terrienne 0 Posté(e) le 7 octobre 2007 L’anesthésie Les groupes de pressions qui tuent, empoisonnent, enlaidissent, dévastent par cruauté primaire et plus encore par cupidité vorace raillent volontiers les défenseurs du vivant sur le thème : « les amis des bêtes et les écologistes ne sont qu’une poignée tenant dans une cabine téléphonique, incapables de réunir plus de quelques dizaines de militants pour manifester leur attachement à la vie ! ». Les tueurs agréés furent cent mille à PARIS, le 14 février 1998 lorsque les autocars payés par les fédérations de chasseurs les déversèrent de toute la France dans les rues de la capitale pour conspuer la ministre verte de l’environnement. Une manifestation d’éleveurs ou de céréaliers s’entend et se sent aux grilles des préfectures. Indéniablement, grâce aussi à l’argent des lobbies, l’ennemi de la terre a la mobilisation plus prompte et plus musclée que les citoyens de mieux majoritaires, qui aiment et respectent le vivant et la nature. Les promoteurs obtiennent tout ce qu’ils veulent d’un Etat détenu par les agents des entreprises et vous trouverez peu d’enquêtes publiques se soldant par un refus des projets dévastateurs de la Nature. Par-delà ces faits, constatons l’atomisation de la société et son atonisation. L’individu est prié de s’occuper de ses petits intérêts égoïstes et d’oublier le collectif sauf pour brâiller dans les rues que son équipe de joueurs au ballon a gagné. Les néo-conservateurs suppriment présentement les acquis sociaux que la France exsangue de la LIBERATION avait instaurés (sécurité sociale non privée, retraites des salariés). Soixante ans de paix et de prospérité économique, de développements technologiques accroissant considérablement la productivité du travail humain aboutissent à des régressions (ils disent Réformes) et à un constat de « faillite » interdisant le maintien de ce qu’un pays ruiné, dévasté par la guerre pouvait consentir à ses citoyens. Leur système économique échoue, tout autant que celui de leurs antagonistes d’hier, amenant la perte des avantages octroyés naguère aux plus démunis. Leur système globalisé repose sur l’exaltation de la cupidité humaine « enrichissez-vous », sans frein, sans limitation car la croissance est leur dogme. Périodiquement, les médias feignent de s’étonner en découvrant tel ou tel scandale financier, vilaine turpitude, perpétré par les maîtres du système. Naïveté touchante : c’est le système lui-même qui repose sur le culte insatiable du profit . L’échec patent ne produit pour l’heure aucun effet. Leur propagande assourdissante perdure à dénigrer l’impôt, l’Etat, les emplois publics et à vénérer la main invisible du Marché, la voracité des ploutocrates. Les néo-conservateurs font l’inverse de ce qu’il conviendrait de promouvoir pour sauver la Nature et l’homme. Il faudrait renforcer la cohésion sociale, encadrer strictement la liberté d’entreprendre pour l’empêcher de nuire tout en amplifiant sans cesse la liberté depensée, de mode de vie, d’expression. Alors, face à ces régressions constantes affublées de l’épithète de « réformes », face à cette faillite, à ce saccage de la Nature et des droits sociaux, le peuple va-t-il réagir ? La déflagration, les barricades, le grand soir, la prise des studios de TF1 et des palais des ploutocrates vont-ils intervenir dans quelques jours ? Le 18 octobre, par exemple, date appelée à devenir historique ? Une grève générale et insurrectionnelle va-t-elle balayer l’aristocratie de l’argent ? Une jeunesse ardente et généreuse va-t-elle crier ses espoirs d’un monde meilleur dans les rues refleuries en un magnifique printemps annonciateur de jours nouveaux ? Comme en 1789, fécondée par la pensée des philosophes, une société plus juste, plus douce, plus libre va naître d’un effondrement d’un système qui fait de la cupidité vorace une vertu, un système immoral et en faillite, ni acceptable d’un point de vue éthique, ni efficace d’un point de vue matériel, un système qui réduit le vivant au rang de chose ? Non. Il ne se passera rien en ce morne automne. Profitez-en messieurs les exploiteurs, tondez en paix votre troupeau. Il ne bougera pas. Il dort. Pourquoi les sujets du Marché défendraient-ils la Nature et le vivant, lorsqu’ils ne sont plus en mesure de se défendre eux-mêmes. Répétez-leur sans fin, messieurs les maîtres du système, qu’il n’y a pas d’alternative, pas d’issue, pas de choix, pas d’autre possibilité que votre règne prédateur et déprédateur. Hors de vous pas de salut, car, hors de votre système abject, c’est l’utopie, le totalitarisme, l’aventure qui guête les frileux s’ils s’aviseraient d'en sortir. Vous seuls , adorateurs du dieu Marché et de l’argent, devez gouverner et pour les siècles et les siècles. Les pauvres peuples ne peuvent plus se révolter, s’insurger, vous balayer par la Révolution ou les urnes puisqu’en dehors de vous il n’y a rien que le froid néant. Pauvres peuples sortis de l’Histoire et prisonniers du grand Marché planétaire régi par des forces immenses qui dépassent les Etats et imposent, non pas leurs idées, mais l’absence de toute idée politique, leurs intérêts sordides qu’elles sont disposées à satisfaire avant toute autre considération sociale ou écologique. Des compétitions sportives aux mains de prévaricateurs,, des vedettes débiles, des jeux puérils, des loisirs formatés, des vies encadrées deviennent le décor d’un meilleur des mondes qui très subrepticement se met en place à l’échelon quasi planétaire. Et pourtant, cela ne durera pas toujours. Le règne de la cupidité s’écroule par morceaux et lorsque les sacrifices deviendront trop douloureux les endormis se réveilleront. Il sera alors grand temps de remettre l’être au premier plan, bien avant le profit, la spéculation, l’accaparement. Il sera venu le temps de la réconciliation de l’humanité avec la Nature, le temps de l’empathie pour tous les êtres sensibles, le temps du biocentrisme ou écocentrisme admettant que la vie forme un tout indissociable. En attendant, contemplez l’enfer des destructeurs du vivant. Gérard Charollois Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites