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la lettre hebdo de gérard charollois (02/11)

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Les iconoclastes

Les écologistes français parviendront-ils à présenter lors des importantes et démocratiques élections au parlement européen des listes unies, c’est-à-dire des listes regroupant les diverses familles de l’écologie, tout aussi légitimes les unes que les autres.

L’écologie biocentriste, celle qui entend mettre la Nature et le rapport à la biosphère prioritaires, aura-t-elle sa place sur ces listes aux côtés des autres courants de la nébuleuse verte ?

Je le souhaite tant au nom de l’éthique que de l’efficacité.

Par ailleurs, j’approuve vivement ceux qui dans ce souci d’unité et de respect de la diversité préconisent des primaires pour l’écologie comme pour les autres courants de pensées, ouvertes à l’ensemble des mouvements et associations écologistes, lors du choix des candidats. Une telle formule permettrait à toutes les sensibilités de s’exprimer loyalement, démocratiquement.

La société du vacarme médiatique est aussi celle de la censure des idées de rupture avec les traditions, de réfutation des dogmes philosophiques et économiques et nous n’aurons pas trop de toutes les forces de contestation pour ébranler le mur du silence et de l’ostracisme frappant les iconoclastes que nous sommes.

L’idéal des « maîtres du système » réside dans ces pseudo-démocraties où l’on enflamme artificiellement les peuples pour des choix qui n’en sont pas vraiment.

Ainsi, à titre d’illustration, aux USA entre démocrates et républicains que ne séparent que quelques nuances infimes, le choix est entre une droite dure, crispée, populiste et une droite un peu plus cosmopolite, légèrement moins rigide mais une droite quand même financée généreusement par les grands intérêts économiques, une droite qui ne remettra en cause ni la dictature de l’argent, ni le poids des monothéismes, ni les lobbies des armes à feu.

La ploutocratie ne supprime pas formellement la démocratie mais elle la vide de tout contenu effectif. Elle anesthésie les peuples en les privant d’alternatives et en inculquant que le système est l’unique, l’indépassable, la sortie de l’Histoire.

Lorsque l’option se limite entre la droite dure et le centre droit, le citoyen est gravement trompé sur son pouvoir décisionnel.

Les mêmes forces d’argent, les mêmes lobbies, les mêmes doctrines de fond président aux destinées des peuples abusés.

Je ne dirai jamais qu’entre le mal et le pire il ne faut pas choisir, que les démocrates ne sont pas préférables aux républicains, les travaillistes, abolitionnistes de la chasse à courre, plus estimables que les conservateurs, défenseurs des privilèges et traditions, mais j’affirme que ces alternances ne constituent pas des alternatives.

La lucidité impose de constater qu’en toute hypothèse ce sont toujours les mêmes forces qui gagnent.

« terroristes » les écologistes qui remettent en cause le système prévaricateur, la chasse, l’aménagement du territoire, la croissance démographique, le productivisme insatiable ?

Non, puisqu’ils ne commettent jamais aucune violence à l’encontre des personnes et ne sont pas assez naïfs pour transgresser les lois d’Etats plus puissants et contrôlés que ne le furent jamais aucune monarchie dite absolue des siècles passés.

Mais, il faut entendre le cri d’effroi des traditionalistes devant notre remise en cause de leurs fausses valeurs, de leurs préjugés insoutenables, de leurs sordides intérêts immédiats et égoïstes. Nous les
« terrorisons » parce que nous sommes leur mauvaise conscience et qu’à défaut de pouvoir débattre, ils se réfugient dans l’injure, l’attaque personnelle, le dénigrement d’hommes auxquels ils rendent sans le vouloir un éloquent hommage.

A l’évidence, l’animal n’est pas une machine mais bien un être sensible.

Comment ceux qui l’exploitent, le torturent, le massacrent ou plus simplement s’accommodent de cette réification pourraient-ils nous entendre sans mesurer leurs erreurs, leurs fautes, leur culpabilité morale ?

Tous nos contemporains mesurent la mort inéluctable de la Nature menacée par l’homo economicus, mais comment le promoteur, l’aménageur pourraient-ils renoncer à spéculer ? Nous dérangeons leur appétit de lucre.

Nul n’ignore qu’une croissance infinie dans un monde fini est une absurdité, une impasse suicidaire.

Alors, ceux qui le disent et en tirent les conséquences morales et politiques « terrorisent » littéralement puisqu’ils énoncent des vérités criantes qui contrarient tant de gens, nient tant de prescriptions des morales d’antan fondées sur l’anthropocentrisme et le mépris de tout ce qui n’est pas l’homme.

Nous invitons à une révolution nécessaire, à un ébranlement des systèmes de pensées et de valeurs déchus.

Ainsi, en économie, pour demeurer dans la petite actualité, les deux religions irrationnellles du « tout Etat » et du « tout entreprise » s’avèrent aussi nocives l’une que l’autre.

La première conduit à l’inefficacité pour la production de biens matériels.

La seconde dégrade l’homme en animal cupide, vorace, prédateur et tellement égoïste qu’il finit par pourrir sa société.

Les prêtres de l’entreprise privée, maîtres du monde présentement, oublient qu’une entreprise ne crée ni emploi, ni richesse, mais uniquement des profits. .

Puisque les deux systèmes dogmatiques comportent des tares absolues, le moindre mal commande de tempérer l’un par l’autre, d’organiser des économies mixtes, ce qui d’ailleurs, dans l’application concrète, donna les meilleurs résultats.

Il convient de ménager deux secteurs parallèles : l’un privé, l’autre étatique.

Nonobstant les discours trompeurs, les dogmatiques poursuivent par-delà leurs échecs, leur politique de privatisation au profit de leurs mandants.

Augmenter l’imposition des très hauts revenus, assister les plus faibles, redistribuer les richesses, créer de vrais emplois d’agents publics au service du bien commun et non du secteur marchand, voilà des impératifs bafoués par les adorateurs du Marché.

La propagande étourdit par des proclamations aussi creuses que tapageuses l’opinion publique pour qu’elle n’appelle pas ce rééquilibrage salutaire.

Ainsi, anecdote caricaturale, l’Etat français propose à un homme d’affaire une indemnité réparatrice de ses préjudices de l’ordre de trois cents millions d’Euros, ce qui aurait permis de financer durant un an la création de quinze mille emplois d’enseignants !

Mais les libéraux conservateurs n’aiment pas les enseignants et plus généralement les « intellectuels » qui pensent mal puisqu’ils pensent encore.

Ce qui ne risque pas d’être iconoclaste sera cette émission, proposée par un conseiller en communication du gouvernement français, destinée à
« expliquer la crise et les remèdes qu’entend lui apporter le gouvernement », émission que diffuserait prochainement la télévision publique. Ils pourront l’intituler :

"Bonne nuit, les petits".

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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