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Le festival western de Saint-André-Avellin songe à agrandir

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Le lundi 30 juillet 2007


Le festival western de Saint-André-Avellin songe à agrandir les tribunes




Quelque 2600 personnes se sont déplacées pour assister au rodéo de Saint-André-Avelin
Étienne Ranger, Le Droit




Marilyse Hamelin

Le Droit


La population de la petite municipalité de Saint-André-Avellin a doublé, le temps de la 7e édition du festival Western, qui a pris fin hier, alors que pas moins de 2600 personnes se sont déplacées pour assister au rodéo, de loin l'activité la plus populaire.

...
Au nombre des nouveautés cette année, des manèges pour enfants avaient été installés, un souper de steak a eu lieu dans le tout nouveau chapiteau des cow-boys, lieu de danse et de rencontres, avec un orchestre en permanence dans la tente. Hier matin, une messe communautaire y a même été célébrée. Rolling Eyes

...


Plusieurs activités à succès étaient encore une fois au programme, comme la montée des chevaux sauvages sans selle, la prise du veau au lasso, la course de barils pour les dames, la course de sauvetage, la montée des chevaux sauvages avec selle, la course d'échange de cavaliers, le terrassement du bouvillon, la course de Pony express et la montée des taureaux sauvages.

http://www.cyberpresse.ca/article/20070730/CPACTUALITES/707300321/6790/CPDROIT

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Citation :
Hier matin, une messe communautaire y a même été célébrée. Rolling Eyes

Ah ben, si Dieu est à leurs côtés...que peut-on dire ? geek

Cette histoire de messe me fait penser aux aumoniers d'arènes et à un texte sur lesquel j'était tombé sur le site terrestaurines. Je voulais le poster et puis j'ai oublié. Alors le voilà : Enfin presque : il est long, j'ai fait quelques coupes.

____________________



Une effraction salutaire
par Jacques Teissier co-aumônier aux arènes de Nîmes.

(25 mai 2004. congrès international des chirurgiens taurins de Toulouse. )


Lorsqu'un prêtre est présent dans une unité militaire ou un champ de bataille, il ne bénit pas la guerre. Pas plus que le prêtre assistant un condamné à mort ne bénit le crime ou la peine de mort. Il en va de même pour la corrida. En nommant un aumônier de prison ou un aumônier militaire, en acceptant qu'il y ait un aumônier aux arènes, l'Église ne bénit ni le crime ni la guerre ni la corrida. Elle offre un accompagnement spirituel à des hommes potentiellement en danger de mort, ou du moins en situation critique. Si notre présence d'aumôniers à la chapelle des arènes engage quelque chose de l'Église, notre goût pour la corrida n'engage que nous.


CAPILLA

La chapelle des arènes n'est en fait qu'un petit oratoire, parfois minuscule. A Nimes, nous avons une chance tout à fait unique à ma connaissance : non seulement elle est superbement aménagée, mais elle est précédée d'un vestibule qui constitue en quelque sorte la salle de repos des toreros. Eux seuls y ont accès, le temps qu'ils veulent, à l'abri de la meute des curieux, des photographes, des journalistes… ou des importuns.

Dans le vestibule de la chapelle, l'ambiance peut être à couper au couteau, comme avant une corrida de Miura ou avant un défi particulièrement redouté

...Quel qu'en soit le visage, c'est toujours le même énorme stress, la même peur viscérale, la même angoisse sourde… le "miedo", quoi !

En pareil contexte, il me semble que notre présence signifie : 'je ne suis pas tout seul avec mon angoisse… il y a au moins 'quelqu'un' à me comprendre, devant qui je peux exister comme être humain et non comme personnage…' Dans le "petit monde" souvent impitoyable de la tauromachie, nous sommes une présence dont il n'y a pas à se méfier.

...A mes yeux, il se vit là une authentique expérience spirituelle, quel que soit le nom dont on la nomme ou pas : l'expérience d'un dénuement radical de l'être (n'est-ce pas la réalité de notre condition humaine ? une réalité que nous nous cachons si souvent…) et en même temps l'expérience d'une confiance, d'une "foi" suffisante pour oser affronter ce dénuement et pour faire face (n'est-ce pas la réalité de notre condition humaine ? cette "foi" qui fait vivre, envers et contre tout…).

La foi que Dieu attend de l'homme, c'est d'abord l'audace de se lancer et de vivre en homme, en homme debout, dans un monde difficile, souvent impitoyable : la figure d'Abraham, "père des croyants" pour tous les monothéistes, l'illustre fort bien. Le spirituel, pour moi, n'est pas d'abord dans le religieux, dans le sacré, ni même d'abord dans le fait de croire en Dieu ou de ne pas y croire ; il est d'abord dans cette audace de vivre. Le spirituel, c'est ce qui nous fait le plus profondément humains, c'est la vie humaine vécue "de l'intérieur", c'est ce qui donne de la densité à la vie.

Risquer sa vie devant un toro : salutaire effraction… Le geste de toréer, d'oser affronter un toro et un public en vérité, me semble une expression symbolique très belle et très forte de cette 'foi' dangereuse qu'il faut pour vivre en homme, et qui n'est pas d'abord religieuse même si elle peut l'être aussi. (...)


LA VIOLENCE

Du toril sort un fauve mortel pour l'homme. Et l'homme s'avance tranquillement, il fait front. Peu à peu il domine cette violence ; mais sans entrer lui-même en violence. ( planter des banderilles, tuer , violent ? nooooon !!! ) Au contraire, il fait en finesse, avec douceur, avec "temple" ; il sait pourtant qu'il se met en danger et qu'il risque la mort, sa propre mort. C'est pour cela que la corrida n'est pas un carnage barbare. ( Voilà ! Il faudrait apprendre aux tortionnaires et aux bourreaux du monde entier à torturer et exécuter avec "temple", et personne ne pourrait crier au carnage barbare, à la violation des droits de l'homme ! Tout est dans l'art et la manière ! MadMadMad )

Un de mes amis prêtres travaille beaucoup avec les jeunes des quartiers que l'on dit "difficiles". Ces jeunes, issus de tous les coins du monde, appartenant à toutes les religions (ou bien sans religion !), ces jeunes sont habités par une violence extrême. Entre eux, même quand ils sont amis, le ton monte tout de suite ; l'agressivité est à fleur de peau. Quand il reparle avec eux de ce qui s'est passé, le Père BOB (c'est ainsi que les jeunes l'appellent) leur raconte la corrida :

- "Vous savez comment fait le matador pour maîtriser la violence d'un toro qui est bien plus fort que lui ? Il ne fait pas comme si le toro n'était pas dangereux. Il ne se met pas non plus en colère. Il regarde en face la violence du toro, et il y va en finesse, sans brusquerie, avec astuce. Peu à peu, le toro se met avec lui. crasy Eh bien la vie, c'est comme ça. Si vous répondez à l'agressivité par l'agressivité, jamais vous ne la dominerez : c'est l'agressivité qui vous dominera."

Figurez-vous que ces jeunes, qui habitent bien au-delà de la Seine et qui n'ont jamais vu la corne d'un toro, comprennent fort bien ce langage… Le rite de la corrida "joue" quelque chose de leur vie et il la leur fait voir autrement.

La violence mise en scène délibérément et "toréée" : salutaire effraction…

LA MORT

A-t-on le droit de "se la jouer" ainsi pour notre plaisir ? c'est ce que je ne crois pas ! Pour maintenir vivante une culture ancestrale à laquelle nous serions attachés ? peut-être pas davantage !

Seulement la corrida est bien plus qu'un divertissement et un plaisir, bien plus qu'une vieille tradition culturelle. C'est un rite où l'on "joue" la réalité de notre vie et de notre mort. Je pense même que ce rite est devenu d'une grande actualité dans notre société hyper-réglementée et hyper-sécuritaire qui essaye de se cacher la mort. La corrida est "effraction", selon la belle expres​sion(de Simon CASAS) qui m'a inspiré les réflexions que je vous partage aujourd'hui. Salutaire effraction…

Oui, l'homme "naît pour mourir" et, paradoxalement, c'est en osant regarder la mort en face, et non en se la masquant, qu'il devient tout à fait homme… Oui, l'homme naît au sein d'un monde de violence et c'est en osant regarder en face cette violence avec calme et finesse, et non en la refoulant, qu'il peut s'en délivrer… Oui, il n'y a pas de vie humainement possible sans risque.

Ce n'est pas un hasard si, en entrant dans une église, la première chose que l'on voit est un crucifix dans le chœur. Peut-on aller à Dieu authentiquement si l'on détourne les yeux de la violence du monde des hommes, et de la mort ? Il est vrai que pour accepter de "se mettre en face", il faut être habité d'une confiance, d'une "foi", d'une audace de vivre ; mais c'est justement ce que Dieu aime en l'homme.

- Ainsi sous son archaïsme apparent, la corrida pourrait-elle cacher un message des plus actuels… assez vital pour valoir le risque de sa vie. Étant entendu que les progrès de la médecine ne rendent quand même pas cette mort de l'homme trop quotidienne…

Pour ma part, je trouverais assez plaisant que, par un de ces retournements de situations dont l'histoire est friande, ceux qui sont aujourd'hui accusés de barbarie en raison de leurs corridas soient en réalité d'authentiques défenseurs de l'homme et de l'humain, "à travers" leur prétendue barbarie elle-même…

- Cela étant dit, je n'ai rien contre le plaisir, et je peux vous assurer que je prends beaucoup de plaisir dans une corrida. Même quand elle n'est pas terrible, il y a toujours quelque chose à y glaner. Ce que je trouve important, c'est de ne pas réduire la corrida à un plaisir ; il y a du plaisir à la corrida, mais elle n'est pas 'pour-le-plaisir'. Si le plaisir est l'une des composantes du drame, il ne finalise pas le drame.

SACRIFICE

Nous le savons, la corrida a des racines sacrales. Quelque chose qui va peut-être vous étonner et que je sais depuis peu. Dans la Grèce antique comme dans tout le pourtour méditerranéen, la victime sacrificielle par excellence était le taureau. Eh bien il ne fallait pas que le taureau voie le couteau avant le moment fatal. (comme aujourd'hui où l'épée est soit cachée par la muleta soit tenue de côté dans l'autre main, mais jamais brandie devant la bête)

Il fallait encore que la victime soit consentante, rituellement : il fallait qu'elle hoche la tête verticalement [c'est d'ailleurs pareil dans toutes les religions du monde, y compris pour les sacrifices humains que ce soit chez les Aztèques ou dans l'"Iphigénie" de Racine…]. Un consentement si important qu'il est une condition de validité du sacrifice. (n'est-ce pas ce qui se passe quand le matador "égale" le toro avec sa muleta et lui met la tête à la juste hauteur en la bougeant verticalement ?

Et ne dit-on pas qu'en fin de faena , le toro "demande la mort" ?
l'expression n'est peut-être pas aussi innocente qu'il y paraît !).

Ces gestes techniques nous relient secrètement à des significations symboliques très anciennes qui se perdent dans la nuit des temps… Mais cet arrière-fond sacral garde-t-il une certaine actualité ?

La corrida n'est pas sans affinités avec ce que l'on appelle les sacrifices de communion : il s'agit d'établir une communion entre les participants (il y a bien de ça dans la corrida ! on le constate…) ; mais aussi avec ce que j'appellerai le divin ou le sacré. Un divin, un sacré non identifié comme tel dans la corrida moderne mais présent sous la forme de la beauté, de la joie de l'assemblée, de l'ivresse provoquée par certains moments de grâce…

Il serait intéressant de travailler plus à fond cet aspect des choses avec l'aide des sciences des religions, maintenant assez constituées pour devenir un bon outil de lecture de la corrida. Il y aurait certainement des choses à trouver. Sommes-nous aussi affranchis que nous le pensons du monde sacral dont nous venons ?… Notre prétendu affranchissement du sacral pourrait bien être l'une des grandes illusions de la modernité ! La corrida, salutaire effraction ?!…

(...)

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Ce ne sont pas les «Illuminés» qui manquent dans ce monde de fous ! Rolling Eyes

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