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Caro18

Des oeufs de poules libres

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Des oeufs de poules libres


Les poules pondent davantage en cages qu’en liberté, mais les groupes de défense des animaux affirment que les volatiles sont brimés, allant même jusqu’à dire que les poules manquent d’intimité pour pondre leurs œufs.

Annie Morin
Le Soleil
Québec

Un vent de liberté profitant aux poules pondeuses souffle à la fois du sud et de l’ouest. Alors que de grandes chaînes d’alimentation américaines et la Colombie-Britannique se convertissent aux œufs de poules élevées en liberté, les Québécois craquent plutôt pour les œufs oméga-3 et se foutent bien de savoir s’ils ont été pondus dans des cages. Du moins pour l’instant. Mad


Les groupes de défense des animaux déplorent depuis de nombreuses années le traitement infligé aux poules pondeuses, entassées à plusieurs dans des cages étroites elles-mêmes empilées sur quelques étages. Ils affirment que les volatiles sont brimés, car ils ne peuvent marcher à leur guise et déployer leurs ailes. Certains vont même jusqu’à dire que les poules manquent d’intimité pour pondre leurs œufs.

Après des années à prêcher dans le désert, leur message commence à porter. En Europe, aux États-Unis et en Colombie-Britannique, de gros joueurs se convertissent aux œufs de poules en liberté.

Par les universités

Au Québec, c’est par les universités anglophones que le mouvement s’amorce. Les associations étudiantes de McGill et de Concordia planchent sur une politique alimentaire qui interdirait les œufs de poules encagées. « Le changement va passer par les organismes publics », prédit Bruce Passmore, de la Vancouver Humane Society, qui orchestre la campagne en faveur de la liberté des poules dans l’ouest du pays et tente de convertir Montréal.

Dans la Belle Province, environ 98 % des œufs sont pondus par des poules gardées dans des cages, Mad rebaptisées « unités de production conventionnelles » par les producteurs. Sur les 2 % restants, environ le quart, donc cinq millions, sont pondus par des poules en liberté. Les autres sont des œufs de spécialité, comme les biologiques ou les oméga-3. Ces derniers sont de loin les plus populaires parmi les œufs à valeur ajoutée et ils gagnent constamment des parts de marché.

« Nous, on produit ce que les consommateurs demandent. S’ils veulent des œufs de poules en liberté, on va leur en donner, mais ils vont payer le prix », résume Serge Lefebvre, président de la Fédération des producteurs d’œufs de consommation (FPOCQ) , Mad qui a adopté les deux types d’élevage. Les œufs de poules en liberté se vendent au moins 4 $ la douzaine, comparativement à 2,89 $ pour des œufs réguliers et plus de 5 $ pour les bios.

Les coûts de production expliquent une partie de cet écart. Pour un même bâtiment où on loge 30 000 poules pondeuses en cages, les producteurs peuvent en mettre à peine 5000 en liberté et il en coûte plusieurs millions de dollars pour faire la conversion. Comme il s’agit d’un produit de spécialité, l’aviculteur, le fournisseur et le distributeur dégagent également une marge de profit plus généreuse.

Or, dit M. Lefebvre, les consommateurs veulent avant tout des bas prix. La production actuelle d’œufs de poules en liberté comble amplement la demande, même que des surplus se retrouvent parfois dans des douzaines d’œufs classiques. Chez Metro, la porte-parole Marie-Claude Bacon confirme que les consommateurs québécois, qui font la loi sur les tablettes, ne réclament pas ce produit à la mode au sud et à l’ouest. Même les magasins d’aliments naturels ne s’y sont pas tous convertis, leur préférant les vrais œufs biologiques.



Le pour et le contre

« On a mis les poules en cages pour leur bien-être et maintenant, on veut les sortir pour la même raison. »

Serge Lefebvre, le président de la FPOCQ, Mad s’explique mal l’acharnement des groupes de défense des animaux sur les poules pondeuses. Pour lui, une poule à son aise, c’est une poule qui pond. Et les poules en cages produisent davantage d’œufs dans une année que les poules en liberté : 26 douzaines en moyenne contre 24. Mad

Moins de maladies

Sur parquet, les taux de maladie et de mortalité sont également en hausse à cause de la multiplication des contacts entre les volatiles. Les poules y sont pour quelque chose : bien que grégaires, ce sont des animaux hiérarchiques, agressifs et cannibales, qui font leur loi à coups de bec.

Jean-Pierre Vaillancourt, vétérinaire spécialisé dans les poulets et professeur à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, confirme que le principal avantage de la cage, c’est son efficacité. « C’est imbattable d’un point de vue économique. » Mad

Moins d’œufs brisés

Michel Lefrançois, professeur au département des sciences animales à l’Université Laval, explique qu’il y a moins d’œufs brisés et à peu près pas de contacts avec les excréments, donc moins de risques de salmonelle. Si les poules encagées sont moins malades, elles sont cependant en moins bonne forme physique. Incapables de se délier les pattes, celles-ci deviennent fragiles comme des allumettes.

Pas assez d’espace

M. Lefrançois rapporte que des études portant sur le bien-être des animaux démontrent que les poules aiment battre des ailes, lisser leurs plumes et dormir sur un perchoir, ce qui n’est pas possible dans la majorité des couvoirs.

S’il préférerait voir les poules courir en liberté, le Dr Vaillancourt croit que le consommateur québécois n’est pas prêt à en payer le prix. Il s’accommode donc du système de cages, qui est « tout à fait correct si c’est bien fait ».

Bien fait, cela veut dire assez d’espace pour que la poule puisse bouger un peu, pas trop d’étages de cages superposés et une bonne ventilation. C’est généralement le cas au Canada, où les normes sont plus exigeantes qu’aux États-Unis, et les fermes, plus petites.

M. Lefrançois précise qu’il existe désormais des cages plus spacieuses, dotées de perchoirs, de couvoirs et même d’un bac de sable pour que les poules puissent y prendre un bain comme elles le feraient dans la nature. Elles sont populaires en Europe, mais peu utilisées en Amérique du Nord.

http://www.cyberpresse.ca/article/20071001/CPSOLEIL/70930107/6584/CPSOLEIL

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Je venais justement de lire cet article !! Rolling Eyes


Citation :
« On a mis les poules en cages pour leur bien-être et maintenant, on veut les sortir pour la même raison. »
zut

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