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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (04/11)

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Génuflexion ministérielle

Contrastant avec le fond réactionnaire de son parti de l’argent roi, Madame Nathalie KOSCIUSKO MORIZET, secrétaire d’Etat à l’écologie bénéficiait de l’estime des femmes et hommes de mieux soucieux d’instaurer avec les animaux et la Nature un autre lien que celui de la destruction brutale et de l’exploitation éhontée.

Elle avait su parler d’écologie avec une sensibilité et une intelligence qui ne sont guère les caractéristiques des politiciens non écologistes .

Et puis advient le faux pas, le manquement contre l’esprit et le cœur.

Dans un article publié par une revue de chasseurs, Madame la secrétaire d’Etat s’incline devant sa majesté cynégétique comme le firent tant de politiciens sans courage qui cèdent à une mauvaise démagogie pour complaire à ces 2% de contemporains pour lesquels la mort est un loisir.

Elle salue, très rapidement, il est vrai, les qualités de « gestionnaires de la faune » des tireurs de faisans d’élevage et de lièvres importés, des massacreurs de prédateurs régulateurs écologiques, préfèrant s’apesantir sur l’aspect sociologique de la chasse qui mêle l’ouvrier et le médecin, le prolétaire et le bourgeois.

Fraternité du crime contre Nature louée par ces politiques qui n’osent pas, lorsqu’ils le pensent, dire que les changements matériels et moraux du monde contemporain excluent ce loisir débile et cruel consistant à transformer en charogne les oiseaux migrateurs et les derniers blaireaux, par le fusil, le poignard, le piège et autres variantes prouvant le degré d’arriération de ces tueurs agréés.

Quelle soit l’œuvre d’idiots de villages incultes et avinés, ou celle de dégénérés de fin de race nostalgiques du temps où leurs chevaux les conduisaient du château à la chapelle et de la chapelle aux bois pour y « servir » le cerf, quelle soit prolétarienne ou féodale, la chasse sent le sang et la mort.

Du demeuré de Provence qui crible de plombs la grive, au forcené de la baie de Somme qui massacre le canard, du hobereau qui poursuit à courre les bêtes de ses domaines, au fusillot d’Aquitaine qui dresse un barrage de feu devant les oiseaux pyrénéens, la chasse fait honte à notre temps.

Alors que penser de ces politiques qui imaginent flatter les citoyens en s’agenouillant devant ce groupe de pression anachronique ?

Un simple haussement d’épaules et l’envie de passer à autre chose.

Bien évidemment, nous comprenons qu’un pêcheur de voix répugne à exprimer sa pensée lorsqu’elle risque de lui coûter quelques inimitiés au fond d’un rural de plus en plus profond.

Nous savons que minoritaires, voire marginaux dans la société contemporaine, les chasseurs s’organisent en structures corporatistes fortes, mobilisées, politisées, alors que les protecteurs s’éparpillent en une poussière d’associations trop souvent divisées et pour certaines pusillanimes.

Les ennemis de la terre forment un lobby.

Les biocentristes seront la force de demain.

Nonobstant cette situation institutionnelle, on aimerait inciter les politiques à un peu plus de dignité et de sens des responsabilités.

Puisque chacun admet désormais l’impérieux devoir de sauver la biodiversité, ne conviendrait-il pas de commencer par s’abstenir de la détruire intentionnellement ?

Face à cette vérité, le clairon de la propagande cynégétique sonnerait pour couvrir cette évidence et annoncerait que ni le canard colvert, ni le chevreuil ne sont des espèces en voie de disparition.

Les propagandistes de la chasse mentent en refusant de reconnaître que leur loisir aboutit à artificialiser totalement la faune, à la transformer en cheptel élevé en milieu ouvert, à faire disparaître les espèces régulatrices, donc prédatrices et à alimenter le stand de tirs par des lâchers massifs.

Protéger la faune signifie permettre le retour du loup, lynx et ours dans les zones adaptées au retour de ces régulateurs et de sauver partout la présence des renards et mustélidés, également régulateurs des équilibres écologiques.

Mesdames, messieurs les politiques, un petit effort en faveur d’une rupture salutaire :

Expliquez que la chasse doit être abolie.

Seule à ce jour, madame Dominique VOYNET a eu le courage de refuser d’effectuer la danse du ventre devant les dirigeants de la chasse française, réunis en février dernier, pour recueillir, avant les élections, les respectueux hommages et la soumission de tous les candidats.

Moralité de tous les temps :

le courage apportera toujours davantage le sentiment du devoir accompli et la paix avec sa conscience que la reconnaissance des foules.

Nous l’avons appris, nous aussi, depuis suffisamment longtemps pour bénéficier d’une sage indifférence aux clameurs et aux ingratitudes.

Gérard Charollois

CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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