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la lettre hebdo de gérard charollois (06/01)

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Bons et mauvais sentiments

Le système politique en place sur la quasi-totalité de la planète présente sur son antagoniste collectiviste d’hier une supériorité qui en rendait prévisible, pour l’observateur avisé, la victoire temporaire.

Ce système parie sur un vice naturel de l’être humain : la cupidité. L’humain ne travaillera jamais aussi bien, avec autant d’acharnement, que lorsqu’il le fait pour s’enrichir, amasser, accaparer.

Quelques « saints » ou quelques héros ont bien tenté d’attraire l’énergie individuelle pour le service d’un dieu, d’une patrie, d’un parti, d’un grand idéal commun, mais la flamme n’embrase qu’une minorité d’individus et dès lors qu’il n’œuvre plus pour son compte en banque, l’animal faiblit, paresse, musarde, attend des avantages, craignant toujours de donner au groupe plus que d’en tirer profit. C’est que notre exploiteur né redoute rien moins que l’exploitation de sa personne.

Donc, il était évident que dans la compétition du siècle passé, les sociétés de marchands et d’entrepreneurs devaient l’emporter sur la société des camarades solidaires.

Le culte de l’égo, l’esprit de lucre, l’égoïsme primaire, l’incapacité de se dépasser et le goût de la possession boulimique caractérisent la bête et, vous savez ce que c’est : Il ne sert à rien d’aller contre la Nature, contre Sa Nature.

Dès lors, les dirigeants politiques utilisent la cupidité comme moteur économique.

Moteur, stimulant, appât, je veux bien. Vertu, valeur exclusive, Non.

L’erreur des collectivistes est d’avoir présumé de l’homme et s’être imaginés capables de construire un homme nouveau sacrifiant son appétit de lucre pour le bien de la société.

L’erreur des « libéraux – conservateurs » est de faire d’un vice, d’une tare, d’un défaut de l’espèce, un idéal indépassable.

Les premiers échouèrent faute d’avoir compris que les bons sentiments ne suffisent pas à faire une politique. Les seconds vont échouer car ils érigent les mauvais sentiments en principes absolus.

Culturellement, la droite, pour l’appeler par son nom, pourrit sur pied et s’abîme dans sa caricature.

Elle fait de l’argent, valeur instrumentaire, une valeur intrinsèque.

Comparez, pour mesurer l’ampleur du désastre moral, le très respectable fondateur de la Vème république Française, en 1958, statue du commandeur tutoyant l’Histoire, aimant la grandeur, célébrant la patrie, méprisant l’argent, les milieux d’affaires et les dirigeants d’aujourd’hui, uniquement habités par le culte de la finance, délaissant les MALRAUX pour des peoples dérisoires.

Non, je ne pense pas spécifiquement à la situation française. Le phénomène est planétaire : aux USA un fils a succédé huit ans après à son père et en Inde, au Pakistan et partout ailleurs s’affirment des castes ploutocratiques mêlant de manière malsaine l’argent et le pouvoir politique.

Comment le corps social pourrait-il échapper au déclin de la tête ?

Les présidents de maintenant, ici et ailleurs, pactisent avec le monde nauséabond de l’argent et majoritairement les citoyens, devenus sujets du Marché, n’aspirent qu’à accroître leur « pouvoir d’achat ».

Ce n’est plus une fuite en avant. C’est une chute éthique, une régression intellectuelle, un délitement humain vertigineux, pour ceux qui prennent le recul nécessaire à la contemplation affligée de la détérioration morale.

Parvenu à sa caricature, ne comptant plus que sur l’effet conte de fées pour tenir l’opinion, le système ploutocratique implosera dans les années à venir, victimes des régressions qu’appelleront la prévarication des maîtres du temps.

Ce qu’il eut fallu faire :

L’inverse de ce que font les ploutocrates, à savoir, maintenir une relative liberté « d’entreprendre » pour stimuler l’activité individuelle, mais l’encadrer strictement pour garantir l’intérêt général, c’est-à-dire les droits sociaux, la protection de la Nature, un Etat qui ne soit pas que policier mais redistributeur.

Lorsque les petites histoires de princes et de princesses des temps modernes cesseront de bercer le petit peuple captif des gazettes et de la télévision, ce n’est pas l’injustice du système qui scandalisera, mais son absurdité, tant les écarts sociaux deviendront démesurés et sans fondement quant à l’utilité commune.

S’agit-il là d’une critique sociale du système ?

Non, critique écologiste, car la prévarication, le productivisme, le « développement » s’accompagnent de la destruction frénétique des écosystèmes.

Bien sûr, les maîtres du temps font des discours et proclament qu’il faut protéger la Nature.

Mais lorsqu’il faut passer aux actes, opter concrètement entre l’appétit vorace d’un promoteur, d’une firme, d’un lobby et la sauvegarde d’un milieu naturel, le système politique en place sacrifie toujours le vivant à l’argent.

Les discours sont menteurs et ceux qui par crédulité ou par commodité y adhèrent déchantent lorsque sonne l’heure des décisions.

Aussi à la rituelle question : « qu’attendez-vous des dirigeants actuels des divers pays, en faveur de la Nature » ?

J’apporte la seule réponse qui vaille : qu’ils s’en aillent.

Jamais une féodalité n’a cédé ses privilèges sans heurts et malheurs.

Leur dogme de croissance conduit la société à un désastre social, moral et écologique.

Au nom des mers polluées, des forêts abattues, des espèces disparues, des animaux torturés, des plus faibles exclus : cette chute ne sera qu’une délivrance.

Ce qui est bon est ce qui tend au respect du vivant.

Ce qui tend à la destruction de la vie sous toutes ses formes est intrinsèquement et radicalement mauvais.

Le système actuel ne peut que tendre à l’anéantissement absolu, total, généralisé de la Nature, donc du vivant sur terre.

Ce système porteur de mort est mauvais : d’aménagements de l’espace au profit du profit, en mise en cultures intensives, d’infrastructures en urbanisation, de complexes bétonnés en transports de plus en plus rapides, de plus en plus denses.

L’humanité périra-t-elle de sa cupidité ?

L’écologie est une prise de conscience face au désastre en cours de réalisation. Mais l’écologie n’est au pouvoir nulle part et la sortie risque fort d’être un naufrage si les opinions publiques ne s’éveillent pas à temps de la torpeur apathique entretenue.

Abolissons la dictature de l’économisme et proclamons que la vie vaut mieux que tout le reste.

Gérard Charollois

CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE.

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