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On va prendre notre part mais pas celle des autres

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Algues bleues: « On va prendre notre part mais pas celle des autres » - Martine Mercier

Thierry Larivière, La Terre de chez nous 2 août 2007

tlariviere@laterre.ca

L’annonce presque quotidienne de nouveaux lacs atteints par les cyanobactéries commence à faire réagir de plus en plus de citoyens qui surveillent leur plan d’eau avec anxiété et des groupes de défense de l’environnement qui pressent le gouvernement de prendre les choses en main.

La Fédération québécoise des municipalités, notamment, demande au gouvernement d’établir un plan plus musclé que celui annoncé en juin dernier par le premier ministre Jean Charest.

Des organisations comme Greenpeace et l’Union paysanne n’ont pas hésité à montrer du doigt l’agriculture comme la principale source des problèmes de cyanobactéries. Greenpeace demande même explicitement de mettre fin à la « paix réglementaire » annoncée par l’ancien ministre du Développement durable, Claude Béchard, lors du dernier congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA). « Va-t-il falloir continuer à regarder jusqu’en 2010 ce gouvernement fermer des lacs et des plages sans qu’il nous explique le pourquoi ou qu’il ne s’attaque aux plus importantes causes de prolifération des cyanobactéries?» a déclaré Éric Darier, porte-parole de Greenpeace sur les questions agricoles. Ce dernier parle aussi de « revoir le modèle industriel de l’agriculture ». Greenpeace dénonce les coupables : porcheries industrielles, monoculture de maïs, OGM, pesticides, engrais, déboisement, etc. L’Union paysanne a salué la sortie de Greenpeace en affirmant par ailleurs que c’est l’UPA qui « fait pression pour retarder l’intervention de l’État ». L’Union paysanne ajoute que les plans de fertilisation sont « inefficaces » comme le démontrerait la crise actuelle précédée de fortes pluies. L’organisme dénonce l’« absence généralisée de bandes riveraines en bordure des monocultures » et suggère le soutien par l’État d’un virage vers l’agriculture biologique et les petites fermes.

L’UPA défend le travail des agriculteurs Rolling Eyes

« On va prendre notre part, mais pas celle des autres », lance Mme Mercier, qui fait valoir que plus de la moitié des lacs atteints de prolifération de cyanobactéries ne sont pas du tout dans une zone agricole.

« C’est un peu décevant de voir qu’on ne reconnaît pas le travail des agriculteurs depuis 20 ans », a déclaré Martine Mercier, vice-présidente de l’UPA, en réaction aux propos de Greenpeace. La vice-présidente fait valoir que ce n’est pas parce qu’il y a une « paix réglementaire » qu’il n’y a pas de règlement, mais plutôt qu’on donne un répit pour atteindre les objectifs déjà fixés. Les règles en vigueur vont des fosses à lisier en béton, aux dates limites et aux distances à respecter pour l’épandage, aux moratoires sur la production porcine et sur les superficies en culture et, bien entendu, au contrôle du phosphore par le biais du Règlement sur les exploitations agricoles (REA). Globalement, les agriculteurs québécois devancent d’ailleurs les échéances de 2008 et 2010 du REA, puisque 86 % des fermes sont en équilibre et n’épandent pas plus de phosphore que ce que les sols et les plantes peuvent absorber. Il reste néanmoins du travail à faire, notamment dans les zones plus facilement érodées et sur les fermes pas encore en équilibre. « Le monde agricole répond présent pour les améliorations en agroenvironnement », ajoute Martine Mercier en donnant en exemple le programme de revitalisation des berges de la Fondation de la faune auquel participe la forte majorité des agriculteurs visés. Dix nouveaux cours d’eau s’ajouteront d’ailleurs prochainement aux dix premiers qui ont participé à cette initiative. D’autres travaux du genre ont lieu ailleurs à plus petite échelle.

Des municipalités qui traînent de la patte

Le monde municipal, peu interpellé dans la présente saga, doit également s’attaquer à des travaux importants et parfois urgents. C’est très certainement le cas pour les 75 petites municipalités qui possèdent un réseau d’égouts sans aucune usine de traitement. L’eau sale est donc déversée directement dans les cours d’eau, augmentant d’autant la part de phosphore.

Une telle installation peut être difficile à financer pour un nombre restreint de citoyens qui voient souvent leur compte de taxes doubler comme ce sera le cas à Notre-Dame-de-Stanbridge après les travaux. Le financement du traitement des eaux tarde bien souvent à arriver. À Notre-Dame, on vient de l’obtenir après des années de demande répétée et les travaux devraient commencer d’ici quelques mois. À Saint-Armand, un village voisin, le travail s’est fait en 2003, mais la municipalité attend toujours une nouvelle subvention pour raccorder les résidences en bordure de la baie Missisquoi.

http://www.laterre.ca

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