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Caro18

Colloque sur la souffrance animale

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Colloque sur la souffrance animale « Homme et animal : de la douleur à la cruauté »
Driss Ouahmani
Mercredi 10 Octobre 2007 - 14:17



A l'occasion du 30ème anniversaire de sa création, la Ligue française des droits de l'animal organise un colloque d'une journée sur le thème "Homme, animal : de la douleur à la cruauté", le mercredi 10 octobre 2007, salle Boris Vian de la Grande Halle du Parc de la Villette à Paris, dans le cadre de l'exposition « Bêtes et Hommes » réalisée par cet établissement public.
L'entrée au colloque est gratuite dans la mesure des 400 places disponibles.
De 9h à 12h et de 14h30 à 18h : 211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris


Ce colloque, organisé sur un lieu hautement symbolique puisqu'il fut celui des grands abattoirs de Paris, vise à montrer le nouveau regard porté sur la douleur et la souffrance des animaux, à la fois sous les angles scientifique, philosophique, sociologique, historique et juridique.
Pour traiter des différents aspects de ce sujet de façon aussi complète et pluridisciplinaire que possible, la Fondation Ligue française des droits de l'animal a réuni pour la première fois en France dix intervenants d'horizons différents : médecins, neurobiologistes, éthologue, philosophes, sociologues, historien et juriste.
Sur ce sujet central dans les relations entre les hommes et les animaux avec le grand public pourra débattre avec ces spécialistes, notamment sur les questions suivantes :
Du point de vue de la neurobiologie, tous les animaux peuvent-ils éprouver de la douleur physique et de la douleur psychique ?
Du point de vue philosophique, la douleur des animaux peut-elle être considérée comme un scandale absolu ?
Comment reconnaître et interpréter les signes extérieurs de la souffrance des animaux ?
Comment le cerveau humain perçoit-il la souffrance d'autrui ?
Comment, au cours des trois derniers siècles, la douleur et la souffrance chez les animaux ont-elles été perçues, reconnues et prises en compte ?
Un enfant cruel envers un animal devient-il un adulte cruel envers l'homme ?
Des pratiques culturelles ou professionnelles sont elles aujourd'hui capables, en écrasant la sensibilité d'enfants ou d'adultes pour la souffrance des animaux, d'engendrer des souffrances et des séquelles psychologiques chez ceux qui sont soumis à ces pratiques ?
Comment le Droit a-t-il pris en compte la cruauté envers l'animal ?

Autant de questions, autant de sujets de débats qui seront nourris par des conférences données successivement par :
Jean-Claude NOUET, médecin biologiste, vice-doyen honoraire de la faculté de médecine Pitié-Salpêtrière
Georges CHAPOUTHIER, neurobiologiste et philosophe, directeur de recherche au CNRS
Florence BURGAT, philosophe, directrice de recherche à l'INRA
Dalila BOVET, éthologue, maître de conférences à l'université Paris X
Jean DECETY, neurobiologiste, Professeur à l'Université de Chicago
Jean-Luc Guichet, philosophe, directeur de programme au Collège international de philosophie
Marie-France Le Heuzey, pédopsychiatre à l'hôpital Robert Debré
Elisabeth Hardouin–Fugier, historienne, professeur honoraire de l'université Lyon I
Jocelyne PORCHER, sociologue, chargée de recherche à l'INRA
Suzanne ANTOINE, présidente de chambre honoraire à la cour d'appel de Paris

http://bio-frais.com/Colloque-sur-la-souffrance-animale-Homme-et-animal-de-la-douleur-a-la-cruaute-_a3146.html

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Voici plus bas quelques compte-rendus, réactions, réflexions de la part de quelques animalistes français qui étaient présents à ce colloque.

Ces textes se trouvent sur la liste de discussion:
http://fr.groups.yahoo.com/group/antispecisme-reflexion/

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Sans me reconnaître idéologiquement en les organisateurs, j'ai trouvé ce colloque globalement bien, voire très bien.

C'est vrai qu'il n'y avait pas moyen de débattre de la viande ou vivisection, mais ce n'est pas ce qu'ils voulaient.

Je n'ai pas interprété qu'ils étaient fondamentalement contre ces sujets, mais que pour leur colloque, ils feraient tout pour éviter les débats enflammés qui n'en finissent pas. Et on sentait que ça pouvait bien partir. Il aurait été alors plus juste qu'ils écrivent sur leur programme "Questions" et non "Débats".

... Mais au départ, je mailais juste pour dire que j'ai quasiment tout enregistré et que je mettrai les enregistrements sur internet bientôt.

Florent

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Moi, j'ai entendu van der Kemp parler du fait de ne "pas être tué sans nécessité", Nouet parler de de "mise à mort abusive", de "respect de la sensibilité" animale, de "préoccupation éthique [qui] oblige à des changements de conduite radicaux" (sic), de "droit à ne pas souffrir de la faute de l'homme", du fait qu'il faille "abolir l'esclavage destructeur dans lequel nous maintenions les animaux". J'ai entendu Chapouthier durant ses réponses se gargariser à outrance de "il faut respecter tous les animaux sensibles", il faut "respecter les animaux qui nous entourent", "respecter le fonctionnement éthologique de l'animal dans son espèce"; je l'ai entendu s'auto-proclamer "nous, partisans du respect de l'animal"... Ca va venir en le disant. On y croit. Aller les bleus. J'ai entendu Porcher dire que l' "élevage c'est vivre et travailler ensemble... que c'est apprendre à vivre, apprendre à mourir" - bien vu, la fin de la phrase - , qu'au lieu de "libérer les animaux", mieux vaudrait "donner au travail une dimension émancipatrice".... Enfin Antoine a parlé de "valeur inhérente" de l'animal. Jusqu'où oseront-ils aller (mis à part Porcher), étant donné leur repas du midi même ? Je voulais leur demander, mais je crois qu' "ils n'avaient pas le temps".

Monsieur Azerty

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Estiva Reus a écrit:

Aujourd'hui (10 octobre 2007) c'était le colloque de la LFDA "Homme animal :de la douleur à la cruauté". J'ai raté la fin pour cause de train, d'autres pourront sans doute parler de la partie "débat avec le public" de la fin d'après-midi.

Rubrique people de chez nous

Y'avait Tiflo, Emilie, Enrique (membres de antre), mais aussi Nathalie Cornevin, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer...

Rubrique ambiance

Sociologiquement parlant (côté tribune, pas public) j'ai eu l'impression que le style LFDA était de s'enorgueillir du capital intellectuel qu'ils arrivent à réunir ou d'en tirer argument pour prouver combien ils sont crédibles et respectables, ce qui donnait un côté un peu pénible de présentation interminable des titres de noblesse (professeur à truc, chercheur à machin) et publications des intervenants. La présentation (généraliteuse) du colloque par JC Nouet était bien sur le thème de la persistante persistante négation de la conscience animale pour pouvoir continuer à les maltraiter. Par contre, pendant tout le colloque, il y a eu une attitude désagréablement partisane du "modérateur" (Alain Colleneau) qui s'est arrangé pour décréter hors sujet toutes les questions qui, sous un angle ou un autre, remettaient en cause la viande, ne laissant même pas répondre les intervenants sollicités. S'agissant de la viande, ça tombait sous le couperet "ne pas utiliser ce colloque comme tribune", alors que pour la corrida ca passait mieux;

Problème de batterie

Pas possible de vous faire un CR de chaque intervention. Je suis dans le train et la batterie de l'ordi tiendra pas longtemps.

Alors je vais choisir arbitrairement un ou 2 sujets présentés à ce colloque. (Un par message)
Ca ne veut pas dire que les autres n'étaient pas bien.

A suivre...

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[L'intervention de Jocelyne Porcher] était dans le cadre de ce qu'on connaît déjà de ses idées et travaux : la dénonciation du caractère destructeur de l'élevage industriel à la fois pour les animaux et pour les travailleurs. Deux aspect : descriptif, idéologique

Descritiptif

IL y a eu dans sa présentation des éléments qu'il serait intéressant de récupérer. Surtout les citations très frappantes d'ouvriers (et surtout ouvrières) de la filière porc. Ils parlent du choc subi en débarquant dans ce travail où on leur impose de négliger les animaux (pas le temps de faire attention à une truie qui boîte...), de les mutiler (la castration), de les tuer eux-mêmes (les porcelets excédentaires par rapport à ce que la truie peut nourrir, les adultes "mal à pied" ou autres qui vont être refusés par les abattoirs parce qu'ils ralentissent les chaînes). Ils parlent aussi de la façon dont ils s'habituent, avec parfois une inquiétude à l'égard de leur propre désensibilisation. Tout cela dans un univers où "la maladie la plus banale devient mortelle". On ne soigne pas, on réforme.

Idéologique

Le discours de JP se construit sur l'opposition entre production animale et élevage.
Production animale= production industrielle, l'horreur pour les hommes et les bêtes
Elevage = le pôle positif.

C'est sans doute développé dans un article qu'elle a écrit dans la revue du MAUSS intitulé "Ne libérez pas les animaux". D'après ce que j'en ai compris d'après son exposé, le thème c'est :

La LA c'est rompre la relation avec les animaux, tandis que l'élevage c'est travailler ensemble avec les animaux, garder (restaurer) la relation avec eux. L'élevage, c'est "apprendre à dire merci" aux animaux qu'on élève.

Ce qui amène à se poser la question : le monde dont rêve JP est-il réalisable? Dans son exposé, l'élément qui plaide pour "oui" c'est la bonne volonté des travailleurs qui ne demandent pas mieux que de soigner les animaux au lieu de les maltraiter. Mais ils n'ont pas le pouvoir de changer les conditions dans lesquelles ils travaillent. Une des raisons pour laquelle on leur met la pression c'est la nécessité de rester compétitifs par rapport aux autres élevages pourris. Donc la solution à laquelle pense tout naturellement JP c'est le pouvoir des consommateurs qui peuvent choisir la viande venant d'élevages corrects, certes plus chère apparemment, mais la viande indus dit-elle coûte plus cher en termes de souffrance pour les hommes et les bêtes.

Là-dessus, les LFDAistes de la tribune de se désoler de l'écart entre la préoccupation pour le bea (bien-être animal) dont témoignent les sondages et l'attitude des consommateurs qui concrètement achètent les produits indus.

Ce "il suffit de la bonne volonté des consommateurs" se heurte à la même limite que l'approche côté végan. "il suffit de la bonne volonté des consommateurs" pour qu'on cesse d'élever et tuer des animaux pour leur chair. Sauf que concrètement, très peu deviennent vg, comme très peu font attention aux conditions de vie dans les élevages dont ils achètent les produits.

Se pose donc la question de savoir quelle est l'utopie la moins utopique entre abolir la viande ou généraliser les élevages super bea. Et dans les deux cas, comment se produit "le saut" qui permet d'atteindre l'état meilleur, sachant que ça n'a pas trop l'air de marcher de compter sur la seule bonne volonté des consommateur à mettre leurs bons sentiments en faveur des animaux en pratique le jour où ils font les courses.

Estiva

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Jean Decety. Neurobiologiste, professeur à l'Université de Chicago.
Sujet : Comment percevons-nous la souffrance d'autrui.

Celui-là je vous en parle à la fois parce que le sujet qu'il a abordé était bien, et parce qu'il avait la classe anglo-saxonne : faire simple, modeste, distrayant, en passant des infos claires qui demandent par derrière une tonne de recherche.

Je fais néanmoins court dans l'intérêt de la batterie de monordi, et parce que j'espère que tout cela est sur le site dont il a donné l'adresse :

http://scnl.org

=> On connaît les circuits du cerveau qui permettent de ressentir-traiter la douleur (les parties qui s'allument en cas de douleur).

=> Lui il étudie l'empathie : réponse à l'état affectif d'un autre individu. On partage l'émotion d'un autre tout en ayant conscience de la différence entre lui et nous.

Ce qu'on constate, c'est que sont les mêmes parties du cerveau qui s'allument dans le cas du sentiment d'empathie (face à la douleur d'un autre) que dans le cas de la perception-traitement de notre propre douleur. Et ça marche aussi bien quand il s'agit d'une douleur liée à l'atteinte d'une partie du corps que quand il s'agit d'une douleur morale perçue.

=> On perçoit la douleur des autres avec le même circuit que notre propre douleur, et on n'aime pas ça, c'est une sensation désagréable.

=> Ce mécanisme peut être régulé. Les personnes qui comme les infirmières-médecins sont sans arrêt confrontés à la douleur des autres peuvent en ressentir une fatigue (être submergés...) de même que les travailleurs dont parle J. Porcher. Caractère coûteux aussi des actes où il faut faire mal aux autres pour leur bien.

Heureusement, le mécanisme d'empathie peut-être auto-régulé, ce qui évite d'être dépassé quand professionnellement on est sans arrêt confronté à la douleur. Par exemple, on passe à des sujets d'expérience des photos où on voit des aiguilles d'acuponcture enfoncées dans des parties du corps. Chez le quidam, ça fait s'allumer les parties du cerveau liées à la douleur. Chez les acuponcteurs, ça fait rien du tout.

=> JD doit faire des expériences que sur des humains. Il lui semble néanmoins évident que l'empathie existe aussi chez les animaux.

Un bb humain se met à pleurer si un autre bb pleure. Expérience de Church (?) en 1959 qui montre que des rats s'abstiennent d'appuyer sur un levier qui leur permet d'avoir de la nourriture si en même temps ils provoquent une décharge électrique sur un autre rat. Expérience de Masserman et al. qui montre la même chose sur des singes rhésus.

Références à Darwin qui ne fait pas de coupure entre la conscience humaine et animale et au fait que l'évolution c'est pas une échelle, c'est un buisson.

Estiva

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