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la lettre hebdo de gérard charollois (20/07)

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Il est de bon ton dans les milieux de la « communication » d’affirmer que les citoyens qui ne sont plus que des sujets du Marché, ne s’intéressent qu’à leur « pouvoir d’achat », au prix de l’essence, quand ce n’est pas aux résultats du dernier match de foot.

La réforme constitutionnelle ne préoccuperait pas les consommateurs avachis, décérébrés, préoccupés que d’eux-mêmes.

C’est oublier que le rôle de la presse (celle qui mérite ce nom), des intellectuels, des leaders d’opinion consiste à élever le degré de conscience de l’individu.

Les institutions méritent davantage d’attention que la rubrique des sports de compétition, domaine de la frime, du fric, d’un nouvel opium du peuple.

La droite se propose, prétend-elle, de « réformer » la constitution.

En fait, elle ne suggère que d’insignifiants détails sur le travail parlementaire, la possibilité offerte au chef de l’Etat de venir parler devant le congrès, c’est-à-dire les deux chambres réunies et quelques modifications de la composition du conseil supérieur de la magistrature.

Il convient de condamner cette pseudo-réforme qui ne remédie en rien aux aberrations anti-démocratiques.

Le point primordial, la réforme première, (lorsque nous disons réforme, mot clé du temps, nous n’entendons pas régression), devait tenir au mode d’élection du sénat, cette seconde chambre ruraliste, conservatrice, que certains ont pu qualifier d’assemblée « de la pomme de terre et de la chataigne » et que je définirai plutôt comme de la chasse et des bouilleurs de crus.

Rappelons que le sénat compte 331 membres élus au suffrage universel indirect.

Qui élit les sénateurs ?

Localement, dans chaque département, les députés et les représentants des conseils municipaux.

Elections complexes, par renouvellements de l’assemblée par tiers, pour éviter les changements de majorités inattendus.

En fait, aucun changement de majorité sénatoriale n’est possible et c’est bien ce qui fait de cette chambre une anomalie antidémocratique.

95% des « grands électeurs » sénatoriaux sont ainsi désignés par les conseils municipaux.

Les élus des conseils municipaux des communes de moins de 3500 habitants représentent 49% du corps électoral sénatorial bien que ces communes ne rassemblent que 34% de la population.

En conséquence, le sénat est l’assemblée des chasseurs et des
« exploitants agricoles ».

Par suite de ce mode d’élection, le sénat est condamné à être de tout temps, immuablement, pour toute éternité, à droite.

Un parti politique, le parti conservateur ruraliste français, possède ainsi son assemblée parlementaire réservée.

Les élus, gouvernants, complices de cette aberration osent encore parler de démocratie !

Admettons que le bicamérisme ait du bon et permette un meilleur travail législatif.

Conservons en conséquence une seconde chambre, un sénat, mais modifions-en radicalement le mode d’élection afin d’assurer une honnête représentation des citoyens.

Une réforme constitutionnelle digne, loyale, honnête, aurait pu créer une véritable assemblée reflétant le corps électoral, assemblée élue au suffrage universel direct et à la proportionnelle intégrale.

Bien sûr, un scrutin proportionnel aboutirait à envoyer au parlement certains mouvements très minoritaires, y compris ceux de mauvaise odeur, tel celui qui se donne pour mission de défendre la cruauté envers les animaux, la guerre faite à la Nature.

Mais, la démocratie impose cette acceptation du pire que compense toujours le meilleur lorsque la confrontation des idées n’est pas altérée par la fraude institutionnelle.

Ce n’est pas parce qu’une fraction de la société est arriérée, prisonnière des bas instincts, hermétique à l’intelligence et à la sensibilité, ce n’est pas parce que la vérité ne triomphe pas partout et toujours, qu’il faille casser le thermomètre social.

Il advient que les peuples votent mal, contre le bien public, contre leurs intérêts et qu’ils doivent en souffrir mais l’homme n’a rien élaboré de mieux que la démocratie en matière politique.

Pour moi, la Liberté est aussi faite pour les ennemis de la Liberté, pour les ennemis de la terre, pour les négateurs de nos droits fondamentaux, pour ceux qui veulent nous frapper d’ostracisme et imaginent de nous impressionner par du harcèlement, par l’injure et l’exclusion des inutiles palabres officielles dont rien ne sort.

Nous, à l’opposé, sommes des démocrates.

Pour l’heure, la France orgueilleuse de son Histoire, victime de la propagande de ses communicateurs s’imagine parfois à la pointe de la Liberté, des Droits de l’Homme, du républicanisme achevé.

Erreur !

S’il en était autrement, certains lobbies contre Nature ne pèseraient que leur poids qui ne seraient pas bien lourd.

Saluons les initiatives successives d’un Charles de GAULLE puis d’un Lionel JOSPIN qui tentèrent des réformes du sénat.

Le premier échoua en raison du référendum manqué du 27 avril 1969 et le second n’obtint pas la majorité parlementaire suffisante pour dépoussiérer la chambre ruraliste.

Il est acquis qu’aucun gouvernement ne pourra jamais réformer l’institution par un vote conforme des chambres et du congrès.

L’actuel sénat entend se perpétuer et n’aime guère la réforme, la vraie, celle qui apporte plus de démocratie, de liberté, de droits sociaux et écologiques.

Il faudra recourir à l’article 11 de la constitution pour transformer le sénat en assemblée représentative, donc par voie référendaire, voie utilisée à plusieurs reprises par le fondateur de la Vème république pour en changer l’organisation, notamment pour instaurer l’élection du président de la république au suffrage universel direct en 1962.

La gauche devra se faire ici violence, innover culturellement, se débarrasser de ses automatismes antiréférendaires, pour passer par ce biais puisqu’il n’y en a pas d’autre pour faire sauter le verrou de la chambre de la chasse et des bouilleurs de crus.

La question est importante dès lors que le parlement fait la loi et que jusqu’à ce jour la majorité sénatoriale veille sur les privilèges de la ringardise antiécologiste.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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