terrienne 0 Posté(e) le 27 décembre 2007 Ce que donne à penser notre incapacité à une révolution verte autre que purement rhétorique. Le plus affligeant n'est pas de constater l'érosion de l'inestimable capital naturel que nous avions reçu en legs, mais d'en diagnostiquer le caractère imparable du processus écocidaire. Les préjudices sont déjà palpables puisque la Terre n'est pas rechargeable et que les ressources se tarissent. L'essentiel des ressources terrestres nous a désormais été crédité. Il ne sera guère possible de vivre débiteur de la Terre et toute assurance-survie confine à l'utopie. Ce qui angoisse tout autant les éco que les égoconscients, tous prochainement conviés à une existence qui tiendra plus du parcours du combattant que du nirvana. Les plus optimistes, ou ceux qui ont tout intérêt à se montrer ainsi, prédisent que le pic pétrolier surviendrait vers 2030. D'autres avancent la date de 2010. C'est la croissance économique de l'Inde et de la Chine qui incite à avancer une date si proche. Ce pic pétrolier est une analogie à la règle du pic de Hubbert relatif à l'exploitation de toute ressource primaire. Il désigne le maximum de production prévisible, après quoi l'exploitation ne fera que décroître et les prix n'auront de cesse d'augmenter. Nos infrastructures et nos modes de vie ne sont nullement préparés pour l'après pic pétrolier, toutes les solutions alternatives restent anecdotiques. Il conviendrait, pour faire face, d'un si grand réajustement de notre comportement qu'il est totalement utopique. La production agricole s'effondrera en raison de la pénurie d'engrais dépendant de la pétrochimie, les transports seront aux prises de coûts exorbitants, l'essentiel de nos modes de vie sera hypothéqué. Bien avant 2050 ! Inutile donc de montrer patte blanche, le mal est fait. Les actuelles gesticulations, quand elles ne sont pas pure mauvaise foi, ne concourent qu'à faire amende honorable en gérant un incontournable déclin. Nous ne changerons plus notre morale de gouvernance, il est d'ailleurs bien tard. Le prêt à penser de nos religions monothéistes et nos mauvais choix de société ont eu raison de la Terre nourricière. Continuons donc à baptiser le matin, et dans l'épectase la plus cocardière, un lancement d'Airbus chaque fois plus générateur de dommages collatéraux pour la biosphère (une tonne est la quantité de CO2 émise par chacun des passagers d'un aller-retour Paris-New York en Airbus 380), et à déclamer sur l'effet de serre dans un symposium faux-semblant du soir. Ce n'est ici qu'un simple et prosaïque exemple de la schizophrénie médiatisée devenue monnaie courante. L'oligarchie se rie de nos inquiétudes et nos « camarades prospères » se croient malins, avec leurs signes extérieurs de confort et leurs quelques longueurs d'avances bancaires. Blindé par les sbires d'un service d'ordre de mieux en mieux récompensé, le pouvoir occidental se saignera encore de quelques compassions face aux foules d'évacués des contrées rendues exsangues et qui viendront naïvement frapper à la porte de notre Titanic. Pour toute réponse à leur désespoir (« Je préfère mourir en Europe que de vivre en Afrique », nous n'aurons d'autre alternative que de les refouler, avec quelques envolées diplomatiquement correctes. Ce seront bientôt les dernières, l'Occident re-sortira alors ses armes contre l'accostage clandestin des pirogues, mais cette fois, ce ne sera pas pour coloniser et christianiser. Ce qui est pris n'est plus à prendre. Le mal est fait et tout pronostic d'avenir ne vise qu'à gérer les préjudices. La langue de bois et l'omerta ne sont même plus de mises si l'on veut gagner du temps, quelques siècles au plus. Navrés, nous n'avons plus le luxe de ménager les susceptibilités. Le mal est fait, sombre est l'avenir. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites