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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (06/04)

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Pendant que les informateurs officiels occultent soigneusement le grand défi écologiste et la question du rapport aux êtres vivants, ils évoquent en termes outrés, consternés, excessifs les ridicules et puériles affres du sport de compétition.

Mon aversion pour le sport dit de compétition tient justement au fait qu’il est de compétition, d’affrontement, de ritualisation de la violence.

La compétition développe chez l’animal humain un esprit malsain, hautement apprécié par les « libéraux conservateurs » qui en font la loi d’airain de leur monde de vainqueurs arrogants qui écrasent les vaincus, oubliant bien vite qu’un autre de leur dogme instrumentalisé énonce que les « premiers seront les derniers ». A l’instar de hordes débiles piétinant ceux qu’ils jugent trop faibles, trop humbles, trop dérisoires, les supporters braillent des slogans guerriers, entrent en transe collective pour une coupe, un insigne, une médaille dont nul ne veut voir le revers.

Les vainqueurs et maîtres de la finance, de l’entreprise, du stade se ressemblent et véhiculent la même idéologie exécrable de domination, de culte de la force, de la puissance, de l’humiliation.

Les vertus du sport sont celles du néo-conservatisme qui classe les êtres en meilleurs conquérants et en déshérités défaits selon des critères ne permettant pas de dégager une aristocratie éthique mais une oligarchie de hasard. La supériorité tient au coup de pied !

Les uns, infime minorité d’élus aux gros muscles ou aux opulents héritages, méritent gloire et surtout argent, beaucoup d’argent. Les autres, la quasi-totalité des citoyens, sont invités à devenir les badauds bons enfants des premiers.

Bien sûr, le sport qui ne serait pas de compétition, qui redeviendrait un jeu, une détente physique de cour de récréation apparaîtrait comme un excellent exercice dérivatif.

Mais, lorsqu’il devient source de profits scandaleux, lorsqu’il sert la propagande débilitante des Etats, lorsqu’il est pris au sérieux et quitte la cour de récréation, il confine au délire paranoïaque collectif.

N’a-t-on pas vu l’austère institution judiciaire, il y a une quinzaine d’années, juger sérieusement un homme d’affaires qui avait payé des joueurs de football pour qu’ils perdent un match ?

Est-il tellement plus moral de les payer pour gagner ?

De grands gamins agressifs, pas très malins, brandissent-ils une banderole injurieuse, à la hauteur du génie du coup de pied et voici les vierges effarouchées qui hurlent comme si un massacre d’innocents avait été perpétré.

Le chef de l’Etat est sommé d’avoir réagi avec une vigueur exemplaire, les commentateurs se répandent en lamentations indignées et les coupables sont promis aux châtiments judiciaires réparateurs de ce forfait mémorable.

Tout ceci demeurerait ridicule, si le phénomène mondialisé ne révélait pas la futilité d’une époque toxicomaniaque : le sport de compétition pris au sérieux par des foules captives sommées de vibrer frénétiquement pour des jeux qui ne devraient être que ce qu’ils sont tient lieu d’opium du peuple.

Des êtres sensibles humains et non humains souffrent et meurent dans la quasi-indifférence entretenue et nos médias s’enflamment pour des banderoles idiotes, brandies par des supporters exaltés, à l’occasion d’un banal jeu de ballon.

Un jeu ? Oui, mais pourvoyeur de prodigieux profits financiers.

Face à cette addiction collective, un sevrage salutaire pourrait se résumer ainsi : "l’essentiel est de ne PAS participer".

Ignorons les noms et les exploits des Dieux, fussent-ils des stades et aimons les vies ordinaires, infiniment plus fabuleuses que celles des vedettes de pacotille du fric abusif, de la frime, des paillettes, de l’onirisme médiatique.

Le Pouvoir suggère : bonnes gens, votre pauvre vie paraît médiocre, votre environnement est dégradé, laid, terne, mais ne faites pas une Révolution, rêvez à un avenir radieux, au paradis éventuel pour peu que l’effort et l’esprit d’ordre et de discipline vous habite. Votre fils deviendra peut-être très riche, adulé, célèbre, puisqu’il a sa chance de devenir footballeur !

Gérard Charollois

CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE.

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