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manger ou conduire, il faut choisir

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Les biocarburants sont obtenus à partir de maïs, de colza ou de blé.
(Marmara)
Le PDG du leader mondial de l'agroalimentaire a indiqué dimanche qu'avec
l'essor des biocarburants, «il n'y aura plus rien à manger».

Le développement des biocarburants étaient déjà accusés de la flambée
des prix des matières premières agricoles, ils sont maintenant
soupçonnés de porter les germes de la famine. C'est ce qu'a indiquéle
PDG de Nestlé dimanche à l'hebdomadaire NZZ am Sonntag. Peter Brabeck
estime en effet que «si l'on veut couvrir 20% du besoin croissant en
produits pétroliers avec des biocarburants, comme cela est prévu, il n'y
aura plus rien à manger». Il s'est offusqué des politiques de promotion
des biocarburants. «Accorder d'énormes subventions pour les produire est
inacceptable moralement et irresponsable», selon lui.

L'Onu avait déjà lancé une alerte similaire il y a une dizaine de jours.
«Le changement d'orientation de nombreux exploitants en faveur de la
production des biocarburants a détourné des terres de la chaîne
alimentaire», avait averti la directrice du Programme alimentaire
mondial, lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles.
Josette Sheeran, avait précisé que «les prix alimentaires atteignent un
tel niveau que celui de l'huile de palme en Afrique est désormais au
niveau des prix du carburant».

Interrogé au début du mois par lefigaro.fr, Benjamin Louvet, gérant du
fonds Prim'Univert, avait souligné que l'essor des biocarburants était à
l'origine de la flambée des cours de l'ensemble des céréales, à des
niveaux records jamais atteints depuis trente ans. «La demande de maïs
destiné à la production d'éthanol a augmenté d'un tiers cette année. Le
prix de cette céréale a donc bondi. Les producteurs ont alors choisi de
semer davantage de maïs, au détriment du blé. Plus rare, celui-ci est
devenu plus cher. Les surfaces cultivées en blé ont donc été accrues, au
détriment du soja, dont les cours se sont tendus à leur tour.»

Benjamin Louvet prévoit que l'eau se raréfie à cause de
l'intensification de la production agricole, pour répondre à la demande
croissante tant pour l'alimentation humaine que pour les biocarburants.
Peter Brabeck a souligné lui aussi ce risque, estimant que pour produire
un litre de bioéthanol il faut 4.000 litres d'eau.

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