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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (15/06)

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Mauvaises odeurs en Europe

La qualité d’une civilisation tient au respect qu’elle porte aux plus faibles, donc aux animaux et à la Nature.

J’adhère à la théorie du Progrès sous réserve que celui-ci porte sur la sensibilité et les connaissances fondamentales.

La croissance quantitative, le tonnage de bitume, la rapidité des déplacements créent plus de servitudes et de nuisances que de mieux être, mieux vivre, mieux agir.

Ce sont de faux progrès.

Après une phase d’avancées de la conscience, de la sensibilité, de la générosité dans les trois décennies qui suivirent la tragique leçon des horreurs de la deuxième guerre mondiale et des idéologies qui l’enfantèrent, la société se dégrade à nouveau avec le retour de l’aigreur, des mauvais sentiments, des bas instincts de la cupidité primaire et du goût de la violence sociale.

Bien sûr, le peuple européen va payer le prix de ses mauvais réflexes qui lui font élire des réactionnaires et conservateurs ici et ailleurs.

Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, la négation de la sensibilité, la peur instrumentalisée, la volonté de mater les autres se retournent toujours contre les infortunés manipulés par les démons du refus du mieux.

Dans ce contexte que nous dénonçons depuis près de sept ans, la chasse française commandita à un institut spécialisé un sondage sur l’image de la chasse.

ET les tueurs agréés de se réjouir de l’amélioration de leur image auprès des Français : 49% ont une mauvaise image de la chasse, 48%, une bonne image et 3% seulement sont sans opinion.

Consolant : la moitié de nos contemporains ne sont pas des imbéciles !

Pour les commentateurs du lobby cynégétique, c’est 18% d’opinions plus favorables, pour eux en quinze ans.

Or la chasse est l’excellent baromètre des mauvais instincts, de l’esprit rance, de l’esprit qui penche vers la terre « qui ne ment pas », de l’esprit des traditions, du terroir, des racines,de l’esprit qui ne pense pas mais qui réplique ce qu’il a reçu sans remise en cause, sans interrogation, de l’esprit conservateur, grassement passéiste.

Ce sondage traduit en effet un malaise dans la civilisation, la marque d’une pose dans la marche vers plus de conscience, de respect d’autrui, d’extirpation de la violence brutale.

Est-ce à dire que l’avenir est plombé ?

Non, car toute société connaît ces phases d’avancées fulgurantes suivies de phases de repli sur les mauvais instincts et y a-t-il un instinct pire que celui de mort ?

Dans une société fatiguée et sénescente, l’absence d’un discours écologiste courageux et clair autre que celui de la CVN et de quelques mouvements amis explique l’apathie de l’opinion.

La pusillanimité de trop « d’écologistes » qui, cédant à un fâcheux penchant trop humain, s’avèrent faibles envers les forts et durs envers les faibles, leur fait murmurer des discours inaudibles, parfois enfantins et toujours si gentils.

Ils confondent la radicalité, nécessaire pour exister et peser sur le monde et l’extrémisme fanatique, source de haine et d’exclusion.

La radicalité va à l’essence des choses.

Le fanatisme pousse à la violence contre les personnes.

La radicalité est une vertu politique, le fanatisme une pathologie mentale.

A force d’être « modérés », timorés, prudents, sages et comme il faut pour dîner chez les maîtres du temps, nombre « d’écologistes » n’osent plus dire ouvertement ce qu’ils pensent et condamner la mort loisir.

Alors, ce silence permet aux chasseurs de soutenir que les putois, les belettes et les pies qui disparaissent doivent encore être classés
« nuisibles », qu’ils gèrent une faune qu’ils ont totalement transformée en cheptel, qu’ils sont sélectifs nonobstant les tendelles, les gluaux, les matoles, les tirs de nuit et les innombrables destructions d’oiseaux protégés.

Ils peuvent impunément effacer les ours pyrénéens par pur accident lors de battues aux sangliers, polluer génétiquement ce qui persiste de faune sauvage et artificialiser les animaux de tirs en persécutant les derniers prédateurs !

Faudrait-il être héroïque pour oser énoncer ces simples faits ?

D’aucuns feignent, très maladroitement et en pure perte de temps, de dialoguer avec ce lobby, lui apportant ainsi une regrettable caution morale, bien que son unique obsession soit de ne rien concéder et de frapper d’ostracisme ceux qui remettent en cause le plaisir de tuer.

La simple honnêteté intellectuelle voudrait que l’opinion publique sache qu’aucun dialogue n’est possible avec le monde de la chasse de ce pays, que ce loisir est la première cause de disparition des espèces de faune et plus encore que la dignité humaine est insultée par la présence parmi nous d’activités chasse et corrida impliquant que la mort d’un être sensible soit un jeu.

Radicaux, nous militons pour l’abolition de la chasse et de la torture tauromachique, mais non fanatiques, nous ne confondons jamais la lutte des idées et les attaques contre les personnes.

Nous savons trop que les repentis existent et que l’insensibilité, l’anesthésie de la conscience sont des maux curables.

La société d’aujourd’hui administre la preuve par une très relative acceptation de la chasse de sa décomposition éthique malodorante.

Consolez-vous, femmes et hommes de mieux, ces temps de régressions politiques passeront et l’humanité reprendra sa marche titubante vers le vrai progrès, celui des mœurs et des manières ou vers son anéantissement.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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