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Caro18

Le sénateur qui veut sauver nos ours blancs

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Le sénateur qui veut sauver nos ours blancs

New York

Les phoques du Canada ont Brigitte Bardot et Paul McCartney. Les ours polaires, eux, ont Jack Reed, un sénateur américain peu connu et encore moins sexy. Mais nos grands mammifères blancs ne perdent peut-être rien au change.


Le sénateur démocrate du Rhode Island est l'auteur d'un amendement qui interdira aux chasseurs de trophées américains de tuer des ours polaires au Canada et d'importer leur tête et leur peau aux États-Unis. La mesure, qui suscite une vive opposition chez les associations de chasseurs et de propriétaires d'armes à feu, doit être adoptée dans les prochaines semaines par le Congrès américain.

C'est un combat un peu bizarre que celui de Jack Reed, dont les adversaires, y compris le puissant lobby américain des armes à feu, la National Rifle Association (NRA), défendent leur position en citant les écolos d'Environnement Canada.

Mais d'abord, une précision importante : la chasse sportive aux ours blancs est interdite aux États-Unis, où le U.S. Fish et Wildlife Service envisage de classer les plus grands prédateurs de l'Arctique parmi les espèces menacées. Un quart des quelque 30 000 ours polaires se trouvent en Alaska, le reste vivant au Canada, au Groenland, en Norvège et en Russie.

«Les ours polaires sont rapidement en train de devenir une espèce menacée», a déclaré le sénateur Reed dans un communiqué diffusé après le passage de son amendement, le 21 juin. «La chasse sportive à l'ours polaire est illégale aux États-Unis. Les chasseurs de trophées ne devraient pas pouvoir contourner l'esprit de la loi américaine en tuant des ours polaires à l'étranger et en ramenant leur tête à l'intérieur de nos frontières.»

«Nous ne pouvons pas réguler la chasse dans les autres pays, a-t-il ajouté, mais nous ne pouvons mettre fin au massacre de ces animaux en ne permettant pas que leurs parties soient importées aux États-Unis. Avec la menace grandissante du réchauffement climatique, il est essentiel d'agir pour protéger ces animaux.»

La mesure du sénateur Reed pourrait entrer en vigueur dès le 1er octobre, compromettant nombre de voyages organisés par des chasseurs de trophées américains au Canada. Ceux-ci paient jusqu'à 35 000 $ pour tuer des ours polaires dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut ou au Québec. Au cours des 10 dernières années, ils ont importé aux États-Unis plus de 800 têtes et peaux d'ours polaires tués au Canada.

Le Safari Club International fait partie des associations qui luttent contre l'amendement Reed. Chaque année, l'organisme remet un trophée appelé «Bears of the World» aux chasseurs qui ont tué quatre des huit espèces d'ours dans le monde. Ce trophée contribue à la popularité de la chasse à l'ours polaire.

Avec sa subtilité habituelle, la NRA a réagi à l'amendement Reed en le qualifiant de «pas vers l'interdiction de toute chasse» aux États-Unis. Le lobby des armes à feu s'est joint à une coalition qui combat le sénateur Reed en citant la position d'Environnement Canada. Cette position se résume ainsi : bien régulées, les chasses traditionnelle et sportive ne constituent pas une menace pour la population canadienne d'ours polaires.

Dans le cadre du système actuel, des quotas sont accordés à chaque village inuit pour la chasse à l'ours polaire. Les chasseurs ou pourvoyeurs autochtones ont ensuite le droit d'attribuer un certain nombre de permis à des chasseurs sportifs non-résidents, à qui ils servent de guide. Pour les petits villages du Nord, les chasseurs de trophées américains et leurs dizaines de milliers de billets verts constituent une source de revenus importante.

«Le U.S. Fish and Wildlife Service a offert un ferme appui à la position canadienne», déclare Michele Brenning, directrice générale du Service canadien de la faune, lors d'une entrevue téléphonique. «Ils comprennent que nous avons des quotas qui assurent le renouvellement de la population d'ours polaires.»

Mais la position canadienne pourrait changer. En 2008, le gouvernement fédéral doit recevoir un nouveau rapport de situation sur la population canadienne d'ours blancs. L'examen en cours est réalisé par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

Le rapport fournira notamment des données importantes sur l'impact du réchauffement climatique sur nos ours polaires. Ces données pourraient conduire le gouvernement à classer ces animaux parmi la liste des espèces menacées.

C'est alors que la position canadienne pourrait rejoindre celle de Jack Reed. En attendant, le sénateur américain est seul, ou presque, à faire face à la NRA et à ses alliés.
http://www.cyberpresse.ca/article/20070715/CPMONDE/707150400/6730/CPACTUALITES

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