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Animal

À Londres, la guerre sans merci livrée aux tortionnaires....

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http://www.lefigaro.fr/france/20070922.FIG000000949__londres_la_guerre_sans_merc\
i_livree_aux_tortureurs_d_animaux.html


À Londres, la guerre sans merci livrée aux « tortureurs d'animaux » De notre
envoyé spécial à Londres CYRILLE LOUIS.
Publié le 22 septembre 2007

*Voitures incendiées, familles menacées : les employés de laboratoires
sont régulièrement pris pour cible.*

ALIGNÉS sur un morceau de trottoir en plein coeur de la City, ils sont une
douzaine à braver les premières fraîcheurs de septembre devant le siège
britannique d'Axa. Une pancarte représentant un chiot sanguinolent en main,
il y a là Miranda, cheveux violets et piercings aux lèvres, Simon et son
accent cockney, mais aussi, un peu plus loin, deux retraitées à la mise
soignée. Au milieu de la petite troupe, Alan a saisi le mégaphone pour
scander *« Shame on you » *(« Honte sur vous ») ou *« Blood on your
hands »*(« Du sang sur vos mains ») sous l'oeil attentif de trois
policiers. De
temps à autre, un passant curieux marque le pas pour lire les slogans,
tandis que les employés de l'assureur se faufilent en vitesse, l'air gêné.

Comme chaque semaine, les activistes de l'organisation britannique Stop
Huntingdon Animal Cruelty (Shac) se sont fixé rendez-vous pour donner de la
voix contre Axa, qu'ils accusent d'être *« l'un des actionnaires »* du plus
gros centre d'expérimentation animale au monde : Huntingdon Life Sciences
(HLS). Depuis 1999, ces militants antivivisection pratiquent une véritable
guérilla contre HLS en harcelant ses employés, ses clients, ses fournisseurs
et en exerçant une pression maximale sur ses actionnaires. *« De cette
façon, on a réussi à convaincre de nombreuses firmes de couper tout lien
avec HLS, mais notre combat ne prendra fin que lorsqu'ils mettront
définitivement la clé sous la porte »*, prétend Alan.

*Jusqu'à la profanation*

Âgé de 23 ans, ce garçon natif du Kent, bouille sympathique et mince collier
de barbe, se présente comme *« un militant pour les droits des animaux à
temps plein »*. Après quelques mois passés à travailler pour une compagnie
d'assurance, il a décidé de tout plaquer pour la « cause », il y a moins
d'un an. Devenu « vegan » - ce qui signifie qu'il ne mange aucun produit
issu de l'animal -, Alan vit chez son père mais voyage dans toute
l'Angleterre et au-delà pour participer aux manifestations de Shac, qui lui
rembourse une partie de ses frais de déplacement. *« De toute façon, je n'ai
pas besoin de grand-chose, *lâche-t-il* *placidement.* Je rejette la société
de consommation, qui refuse de se pencher sur le sort réservé aux animaux. »
*

Jugeant *« barbares *» les *« tortures »* infligées aux quelque 70 000 bêtes
utilisées chaque année par le laboratoire HLS, les militants de Shac n'ont
cessé de radicaliser leur action au point de verser parfois dans
l'illégalité - quoiqu'ils rejettent officiellement la violence. Au fil du
temps, de nombreux employés du centre ont ainsi été harcelés voire agressés
jusqu'à leur domicile ou devant l'école de leurs enfants. Certains ont vu
leur voiture partir en fumée et d'autres ont été accusés de pédophilie dans
leur voisinage. Les actions les plus violentes ont été revendiquées par
l'Animal Liberation Front, que de nombreux détracteurs soupçonnent d'être
directement lié à Shac. Parfois, des extrémistes ont même versé dans la
folie pure, allant jusqu'à profaner, en octobre 2004, la tombe de la
belle-mère d'un éleveur de cochons d'Inde qui fournissait HLS.

Inquiet de cette dérive croissante, le gouvernement britannique a depuis
renforcé la législation. *« Depuis, nous n'avons par exemple le droit de
manifester devant les locaux de HLS qu'une fois par semaine »*, déplore
Miranda, autre *« activiste à plein-temps »*. L'an dernier, des militants de
Shac ont aussi été poursuivis pour « collecte illégale de fonds » sur la
voie publique. En mai, enfin, une vaste opération de police menée en
Grande-Bretagne, mais aussi en Belgique et aux Pays-Bas, a débouché sur
l'interpellation d'une trentaine de militants dont Greg Avery, figure
historique de Shac qui dort désormais en prison en attendant d'être jugé
pour « conspiration et chantage ».

Calfeutré derrière les solides barricades qui abritent ses bureaux, le
porte-parole du laboratoire HLS assure que les animaux sont ici *« traités
dignement *». Bravache, il affirme que son entreprise n'a guère pâti de la
campagne dont elle est la cible. Et constate *: *« N*otre chiffre d'affaires
a doublé depuis le début de nos ennuis. »*

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