Caro18 0 Posté(e) le 16 septembre 2007 Gare à l’idéologie « animaliste » Par Morad El Hattab, écrivain, philosophe (*), coprésident d’honneur du Comité radicalement anticoorida (CRAC). Faut-il interdire la corrida ? En nous rendant aux arènes pour y voir torturer des animaux, nous perdons le sens de notre humanité et, selon le magnifique aphorisme de Victor Hugo, « torturer un taureau, pour le plaisir, pour l’amusement, c’est beaucoup plus que torturer un animal, c’est torturer une conscience ». Car il faut savoir que, soutenir la corrida ou simplement ne pas la condamner, c’est accepter que des enfants de dix à douze ans apprennent à torturer des veaux à l’arme blanche, c’est accepter que des fonds publics soient utilisés pour financer la barbarie organisée, c’est accepter que des chevaux soient éventrés lors de corridas équestres, c’est accepter que des taureaux subissent les pires sévices avant leur entrée dans l’arène (administration de laxatifs, enfermements prolongés dans des boxes étroits, coups de sacs dans le ventre, vaseline dans les yeux, essence de térébenthine sous les pattes) et qu’ils soient torturés à mort pendant vingt minutes, c’est accepter d’exalter les pires instincts d’un public sadique et voyeur… Mais comment se fait-il que cette barbarie inouïe soit tolérée dans notre pays où plus de 80 % des citoyens sont contre ? Alors que les Français qui militent contre ce scandale sont victimes de censure, les médias officiels font une propagande inversement proportionnelle à l´opinion des citoyens. Jusqu´à quand ? P.S Identique à ce que nous subissons pour la chasse aux phoques du Canada, n'est-ce pas? Pire, cette pratique inqualifiable est actuellement soutenue à l’Assemblée nationale par le groupe parlementaire Tauromachie alias Élevage et Tradition. Fort heureusement, Mme Muriel Marland-Militello, députée des Alpes-Maritimes, a déposé le 8 juin 2004 une proposition de loi visant à une modification de l’article 521-1 du Code pénal avec l’abrogation du fameux alinéa qui tolère les actes de cruauté et les sévices graves à animaux là où une « tradition locale ininterrompue » peut être invoquée… Étrange tradition qui n’hésita pas à offrir à Bayonne, en 1942, une corrida aux troupes d’occupation où seuls des drapeaux nazis flottaient dans l’arène ! Comme l’énonce Gérard Charollois, magistrat de l’ordre judiciaire : « On ne réglemente pas la torture, on l’abolit ! » Alors si cette proposition, aujourd’hui soutenue par plus de 600 personnalités, est débattue à l’Assemblée, le jeu démocratique pourra alors peut-être rendre enfin la décision qui s’impose… soit l’abolition de la corrida. La journaliste Françoise Giroud écrivit dans l’une de ses premières « Lettres » de l’Express : « Torturer est une intense satisfaction que s’accordent certains individus dans des situations données. Nous sommes dans une situation où quelques hommes peuvent en jouir au lieu d’être internés dans des hôpitaux psychiatriques. À vous de décider si vous acceptez d’identifier ce pays à ces hommes. » Alors, entre tradition pacifique et tradition meurtrière, je préfère celle du marcheur amoureux de la nature et du silence. J’aime à contempler cette image du maître-autel de la cathédrale Saint-Vincent, où le taureau, debout et fier, symbole hautement évangélique de même que l’homme, le lion et l’aigle, soutient la table d’une doctrine d’amour et de respect mutuel. L’humanité s’éveillera lorsque l’on préférera la parole plutôt que la violence, l’émerveillement et la gratitude devant la vie, et, mieux encore, l’amour de son prochain…même animal. (*) Lauréat du prix littéraire pour la paix et la tolérance. http://www.humanite.fr/2007-09-15_Tribune-libre_Gare-a-l-ideologie-animaliste Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Animal 0 Posté(e) le 16 septembre 2007 Citation :Identique à ce que nous subissons pour la chasse aux phoques du Canada, n'est-ce pas?Tout-à-fait identique ! C'est une belle citation que celle de Françoise Giroux sur la torture...« Torturer est une intense satisfaction que s’accordent certains individus dans des situations données. Nous sommes dans une situation où quelques hommes peuvent en jouir au lieu d’être internés dans des hôpitaux psychiatriques. À vous de décider si vous acceptez d’identifier ce pays à ces hommes. » Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites