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Faire gagner l’écologie

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La sociologie politique éclaire bien des comportements, explique bien des succès ou des échecs et, comme en psychanalyse, la révélation du conflit intrapsychique permet la résolution du symptôme, la connaissance des causes devant mieux prémunir contre les effets pervers.

Le militant écologiste aime la palabre, l’analyse, la quête de ce qui sépare, divise, oppose, tout autant que le militant conservateur (il y en a) aspire au culte du chef qui a toujours raison jusqu’au jour où le lion devenu vieux et usé voit ses courtisans rallier son rival honnis.

Les premiers nommés participent de la « secte des coupeurs de têtes qui dépassent » et les seconds forment les foules bons enfants des meetings de la droite bête et disciplinée.

Les premiers cultivent les perpétuelles querelles internes, se fâchant dès qu’ils ne découvrent pas un clone d’eux-mêmes à leurs côtés, là où les seconds acclament béatement le leader du jour qui saura mieux que quiconque défendre la loi et l’ordre, la morale traditionnelle et les intérêts financiers de ceux qui en possèdent.

Les premiers nommés sont sympathiques, honnêtes, désintéressés, émotionnels mais perdant, alors que les seconds, prompts à l’admiration facile, se rangent docilement dans le cortège du vainqueur et gagnent.

Réunissez quatre écologistes dans une salle. Quelques heures plus tard, vous aurez trois partis incapables de s’entendre et lors des scrutins électoraux, il n’est pas rare de retrouver quatre ou cinq candidats se réclamant de l’écologie et s’extasiant d’obtenir quelques centaines de voix.

Nul ne bénéficie de ce jeu de massacre politique qui aboutit à déconsidérer la seule grande idée qu’ait produit la seconde moitié du XXe siècle.

Cet état de fait tient bien évidemment à la jeunesse de cette pensée et il faut historiquement constater que la pensée libérale au 18e siècle, la pensée socialiste au 19e siècle enfantèrent ce même foisonnement brouillon et parfois puéril de mouvements disparates.

S’ajoute à cette donnée objective, la psychologie collective de l’écologiste, femme ou homme sensitif, exigeant, pressé de voir porter les valeurs novatrices du respect de la Nature, du rapport à la terre, des relations pacifiées entre les humains et entre les humains et les autres espèces.

La droite est le parti de la peur, de la frilosité, de l’atavisme hérité de famille.

La gauche socialiste, plombée par les ambitions de personnes, peine à faire entendre ses valeurs d’équité, de redistribution face à la propagande des forces d’argent, maîtres des médias, qui imposent leurs dogmes économiques aussi faux que ressassés.

L’extrême-gauche généreuse se complaît dans une attitude purement protestataire qui fait tout autant le profit de la droite affairiste que le Front National fit longtemps les utilitaires de la gauche de gouvernement en stérilisant une partie du vote réactionnaire.

A ce tableau peu reluisant, une ombre nouvelle se profile : le contrôle culturel absolu de l’UMP sur les chaînes télévisées.

Les élections ne se jouent pas que durant les campagnes électorales et dans les émissions purement politique. Les jeux, les spectacles, les variétés façonnent les esprits et préparent les comportements politiques insidieusement mais efficacement.

Sans TF1, le néo-conservatisme masqué ne tiendrait pas la société.

Il est temps qu’une force écologiste se lève pour vivifier ce débat escamoté.

Une force !

Cela implique l’unité dans le respect des différences des courants de la pensée écologiste, dans l’acceptation des nuances, voire des contradictions, car les mouvements sont riches des réflexions et des caractères qui les composent.

Nous, écologistes radicaux dits aussi biocentristes parce que nous élargissons le cercle de l’empathie au vivant, donc à la Nature, reconnaissons l’existence légitime d’autres courants d’écologie politique plus préoccupés d’anthropocentrisme (énergies, environnement, partage du travail), certains de ces thèmes recoupant les nôtres.

Une confédération des mouvements écologistes est l’unique voie de secours permettant à notre pensée novatrice d’émerger, de sortir de la marginalité électorale et médiatique.

Le parti VERT, vaisseau amiral de l’écologie politique, jouera pleinement son rôle s’il renonce aux querelles de personnes qui gangrènent tant la vie publique pour laisser place aux courants idéologiques, donc parmi d’autres, à la pensée d’écologie radicale, celle qui entend réconcilier l’arbre, l’animal et l’homme.

Un parti quasi-confédéral n’exclut nullement des ententes avec les autres partis politiques non écologistes d’opposition à l’Etat UMP. Ce n’est d’ailleurs plus un Etat UMP mais pire, une société UMP que nous confectionnent les propriétaires de « temps de cerveaux disponibles ».

J’avoue éprouver une certaine compassion navrée lorsque je constate que quelques centaines de militants amis, au demeurant sincères, porteurs de nos valeurs promues ici, à longueur d’éditoriaux, s’enferment dans un superbe isolement dont rien ne sortira jamais.

Que de talents, d’énergies, de convictions écologistes authentiques murés dans un monde imaginaire qui n’est pas celui médiocre dans lequel nous vivons.

Pour changer radicalement le monde, il ne suffit pas d’affirmer nos valeurs. D’avoir raison, de mesurer l’éminence d’une catastrophe affectant l’énergie et la biodiversité, Il faut analyser les faits et, partant de ce qu’ils sont, chercher le chemin pour hisser le rocher de sisyphe au sommet de la montagne sans qu’il retombe indéfiniment.

L’unité, dans la diversité, est le chemin.

Alors, en avant, écologistes de tous les partis et de toutes les nuances !

Ne renoncer à aucune de vos convictions personnelles. Affirmez-les librement et loyalement mais, à l’heure de l’action, face aux périls, face aux agresseurs de la planète, sachez être unis, riches de vos différences.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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