terrienne 0 Posté(e) le 2 août 2008 Une nouvelle histoire de l’homme est en train de s’écrire, plus complexe qu’on ne le pensait. Que sait-on de nouveau sur nos origines ? pour tenter de répondre à cette question, il faut rappeler que la paléoanthropologie (science de l’étude des fossiles de l’homme) a fait ces dernières années 2 avancées de taille :1) en établissant comme certaine l’ascendance commune entre l’homme et le chimpanzé, 2) en découvrant que l’outil, la fonction sociale ou le rituel sont partagés par le singe et l’homme. Aujourd’hui on ne parle plus, comme par le passé, de chaînon manquant dans l’évolution de l’espèce, mais d’un ancêtre commun au singe ET à l’homme. Nous savons ainsi avec une quasi-certitude que nos ancêtres sont originaires d’Afrique. Bien que la question soit encore de savoir s’ils viennent de l’est ou de l’ouest du Rift africain, cette profonde entaille qui coupe le continent du nord au sud dans sa partie orientale. En effet, la découverte au Tchad, il y a une dizaine d’années, de la mâchoire d’un australopithèque, baptisé Abel, a modifié passablement la carte de répartition des hominidés, en repoussant les sources de plus de 2000kms vers l’ouest. Depuis l’exhumation récente, toujours sur le territoire du Tchad, de Tumaï (le dernier ancêtre connu de Lucy), la boussole des origines oscille entre l’est et l’ouest des vallées du Rift, avec une forte tendance vers la partie occidentale. Cette découverte a également révélé que l’homme est beaucoup plus vieux qu’on ne le pensait. Nous n’avons plus les 3 millions d’années qu’accusait Lucy mais 7 millions. Et ce n’est pas fini puisque de nouveaux fossiles peuvent encore repousser les limites de nos origines. Force est donc de constater que le schéma classique de l’homme descendant directement des grands singes a fait son temps : c’est beaucoup plus compliqué que ça ! on sait aujourd’hui que les singes ont les mêmes caractéristiques que nous : la bipédie, la pratique sociale ainsi que la réflexion. L’éthologue suisse Christophe Boesch a observé un groupe de chimpanzés dont l’un d’eux avait été tué par une panthère : le reste de la troupe s’est regroupé autour du cadavre pour l’épouiller (pratique très hiérarchisée chez les chimpanzés) en évitant soigneusement le contact avec le sang de ses blessures. Puis, avant de l’abandonner, ils ont longuement tourné autour de lui et l’ont recouvert de feuilles. Le chimpanzé est notre « frère » alors que le gorille n’est que notre « cousin ». c’est donc la fin de l’isolement de l’homme dans le monde animal. Extrait d’un entretien avec Pascal Picq, paléoanthropologue enseignant au Collège de France. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites