pour la Chine.


20 %

C’est la proportion de singes mauriciens parmi le nombre total de primates utilisés en laboratoire. La majorité d’entre eux provient de Chine.


25

ans. C’est la durée de vie maximale d’un singe dans son milieu naturel.


50 000

Singes sont actuellement élevés dans les fermes à Maurice.


6 000

À 7 000 roupies. C’est le prix auquel le groupe achète un macaque auprès des propriétaires terriens qui fournissent les singes.


98 %

C’est la proportion d’ADN que les humains et les macaques ont en commun.


30

Millions de dollars. C’est ce que représente, chaque année, le commerce de primates pour Maurice.


4 000

tonnes. C’est le volume de fruits et légumes qu’achète Bioculture chaque année auprès des planteurs locaux pour nourrir les animaux.




Enquête réalisée par Pauline Renaud et Guillaume Gouges




Une manifestation devant l’ambassade de Maurice à Londres, il y a deux semaines.


Dimanche 27 mai 2007 - No. 16166
http://www.lexpress.mu/display_news_dimanche.php?news_id=71383

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QUESTIONS À
Olivier Raffin : « Air Mauritius a bien compris »


Olivier Raffin est le directeur de campagne de l’association française Destination Enfer, qui milite pour les droits des animaux. Depuis septembre 2005, les membres de l’association multiplient les manifestations contre les pays qui participent au commerce des singes, en ciblant principalement Maurice.


Olivier Raffin (à g.) lors d’une manifestation à Paris.
Pourquoi menez-vous une telle campagne contre Maurice ?

Tout simplement parce que nous militons pour l’abolition de la vivisection. En vendant ces singes aux laboratoires étrangers, les éleveurs mauriciens se font les complices des tortures infligées aux animaux, que ce soit dans les laboratoires ou lors du transport. On ne connaît pas les chiffres exacts, car les autorités refusent de les communiquer, mais un certain nombre de singes meurent dans les avions à cause du manque de nourriture, d’espace et des fluctuations de température.

Mais il est très difficile d’obtenir des informations. L’activité est encore très opaque et les zones d’ombres nombreuses. Contrairement à ce qu’ils affirment, les éleveurs et les labos n’ont aucune envie de faire montre de transparence. Comment pourraient-ils justifier la vivisection ? Que ce soit d’un point de vue éthique ou médical, cette activité n’a aucune raison d’être.


Que répondez-vous à ceux qui affirment que les tests sur les animaux sont nécessaires pour faire avancer la recherche, notamment pour les maladies de Parkinson et d’Alzheimer ?

Que ce n’est pas vrai. Je ne suis pas biologiste, mais je sais qu’il existe des méthodes alternatives qui permettent de ne pas avoir recours aux animaux pour pratiquer ces tests. Le problème c’est qu’on ne donne pas assez la parole à ceux qui proposent ces méthodes. Depuis longtemps, une association de scientifiques, Antidote Europe, milite pour inci-ter les chercheurs à se passer de la vivisection. Malheureusement, beaucoup refusent encore de changer leurs habitudes de travail. Ils ont appris leur métier en utilisant des animaux et ne cherchent pas à savoir s’il existe d’autres méthodes.

La volonté de changement doit aussi venir des gouvernements et des autorités politiques. Mais pour l’instant, la directive européenne, relative à la protection des animaux, ne prévoit pas l’arrêt de la vivisection. C’est pour ça que nous allons amplifier notre mobilisation en ciblant tous les maillons de la chaîne.


Quels sont vos moyens d’action ?

Notre première démarche est avant tout de faire connaître ce commerce. Beaucoup de gens ignorent ce qui se passe à Maurice et dans les laboratoires.

Mais dès qu’ils le découvrent, la plupart nous soutiennent. Il faut savoir que, chaque année, ce sont environ 10 000 singes qui arrivent dans les laboratoires européens, dont 3 500 en France. Et beaucoup viennent de Maurice.

Depuis un an nous organisons diverses manifestations et campagnes d’informations à Paris et à Nice. Nous avons notamment manifesté devant l’agence Thomas Cook pour qu’elle retire Maurice de ses brochures. Si elle acceptait de le faire, ce serait un bon moyen de faire pression sur le gouvernement mauricien. Dès septembre, nous allons aussi axer notre mobilisation sur Air France. La compagnie aérienne continue à transporter des singes alors que British Airways et Air Mauritius y ont renoncé.

Suite à la campagne Gateway to Hell, menée dans toute l’Europe, Air Mauritius a bien compris que, pour sauver son image, il valait mieux arrêter de participer à ce commerce. Maintenant, on espère faire comprendre aux autorités mauriciennes qu’en laissant libre cours à cette activité, la réputation du pays se dégrade chaque jour.


Propos recueillis par Pauline RENAUD

Dimanche 27 mai 2007 - No. 16166

http://www.lexpress.mu/display_news_dimanche.php?news_id=71385

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