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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (14/10)

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GRENELLE de l’environnement : des lumières et des ombres.



La société du spectacle et de la frime, des discours trompeurs et des mots trahis, disserte abondamment sur l’environnement, l’écologie, la défense de la planète.

Les pires fossoyeurs du vivant, les plus féroces accapareurs dégoulinent de bonnes intentions affichées et vous jurent la main sur le cœur qu’il faut faire la Révolution verte, proclamation qui serait burlesque si elle ne servait de soporifique venant d’individus obsédés d’ordre, de conservation des privilèges, paroles de gardiens cruels de tous les lobbies de la mort et de la prévarication.

Invitées par le monarque électif français, davantage proche de BUSH que de AL GORE, à réfléchir et débattre « d’environnement », les associations bonnes filles travaillent sérieusement, sagement en veillant bien à ne pas sortir des clous, s’infligeant une stricte auto-censure.

Par exemple, il est interdit de prononcer au GRENELLE de l’environnement le très gros mot de « chasse ».

Que cette activité de pur loisir soit la première cause de raréfaction et d’artificialisation de la faune en ce temps et en ce pays doit être passé sous silence.

En revanche, il est hautement conseillé de s’intéresser au climat, à la fonte des banquises, sous réserve tout de même que les puissants intérêts des rois de l’asphalte et du béton ne soient pas remis en question.

Parlez, braves associations besogneuses. Rédigez de bons rapports qui seront publiés et en bout de course le chef de l’état et lui seul, puisque lui seul décide désormais de toute chose, en tirera les conclusions qu’il lui plaira de tirer.

Ni le BTP, ni le CPNT, ni la FNSEA ni les transporteurs routiers n’ont à redouter l’avenir immédiat.

Est-ce à dire que le battage fait autour du GRENELLE de l’environnement sera vain, voire pire, masquera les turpitudes des adorateurs du profit et de la croissance pour les copains ?

A force de se draper dans les habits de la vertu écologiste, les imposteurs rendent hommage à leurs adversaires idéologiques.

Que sortira-t-il du GRENELLE de l’environnement ?

Ceci : la planète n’est pas infinie et les activités anthropiques compromettent son atmosphère, ses eaux, ses sols, sa biosphère.

Il faut agir.

Pour agir, il faut changer les hommes au pouvoir qui ne sont, ici et ailleurs, que des agents du Marché, des commis des forces d’argent qui pillent et détruisent la Nature, des conservateurs qui perpétuent l’éthique anthropocentrique.

Parallèlement au GRENELLE de l’environnement et en opposition aux préoccupations écologiques, un « groupe de réflexion » sur les freins à la croissance, groupe conduit par un ancien ami du Président Mitterrand dénonce le principe de précaution, empêcheur de spéculer et de détruire sans frein ni limite.

Dans un esprit malhonnête, répandu en ce pays plus qu’en tout autre, les tenants de la croissance et du productivisme feignent de rabaisser la pensée écologiste à une peur infantile et irrationnelle face au progrès des sciences et des techniques.

Ils feignent, avec une splendide mauvaise foi, d’ignorer que nous effectuons un choix positif, résolu, rationnel et très élaboré, consistant à mettre le vivant et la Nature au centre des valeurs, là où les anciens mettaient des dieux, des titans, et où les moins anciens mettaient l’espèce humaine.

L’espèce humaine est une partie intégrante de la biosphère et comme toutes les autres composantes du vivant a été et sera soumise à la loi de l’évolution.

Rien ne permet de penser que cette évolution est achevée et que nous sommes davantage différents des hommes qui vécurent il y a quelques dizaines de milliers d’années, que ceux qui y vivront dans quelques milliers d’années seront différents de nous.

L’auto-adoration est une douce illusion.

L’homme d’aujourd’hui n’est ni un centre, ni un sommet, mais une simple étape de l’aventure de la vie sur terre.

Ce qui vaut, c’est l’aventure de la vie sur la planète.

Que voilà une réflexion fondamentale bien éloignée des préoccupations des serviteurs de l’argent, uniquement soucieux des bénéfices des entreprises.

La politique néo-conservatrice méprise les « intellectuels » (crânes d’œufs) comme les totalitarismes du parti unique les méprisaient en les qualifiant de dissidents.

Le pouvoir n’aime guère ce qui fait penser, ce qui pourrait remettre en question les vérités révélées, les hiérarchies établies toujours sur l’injustice et l’abus.

Les victimes de cette société n’ont rien à espérer de concret du GRENELLE de l’environnement qui accouchera de mesurettes symboliques, mais l’opinion publique saura que même les néo-conservateurs parlent d’écologie.

Un jour, lassés d’en entendre parler en vain, les citoyens comprendront-ils qu’il faut agir en écologistes ?
Gérard Charollois
Convention vie & nature pour une écologie radicale

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