Animal 0 Posté(e) le 28 juillet 2007 Le samedi 28 juillet 2007 Baie-des-Bacon : l’enfer des végétariens Pourquoi avoir choisi ce titre ? Provoc peut-être ? Selon le site de la Commission de toponymie du Québec, Sault-au-Mouton apparaît pour la première fois sur une carte datée de 1631. Le Soleil, Raynald Lavoie Jean-François Cliche Le Soleil Québec Il est un petit coin de la Côte- Nord qui, aux yeux d’un végétarien, doit sembler tout à fait inhospitalier. Le voyageur traversant le village de Saint-Paul-du-Nord, entre Tadoussac et Forestville, passera en effet devant une « baie des Bacon », et croisera un peu plus loin un « Sault-au-Mouton ». Ceux qui dédaignent la chair peuvent toujours se consoler à l’idée qu’il est possible — encore que cela ne soit pas sûr — que ces toponymes carnés n’aient rien à voir avec la viande. Selon le site de la Commission de toponymie du Québec, Sault-au-Mouton apparaît pour la première fois sur une carte datée de 1631. À l’époque, le mot sault, orthographié saut de nos jours, pouvait désigner une chute. Ce « saut » ferait donc référence à la chute de 24 mètres par laquelle se termine la rivière du Sault-au-Mouton, juste avant de se jeter dans le fleuve. La question de savoir ce qu’un mouton pouvait bien faire là est moins évidente, mais il est raisonnable de croire que l’écume blanche se trouvant au pied de la cascade ait inspiré les explorateurs français. L’étymologie de baie-des-Bacon est un peu plus compliquée. Il semble acquis qu’elle tire son nom de celui d’une famille qui s’est installée au fond de l’anse au début du XIXe siècle : des Bacon de la branche métissée. Selon le démographe Serge Goudreau, qui a étudié la généalogie des Montagnais, il s’agirait des fils illégitimes d’un certain Denis Bacon, un « Blanc » qui a travaillé dans un poste de traite de fourrure au Saguenay dans les années 1780. Il aurait vécu à l’indienne avec une dénommée Catherine Petsiamiskueu, qui lui aurait donné deux enfants : Louis Bacon dit Kakamikush, venu au monde en 1784, et Denis Bacon dit Satshimeu, né quatre ans plus tard. En 1787, cependant, notre Denis Bacon revient à Québec pour y marier Louise Bussières. Les deux fils de son ancienne vie auraient été élevés par leur mère naturelle, dont le patronyme signifiait « femme de Betsiamites ». Que Louis et Denis se soient installés sur la Haute-Côte-Nord n’aurait donc rien de surprenant si leur famille maternelle y vivait, bien qu’on ne puisse affirmer avec certitude qu’ils déménagèrent à Baie-des-Bacon pour cette raison, nous a écrit M. Goudreau dans un échange de courriels. Élevés par une Innue, ils auraient mené une vie de chasseur. Les registres de la Compagnie de la baie d’Hudson, qui avait un poste à Tadoussac, indiquent d’ailleurs qu’en 1822, Louis avait une dette équivalant à 318 peaux de castor, tandis que son frère en devait 709. Les Bacon sont par ailleurs nombreux, de nos jours, sur la Côte -Nord, dans Charlevoix et au Saguenay-Lac-Saint-Jean, surtout dans les réserves montagnaises de Mashteuiatsh et de Betsiamites. Mais si ces Bacon ont donné leur patronyme à cette baie, il reste à savoir d’où leur vient ce nom de famille — et c’est ici que les choses se corsent. D’après le Dictionnaire étymologique des noms de famille et des prénoms de France d’André Dauzat, Bacon pourrait provenir soit du germanique bagan, qui signifiait « combattre », soit de l’ancien français bacon, « lard », au sens de « baconnier », « vendeur de lard ». Dans ce cas, les Bacon tiendraient leur nom de famille du métier d’un de leurs ancêtres, comme bien d’autres famille d’ailleurs (Charpentier, Boucher, Boulanger, etc.). Le vieux français devrait lui-même ce mot au francique bakko, qui signifiait « jambon » dans le dialecte des tribus germaniques qui se sont établies dans le nord de la France à la fin de l’Antiquité. Notons pour finir que le terme bacon a connu une drôle de carrière dans notre langue. Selon le Grand dictionnaire étymologique et historique du français (Larousse, 2005), il fut utilisé en français ancien jusqu’au XVIe siècle, après quoi il disparut. C’est par l’anglais, qui nous l’avait préalablement emprunté, qu’il nous est revenu à la fin du XIXe siècle, après une longue absence. Ce genre de phénomène se produit à l’occasion lorsque deux langues échangent des mots pendant plusieurs siècles. L’ancien français estrece, par exemple, fut aussi emprunté par l’anglais au Moyen-Âge. Ce vocable est devenu détresse en français, mais stress en anglais, forme que nous avons par la suite empruntée. http://www.cyberpresse.ca/article/20070728/CPSOLEIL/70727210/6584/CPSOLEIL Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
animo-aequoanimo 0 Posté(e) le 28 juillet 2007 Quant à lui, Raynal Lavoie est un bien con. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites