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la lettre hebdo de gérard charollois (17/02)

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La société onirique

« L’homme n’a pas deux cœurs. Un pour l’animal et un pour l’homme. Il en a un ou n’en a pas. »
LAMARTINE

Il y a un an, j’alertais mes amis lecteurs sur les conséquences régressives de la trop prévisible victoire électorale, non pas d’un individu ni meilleur ni pire que tous ceux de son école de pensée, mais du parti néo-conservateur.

L’habile manipulation médiatique, le manque de culture politique des citoyens, les talents individuels des acteurs devaient aboutir au résultat annoncé.

Quelques mois plus tard, les fumées se dissipent et ceux qui ne comprennent que très lentement commencent à éprouver du malaise devant certains signes de cette politique que d’aucuns imaginaient spécifiquement nord-américaine.

Et chacun de s’interroger sur les mérites ou les tares de tel ou tel individu propulsé leader du parti de l’argent et donc leader de l’Etat à un moment donné .

Or, les qualités et les vices de l’acteur en représentation ne sont rien que de l’écume, du rêve, du spectacle pour foules captives.

Le leader ne mérite ni tant d’honneurs hier, ni tant d’avanies aujourd’hui et plus encore demain.

Il n’est qu’un acteur au service de la même idéologie, des mêmes intérêts ici et ailleurs.

Seul le style, l’aspect, le décor changent, d’un pays à l’autre, d’un mandat électif au suivant, mais le fond demeure immuable : la ploutocratie est bien gardée.

Les Français découvrent avec étonnement et un peu d’appréhension que le chef de l’Etat tente de ranimer dans ce pays voltairien, à la pointe de la libération athéiste, les dogmes religieux d’antan, de toutes les religions d’ailleurs pourvu qu’il y ait du dogme, des pasteurs de toutes obédiences pour encadrer le bon peuple qui ne saurait être bon sans un Dieu.

C’est que rien ne vaut la religion pour maîtriser le troupeau, consoler les uns, effrayer les autres, occuper les plus fragiles, détourner l’immense majorité basique de la réflexion critique, toujours dangereuse pour l’ordre établi.

Bien sûr, la religion n’est pas faite pour les maîtres du système qui s’en affranchissent fort heureusement. Les maîtres exercent dans leurs vies privées une belle liberté dégagée des interdits, des entraves, des tabous religieux.

La religion, c’est bon pour le petit peuple invité à craindre et à respecter, aujourd’hui comme hier, dieux et maîtres.

Si le leader actuel, champion du parti de l’argent-roi et détenteur de l’Etat vient à perdre son aura, son crédit, son emprise sur les foules télé-décérébrées, la ploutocratie propulsera immédiatement un remplaçant tout neuf offert aux admirations du bon peuple.

Ce nouveau leader n’aura rien de novateur, mais les médias le pareront des vertus que le précédent aura perdues.

Tout ceci n’est qu’un jeu : l’essentiel est que les entreprises soient bien protégées, que les affaires d’une caste minoritaire et fermée perdurent.

Ce qui constitue problème n’est pas le Président, aux USA, EN France, en Italie ou ailleurs, c’est que le même système prévaricateur et destructeur de la planète soit à l’œuvre, système qui détruit le vivant, système qui nie le cœur au profit du profit.

Pour sortir du néo-conservatisme, un progressisme radicalement nouveau deviendra l’axe de résistance : l’écologie.

Philosophiquement, l’écologie, à la différence des scories marxistes, remet en cause tant le théocentrisme que son fils naturel, l’anthropocentrisme qu’il convient de distinguer de l’humanisme.

L’anthropocentrisme considère que l’homme est à part dans la Nature, qu’il peut régner et exploiter sans vergogne, dans le mépris des êtres vivants n’appartenant pas à l’espèce élue.

L’humanisme invite à l’empathie envers l’humain sans pour autant exclure les animaux et le fait naturel.

Ce qui s’oppose à l’anthropocentrisme est le biocentrisme.

Ce qui s’oppose à l’humanisme est le « libéralisme économique » (tout pour le profit).

Le « libéralisme économique » porte un bien joli nom couvrant une sinistre réalité. La Liberté, la seule qui vaille, celle de penser, de s’exprimer, de vivre, ne l’accompagne pas nécessairement comme le prouvent les innombrables exemples de dictatures criminelles à l’ombre desquelles il s’épanouit volontiers, du Chili de PINOCHET à la Chine rouge.

La seule liberté qu’impose le système ploutocratique est celle du commerce et du lucre.

Malgré les discours menteurs sur Guy MOQUÊT, sur l’instrumentalisation des religions monothéistes, sur le souci de la terre et de son atmosphère, les zélateurs du système néo-conservateurs ne servent qu’un unique maître : l’argent.

Le reste est du vent, des histoires pour petits enfants sages et peuples domptés.
le chef de l'état souffre présentement, entre autres, d’attaques sur sa vie privée, disons même sa vie sentimentale et sexuelle.

Ces attaques sont irrecevables, dès lors que dans ce domaine n’existe ni « bien », ni « mal » et que le libertin qu’il sait être s’avère moins dangereux que le chanoine qu’il afficha.

Le Président, comme tout individu, est libre d’aimer qui il veut, quand et comme il veut et cela ne regarde que lui.

Le problème tient à ce que ces acteurs politiques théâtralisent eux-mêmes leurs vies privées, lorsqu’ils jouent, pour les petites gens conformistes et religieuses, la « sainte famille ». Leur hypocrisie se retourne contre eux lorsque la société voyeuriste qu’ils sécrètent les démasque.

Cette maladie de la société onirique trouva son illustration burlesque dans l’affaire CLINTON. Le Président états-uniens fut sommé de s’expliquer sur ses ébats avec une secrétaire et acculé au mensonge par l’imposture puritaine ambiante qu’il ne sût pas fustiger et narguer.

Il aurait dû tirer gloire de ce que les censeurs néo-conservateurs voulaient lui imputer à faute.

Ma réponse eut été : « Monsieur le Procureur faites de même et vous irez mieux ! »

L’actuel Président Français inquiète davantage lorsqu’il remue les cendres des bûchers de l’inquisition que lorsqu’il change de partenaire, ce qui ne fait de bien ou de mal qu’à lui seul.

Répétons-le : il n’y a démocratie que lorsque la vie privée est totalement opaque et la vie publique totalement transparente.

Le néo-conservatisme impose le contraire.

Les peuples sont bien mal inspirés en confiant le pouvoir à ce courant de pensée et l’abrutissement médiatique que leur impose les forces d’argent ne saurait devenir une excuse.

Après tout, la possibilité d’intellligence fut donnée à l’homme par la Nature pour qu’il s’en serve. Si les peuples sont assez stupides pour élire les représentants du parti de l’argent-roi, on ne va pas se lamenter sur leurs malheurs.

Les mauvais sentiments finissent toujours par atteindre ceux qui les nourrissent.

La Nature assassinée, victime de ce système, innocente puisqu’elle ne vote pas, pourrait bien s’insurger et se débarrasser de ce parasite planétaire qui n’a pas la sagesse de sa puissance.

Chasse, boulimie autoroutière, agriculture empoisonneuse, urbanisation cancéreuse, croissance infinie dans un monde fini, font reculer la vie dans sa merveilleuse diversité.

Pour que cela cesse, il ne suffira pas de changer de leader, il faudra changer d’éthique et substituer l’amour de la Nature AU mépris DU VIVANT.

Il faudra rendre à l’homme un cœur tant pour l’animal que pour l’homme.

Ni le théocentrisme néo-conservateur, pourvoyeur d’absolus meurtriers et de communautarismes fermés, ni l’anthropocentrisme sans aucun fondement rationnel ne répondent aux défis du temps.

Vaincre la cruauté, l’instinct de mort, la cupidité exacerbée du grand « nuisible », homo economicus, inventer une société d’hommes humanisés, pleinement responsables et bienveillants, voilà l’objet de la prochaine révolution éthique.

Gérard Charollois

CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE.

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