Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Animal

Militants ALF

Messages recommandés

http://www.letemps.ch/template/international.asp?page=4&article=215207

Ils sont deux. Blouson noir, cagoule quasi intégrale, regard dur.
Séparatistes basques? Indépendantistes tchétchènes? Guérilleros zapatistes
ou nervis islamistes? Le premier porte un petit lapin blanc, le second un
chiot, nichés au creux du bras, à la place de la traditionnelle kalachnikov.
Bienvenue sur le site web de l'Animal Liberation Front (ALF). Née dans les
années1960 en Grande-Bretagne, l'organisation vise à abolir les souffrances
des animaux. Et n'hésite pas, pour cela, à employer des méthodes parfois
radicales.

Dans un registre similaire, des militants de l'Animal Rights Militia ont
annoncé fin août avoir intoxiqué des produits de nettoyage pour lentilles,
en France et en Grande-Bretagne. Novartis a dû retirer de la vente des
milliers de flacons. Tonalité voisine: l'Earth Liberation Front (ELF), qui
aspire à sauver la planète des injures que lui fait la race humaine.

Qualifiés d'«écoterroristes»

Pour qualifier ces formations, le FBI, police américaine des renseignements,
utilise le néologisme d'«écoterrorisme», une dénomination outrancière vue de
ce côté-ci de l'Atlantique. «Ces mouvements n'ont jamais tué personne. J'ai
du mal à les mettre sur un pied d'égalité avec un réseau tel que celui de
Ben Laden», argue Jean-Marc Flükiger, doctorant à l'Université de Fribourg
et collaborateur de terrorisme.net. Si l'ALF, l'ELF et consorts appellent à
la désobéissance civile, elles promeuvent plutôt des moyens d'action
pacifistes: libération d'animaux de laboratoire, sabotages de ligne à haute
tension ou encore introduction de morceaux de métal dans les arbres pour
empêcher leur coupe.

Certains, pourtant, sont moins inoffensifs que d'autres, à l'instar des
incendies criminels ou des visites à domicile destinées à intimider les
employés d'entreprises nuisibles à l'environnement, ou testant des produits
sur les animaux. Les cadres de Novartis, ainsi, sont parmi les premiers
visés: «36% des actions commises en Suisse ciblent le géant pharmaceutique»,
note Jean-Marc Flükiger. Chez Novartis, on refuse de commenter, pour «ne pas
faire de publicité à ces gens-là». L'arme de prédilection de ces
organisations reste le canular destiné à faire perdre des millions aux
multinationales incriminées, en témoigne l'opération produits de nettoyage
pour lentilles. L'intimidation est-elle efficace? «Ça marche assez souvent,
ajoute le chercheur. Récemment, la Deutsche Bank a renoncé à ses actions
chez Huntingdon Life Sciences.»

Cellules autonomes

Dans sa charte officielle, l'ALF précise que les membres «prennent toutes
les précautions nécessaires pour ne pas blesser d'animaux (humains ou
non-humains)», mais la structure même du mouvement autorise tous les
dérapages. «Parce que les actions de l'ALF peuvent être hors la loi, les
activistes travaillent de façon anonyme et n'ont pas de coordination entre
leurs actions», mentionne encore le «règlement». «Le système est comparable
à celui d'Al-Qaida; tout est basé autour de quelques principes idéologiques,
sans centralisation. Les cellules sont autonomes», précise Jean-Marc
Flükiger. En 1999 ainsi, un journaliste enquêtant sur le sujet est enlevé et
marqué au fer rouge.

Pour Olive, militante depuis environ cinq ans, «la violence est un moyen de
se faire médiatiser, parce que ce ne sont pas les petites manifs de rue qui
intéressent les journaux». Pour l'heure, elle participe surtout à des
exercices d'intimidation des employés d'«entreprises meurtrières» et se
targue d'avoir réussi à «faire démissionner une amie». Etudiante en
histoire, la jeune fille affirme être prête à mourir pour la cause, mais
«espère que la lutte aboutira avant que la terre elle-même ne décide de nous
libérer».

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...