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la lettre hebdo de gérard charollois (13/07)

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L’écologie, la gauche et la droite

La presse régionale relate les propos honteux tenus par le maire de MONTPELLIER, par ailleurs président de la région LANGUEDOC ROUSSILLON devant un aréopage de chasseurs, clamant son amour des tueurs agréés, vivants symboles de la culture rurale, leur promettant beaucoup d’argent public provenant des fonds régionaux, affirmant qu’il fallait allonger les périodes d’ouverture de la chasse et fustigeant les
« écologistes intégristes ».

En un mot, « Vive la mort ».

Il y a ainsi des élus qui méprisent le peuple au point de l’assimiler à la »beaufrerie », persuadés que les électeurs sont tous chasseurs ou racistes ou homophobes, mais toujours primaires, vulgaires, arriérés.

Il est vrai que ce prétendu « socialiste » qualifia récemment un groupe humain de « sous-hommes ».

Le populiste n’aime pas le peuple. Il l’insulte en le rabaissant toujours plus bas intellectuellement et moralement qu’il n’est.

Honte à cet élu !

Il n’est d’ailleurs pas le seul dans son parti « progressiste » à cultiver les attitudes réactionnaires et à saluer les loisirs et spectacles de mort qui en sont les manifestations contemporaines.

Si les « socialistes » français voulaient être à gauche, et je ne dis pas à l’ultra-gauche, ils commenceraient par ne plus compter parmi eux les adorateurs des fusils, des bottes et de la corrida digne d’un FRANCO mais pas d’un humain respectueux du vivant et de la dignité liée à la compassion.

L’écologie politique ne pèse pas le poids que justifieraient les problématiques qu’elle aborde, les défis qu’elle relève, les ruptures auxquelles elle invite.

Force d’appoint de la sociale-démocratie en Europe aujourd’hui, elle sera pourtant appelée à la supplanter un jour et à constituer une majorité de la majorité progressiste de l’avenir, à l’instar de ce que la sociale-démocratie fit aux partis communistes du siècle passé.

La sociologie, la nature des difficultés, les conditions matérielles et morales commandent cette évolution inéluctable.

Il est déjà loin derrière nous le temps épique des foules de mineurs, de sidérurgistes, d’ouvriers des filatures constituant les masses exploitées qui firent les jours glorieux d’une certaine gauche « prolétarienne ».

Disparues les classes laborieuses et dangereuses qui effrayaient tant les possédants et qu’adulaient encore les étudiants de mai 1968.

Face à ces courants de pensées d’obédiences marxistes, disparues également les ligues patriotiques, nationalistes, Croix De Feu et assimilées, de sensibilité fasciste.

La confrontation fut si rude, si sanglante, si passionnante que son écho s’entend parfois alors que la foudre ne tombe plus et même que l’orage a fui avec le temps qui passe et qui use les ardeurs militantes.

D’aucuns, en 2002, entre les deux tours de la présidentielle escamotée, crurent revivre leur « guerre d’Espagne » faisant front contre ce qu’ils s’imaginèrent constituer l’extrême droite, alors qu’elle n’était qu’une droite fantôme, une ombre d’un passé révolu, un péril chimérique.

Retenons bien ceci : l’Histoire ne repasse jamais les plats et surtout lorsqu’ils sont mauvais.

Nous avons changé d’époque, de combat, de paradigme.

L’affrontement n’en existe pas moins mais il a tellement changé de nature que nombre de contemporains, obnubilés par les récits historiques, regardent ce monde comme s’il s’agissait de celui de leurs pères.

Probablement qu’en 1930, nombre d’observateurs, par anachronisme, dissertaient sur le légitimisme royaliste et le retour des BOURBONS, question du 19ème siècle, sans trop s’inquiéter des montées du fascisme Italien et du nazisme Allemand.

Il est si vite fait de rater le train.

Notre époque offre ses querelles et savoir les discerner représente la première démarche idéologique.

La droite actuelle, celle de l’argent arrogant, des entreprises privées, du dieu Marché, de la croissance économique, du commerce d’abord, de la marchandisation de la vie n’est pas moins nocive, rétrograde, dangereuse que celle d’antan.

Elle n’est pas moins à droite que celle de grand-papa mais elle n’adore plus la Nation, l’Etat, substituant à ces concepts la mondialisation des firmes, de la finance, des intérêts.

Contre cette droite de la déprédation, la gauche actuelle ne saurait être celle des cités ouvrières, des masses salariales homogènes puisqu’elles n’existent plus.

L’écologie politique doit-elle être « récupérée » par la gauche ?

Non, puisque l’écologie politique est la seule et vraie gauche c’est-à-dire la force de nouveauté, de générosité, de progrès des mœurs et des manières, la force de rupture, de changement radical de notre temps.

Ainsi, penser la condition animale, vouloir imposer aux intérêts économiques privés les intérêts supérieurs de la Nature et des êtres humains et non-humains participent d’une révolution intellectuelle, les pensées traditionnelles enseignant un anthropocentrisme révélé.

Mes réflexions ne sauraient s’arrêter à la médiocrité de tel ou tel leader politique proclamé de « progrès », qui se complaît dans un lâche attentisme face aux ruptures que nous préconisons.

Ne nous déterminons pas par rapport aux personnes, querelles subalternes, si souvent bien en-dessous de leurs missions, mais uniquement en considération des mouvements de fond.

Petits conseils entre amis :

Vous qui briguez des suffrages au nom de l’écologie, affirmez-vous clairement pour l’abolition de la chasse et de la torture tauromachique et expliquez en quoi vous contestez les tares de la société de dévastation.

Vous y gagnerez des voix, une visibilité, une raison d’être.

Entrez dans une alliance avec la sociale-démocratie, le moindre mal, puisque tout isolement est suicidaire et que la démocratie appelle le pluralisme, mais en exigeant des avancées substantielles sur ces thèmes écologistes spécifiques.

A défaut, vous ne resterez au mieux qu’un appendice sans pouvoir et d’étranges personnages trahiront la gauche en allant s’agenouiller devant les gros fusils.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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