terrienne 0 Posté(e) le 20 avril 2008 Entre l'Asie et la Californie, dans le Pacifique, les déchets plastiques, portés par les courants, s'accumulent dans deux énormes zones. Cette pollution frappe durement la faune et la flore. « Ile de déchets » ; « Soupe de plastique géante » ; « Grand tourbillon d'ordures » ; « Chemin de la poubelle asiatique »... Les expressions ne manquent pas pour qualifier le triste phénomène qui affecte le Pacifique. Dans une zone proche de la Californie et d'Hawaï, une gigantesque plaque de déchets plastiques s'est formée. Elle pourrait faire la taille de la France ! À cet endroit les courants, entraînés par les vents, forment un énorme tourbillon, une « gyre » qui tourne dans le sens des aiguilles d'une montre. En son centre, les vents sont faibles. Tous les déchets flottant dans le Pacifique Nord arrivent là, portés par les courants, et sont piégés dans le tourbillon. Et une autre plaque de déchets s'est formée plus à l'ouest, près du Japon, selon le même principe. Des milliards de particules Cela fait longtemps que l'on soupçonne une exceptionnelle concentration de déchets à cet endroit peu fréquenté. Les navigateurs l'évitent du fait de l'absence de vent. C'est pourtant l'un d'eux, l'Américain Charles Moore, qui attire l'attention sur cette catastrophe. En 1997, il navigue sur la zone et constate qu'un nombre incroyable de déchets plastiques y flottent. Pour étudier l'endroit, il crée une fondation, l'Algalita marine research center, basée en Californie. Il se rend compte qu'outre les déchets les plus visibles, il existe une pollution bien plus insidieuse : des milliards de particules de plastique, flottant entre deux eaux sur des milliers de kilomètres. C'est d'autant plus grave que le plastique ne se désagrège jamais complètement. Le monde commence à entendre parler du « trash vortex », le « tourbillon d'ordures ». L'expression fait fantasmer. On parle d'une île de déchets, sur laquelle on pourrait marcher, d'un « septième continent » qui ferait jusqu'à six fois la France... En 2006, un navire de Greenpeace, l'Esperanza, s'est rendu sur les lieux pour évaluer cette pollution qui, beaucoup trop fragmentée, ne se voit pas par satellite. « Il s'agit de déchets minuscules et transparents, résultant de la désagrégation d'objets en plastique, sous l'effet des mouvements de l'eau, des chocs, rapporte François Chartier, spécialiste des océans à Greenpeace. À certains endroits, il y a six fois plus de déchets plastiques que de plancton ! 80 % des déchets viennent des côtes, 20 % des bateaux. » L'expédition évalue la zone concernée à 600 000 km2, la taille de la France. « Tout cela est plausible, estime Eric Guilyardi, océanographe-climatologue au CNRS. Si vous lâchez un morceau de plastique au large du Japon, il finira par arriver dans le vortex et y stagner. Idem pour un déchet qui partirait de la Californie ! C'est comme quand on vide une baignoire : l'eau tourne, cela fait comme un entonnoir et rien ne s'en échappe. » Les animaux contaminés Quelles sont les conséquences ? « Avec les gros déchets, les animaux peuvent se blesser, déplore François Chartier. Les petits morceaux, ils les ingèrent et se retrouvent avec des polluants organiques persistants dans le corps, comme le PCB (la dioxine des transformateurs) ou le DDT (contenu dans les antimoustiques). Ils peuvent aussi être contaminés en mangeant du plancton, qui absorbe les polluants comme une éponge. » Que faire ? Aucun pays ne se précipite pour nettoyer. Et d'autres tourbillons, plus petits, existent, en mer des Sargasses (dans l'ouest de l'Atlantique Nord) ou encore dans le sud-est de l'Océan indien, et le Pacifique Sud. Il n'est pas exclu que des déchets s'y concentrent. Il est donc urgent d'arrêter de polluer. Pensez-y la prochaine fois qu'un commerçant vous tendra un sac en plastique... Florence PITARD. www.algalita.org Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites