Animal 0 Posté(e) le 22 septembre 2007 LE MONDE DATE 23-24 SEPTEMBRE 2007 - PAGE 16 (désolée je n'ai pas le lien de cet article. Il a peut-être été recopié... Trouvé dans la liste ethiquanimal) Le vrai-faux déclin de la viande Enquête. N'en déplaise à ses détracteurs,la production animale devrait doubler dans le monde d'ici à 2050. Celaimpose la mise en oeuvre de pratiques d'élevage moins nocives pourl'environnementUne bonne grosse côte de boeuf, régulièrement ? Ce plaisir sera peut-êtreinterdit aux générations futures, tant la production et la consommation deviande font l'unanimité contre elles. Au point qu'un nombre croissant depersonnes, dans les pays occidentaux, ont déjà décidé d'y renoncer.La liste des méfaits de la viande est longue. Risques pour la santé, unesurconsommation favorisant les maladies cardio-vasculaires, l'obésité ou lediabète. Mais surtout, au niveau mondial, risque de développement desépizooties et danger pour la sauvegarde de la planète. Les productionsd'origine animale - viande, oeufs, produits laitiers - sont en effetextrêmement polluantes. Les milliards de tonnes de déjections qui en sontissus engendrent des rejets azotés dans les sols et les rivières. Etl'élevage, à lui seul, représente 18 % des émissions mondiales de gaz àeffet de serre. Soit une contribution au réchauffement climatique plusélevée que celle des transports.Autre point noir de cette production : sa propre consommation. Les pâturagesoccupent 30 % des surfaces émergées, et plus de 40 % des céréales récoltéesservent à nourrir non pas directement les hommes, mais le bétail. Les zonesdisponibles étant insuffisantes pour répondre à la demande, l'élevage peutprovoquer le défrichage de forêts. Il est gourmand en matière première et eneau... En bref, la production animale pose question. D'autant plus que laTerre, d'ici à 2050, aura 9 milliards de bouches à nourrir.Dans ce contexte, doit-on prévoir la fin de la viande pour ce siècle, ou dumoins son déclin ? On serait tenté de le croire. Pourtant, cette vision estcontredite par tous les prévisionnistes. Au contraire, c'est à uneaugmentation de la consommation mondiale qu'il faut s'attendre. De touttemps, et dans tous les pays, en effet, l'augmentation du revenu est alléede pair avec la progression de la consommation de viande. Il n'y a aucuneraison qu'il en soit autrement dans les pays émergents, d'où viendral'accroissement de la population.Entre 2007 et 2016, selon les perspectives communes FAO-OCDE, la productionmondiale de viande devrait ainsi augmenter de 9,7 % pour le boeuf, de 18,5 %pour le porc et de 15,3 % pour le poulet. Principalement en Inde, en Chineet au Brésil. D'ici à 2050, la production de viande pourrait même doubler,passant de 229 millions de tonnes au début des années 2000 à 465 millions.Il en va de même pour celle de lait. Du fait de la démographie, bien sûr,mais aussi de l'augmentation des besoins en fonction de l'évolution de lapopulation (plus jeune, plus urbaine, plus grande) et de la modification durégime alimentaire.*" Dans les pays du Sud, la difficulté est de permettre aux gens de manger.Ces trente dernières années, la consommation de viande y a diminuédrastiquement, surtout en Afrique, et ce manque de protéines animales faitque les gens sont en état de malnutrition ",* rappelle Renaud Lancelot,chargé de mission santé animale au Centre de coopération internationale enrecherche agronomique pour le développement (Cirad). Bruno Parmentier,directeur d'une école d'ingénieurs en agriculture, estime quant à lui quel'évolution de la consommation de produits d'origine animale dépend de troisgrandes questions, qui montrent le lien étroit entre consommation de viandeet pratiques culturelles. La religion hindoue, comme la religion catholique,va-t-elle décliner, et, dans ce cas, l'Inde va-t-elle consommer beaucoup deviande ? Les Chinois vont-ils se mettre à boire du lait si on leur proposeun produit qu'ils parviennent à digérer ? Les Occidentaux vont-ils continuerà manger du porc, si ce dernier devient un réservoir pour lestransplantations d'organes ?Quoi qu'il en soit, une nouvelle répartition géographique de la consommationdevrait se mettre en place, qui consistera en un double mouvement debalancier : diminution de la ration carnée dans les pays riches, où il y aexcès, et augmentation dans les pays pauvres, où il y a carence. De quoicombler un peu la disparité actuelle : si l'on consomme dans le monde, selonune étude publiée par la revue médicale britannique *The Lancet* (datée du13 septembre), 100 grammes de viande par jour et par personne, ce taux moyenatteint 200 à 250 grammes dans les pays développés, et plafonne entre 20 et25 grammes dans les pays pauvres.*" Si l'on considère que la population globale va augmenter de 40 % d'ici à2050 et si aucune réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aubétail n'intervient, la consommation de viande devra baisser à 90 grammespar jour et par personne pour stabiliser les émissions de ce secteur",*affirment dans*The Lancet* les auteurs de l'étude. Il faudrait donc, d'ores et déjà,inciter les consommateurs des pays riches à prendre conscience des dégâtsprovoqués par leur consommation abusive. Et envisager au niveau mondial, nonpas de produire moins, mais de produire autrement, afin de réduire leseffets négatifs de l'élevage sur l'environnement.Comment suivre les préceptes de la FAO, selon laquelle les coûtsenvironnementaux par unité de production animale devraient *" être réduitsde moitié, ne serait-ce que pour éviter d'aggraver le niveau des dégâts " ?*En incluant, comme le suggère son chargé des questions animales GrégoireTallard, *" le coût environnemental dans le prix des viandes ",* selon leprincipe du pollueur payeur ? En privilégiant la consommation de volailles,écologiquement moins agressive que d'autres productions ? La FAO préconiseégalement l'amélioration des pratiques d'élevage. Une des pistes fortattendues concerne le séquençage des génomes complets des principalesespèces (en cours pour la plupart), qui devrait permettre d'accélérer lessélections et de faire coïncider, par exemple, rusticité (donc résistanceaux maladies) et productivité.Les recherches se concentrent par ailleurs sur des rations alimentaires dubétail plus économes, ou encore sur le système digestif des ruminants. Lafermentation entérique des bovins (productrice de méthane, lequel agitvingt-trois fois plus que le CO2 sur le réchauffement climatique) pourraitainsi être mieux maîtrisée. Par exemple par l'utilisation d'additifsalimentaires à base d'huile végétale. Ou encore grâce à une ration plusconcentrée en céréales. *" Nous avons mené une expérimentation sur de jeunestaurillons et avons ainsi réussi à les faire grandir plus vite, ce quipermettait de réduire les émissions de méthane ",* explique JacquesAgabriel, zootechnicien à l'INRA de Clermont-Ferrand.* *Mais la productionanimale étant un système complexe, ce qui confère ici un avantage écologiqueentraîne là un inconvénient économique (une plus grande consommation decéréales). D'où la nécessité, pour faire émerger un système d'élevagedurable, de s'orienter vers une approche globale. A l'Institut national dela recherche agronomique (INRA), un groupe de réflexion sur la place desproduits animaux dans l'alimentation, qui réunit sociologues,zootechniciens, économistes, nutritionnistes et agronomes, s'est déjà atteléà la tâche.Alors qu'on parlait il y a dix ans de désintensification des systèmes deproduction, ce concept a été remplacé par un autre : celui d'agricultureécologiquement intensive. La question de la viande est un excellent exemplede cette quête.*Laetitia Clavreul**Encadré :**POLLUTION :*à l'échelle mondiale, l'élevage est responsable de 65 % des émissionsd'hémioxyde d'azote (essentiellement imputables au fumier), tandis que lebétail engendre 37 % des émissions de méthane.*CONSOMMATION :*il faut 4 kg de céréales pour produire 1 kg de poulet et 6 kg de grains pour1 kg de porc. Ce dernier nécessite par ailleurs 4 600 l d'eau. Une quantitéqui grimpe à 13 500 l pour 1 kg de boeuf, quand seulement 1 000 l d'eau sontnécessaires pour produire 1 kg de blé.*À LIRE *Nourrir l'humanité - Les grands problèmes de l'agriculture mondiale au XXIesiècle, Bruno Parmentier, La Découverte, 274 p., 22 euros. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
hop 0 Posté(e) le 23 septembre 2007 Flippant Voilà le lien http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-958296,0.html?xtor=RSS-3244 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
animo-aequoanimo 0 Posté(e) le 23 septembre 2007 Citation :*" Dans les pays du Sud, la difficulté est de permettre aux gens de manger. Ces trente dernières années, la consommation de viande y a diminué drastiquement, surtout en Afrique, et ce manque de protéines animales fait que les gens sont en état de malnutrition "* Et les légumineuses ? (Merci pour le lien) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites