terrienne 0 Posté(e) le 15 juin 2008 La conférence des Nations unies sur le changement climatique s'est terminée vendredi sans rien décider, suscitant de la part de l'ONU un appel à "accélérer le rythme des négociations" vers un accord qui devra être conclu en décembre 2009 à Copenhague. 2009, c'est la date butoir que s'est fixée la communauté internationale en décembre dernier à Bali, pour être en ordre de marche à l'expiration de la première phase d'engagements du Protocole de Kyoto fin 2012. Depuis Bali, deux rounds de négociations à Bangkok et Bonn n'ont permis aucune avancée alors qu'il ne reste plus que 18 mois à peine - 565 jours, a calculé le WWF - jusqu'au rendez-vous crucial. "Nous avons maintenant une idée assez claire de ce que les gouvernements sont prêts à inscrire dans un accord à long terme. Mais compte tenu du peu de temps qu'il nous reste, les propositions doivent être beaucoup plus ciblées", a estimé Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention sur les changements climatiques (CNUCC, UNFCCC). Le Norvégien Harald Dovland, qui dirige le groupe de travail sur le Protocole de Kyoto, a réclamé un "esprit totalement nouveau de coopération". "Il y a tellement de discussions qui ne mènent nulle part", a-t-il déploré en évoquant sa "frustration" de scientifique: "j'espérais quitter Bonn avec une liste concise et claire des choses à faire à Accra". Un représentant suisse a constaté avec amertume que les délégations - 2.000 participants de 170 pays, réunis depuis le 2 juin - se séparaient "avec une shopping list qu'on devra de nouveau examiner à Accra", la prochaine session de pourparlers, prévue du 21 au 27 août dans la capitale ghanéenne, et qui sera la dernière avant la conférence de Poznan en décembre. Les pays en développement ont dénoncé le manque de volonté du monde industrialisé dont ils attendent qu'il montre la voie et renouvelle des objectifs ambitieux de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Eux-mêmes se sont engagés à conduire des "actions" de réduction, sans cependant de contrainte à ce stade. Le représentant indien Chandrashekar Dasgupta a dénoncé "le silence assourdissant" des pays développés, à l'exception de l'Union européenne, pourtant moins "leader" que par le passé, son élargissement à 27 entamant apparemment la cohésion qu'elle avait à 15 - "c'est plus compliqué", a reconnu un délégué européen. Par ailleurs, la proximité des élections aux Etats-unis empêche la délégation américaine de mettre la moindre proposition à long terme sur la table et, selon ce même représentant de l'UE, "on ne l'a pas entendue". C'est sur des points techniques que les discussions ont permis d'échanger de nouvelles idées, parfois de véritables propositions comme sur le financement de la lutte contre les dérèglements climatiques et l'adaptation des pays les plus vulnérables. Mais là encore, toutes les suggestions ont été renvoyées à Accra. D'ici là, le sommet du G8 des pays les plus industrialisé s se réunit en juillet dans le nord du Japon, suivi d'un sommet des "Grandes économies" ("major economies", 16 pays dont le G8 et les grands émergents), qui donneront sans doute lieu à une déclaration des leaders se gardant de tout engagement audacieux. "En 20 ans, jamais les progrès n'ont été aussi lents, les négociations aussi peu consistantes. Si le rythme ne s'accélère pas nous risquons l'échec", a jugé Bill Hare, expert Climat de Greenpeace international. Un peu tôt pour sonner l'alarme, a voulu croire Yvo de Boer: "Ce n'est pas dans les premiers miles d'un marathon qu'on dit qu'on ne franchira pas la ligne". Prévoyant, il a déjà rajouté quatre semaines supplémentaires aux négociations prévues en 2009 sur la route de Copenhague. 2008 AFP -- ************ ********* **** Dr. Mohammed-Saïd KARROUK Professeur de Climatologie Université Hassan II, FLSH Ben M'Sick Centre de Recherche de Climatologie (CEREC) Master "Climat & Développement" (ClimDev) BP 8220 Oasis, MA-20103 Casablanca (Maroc) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites