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terrienne

et la dotation géographique, on en fait quoi ?

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Dans le feuilleton polémique : doit-on ou non surpeupler la Terre et la terre, on oublie trop souvent la notion de charge populationnelle qui doit être en phase avec les ressources locales, en équation avec le potentiel de fertilité des sols, la nature du substrat, les valeurs du bioclimat, etc. Enfin, pour ceux qui considèrent que l'espèce Homo sapiens est encore une espèce naturelle, et pas ce mort-vivant qui se traîne ces jours-ci devant les vitrines de l'irrationnel.

Quand on découvre l'état effroyable dans lequel se trouvent, par exemple, certaines populations d'Éthiopie, et que l'on fait l'effort d'un flash-back pour se rendre à l'évidence "qu'avant", ces gens vivaient dans la normalité de l'ordre naturel, avec des malheurs et des bonheurs qui ne regardaient qu'eux, mais non imposés par des idéologies exogènes, on se dit, ou on nous dit, pas mal de choses. Quand on voit ces femmes-enfants portant un bébé devant, un bébé derrière, ces jeunes mamans exsangues ne disposant pas du nombre suffisant de seins pour pouvoir allaiter tous leurs petits (ah l'heureuse chatte avec ses quatre paires de mamelles !), on se dit, ou on nous dit pas mal de choses...

On nous dit qu'un gouvernant tyrannique les affame parce qu'ils ne sont pas dans le bon camp politico-religieux, qu'on les assoiffe, que les aides alimentaires sont détournées...
On nous dit que la contrée ne bénéficie que de précipitations aléatoires, que le pays souffre sporadiquement de stress hydrique, qu'il est "injustement" victime de sècheresse, que le temps des vaches maigres y est trop fréquent, que ces affres sont celles - ipso facto (?) - du changement climatique...
On nous dit que les ONG sont sur tous les fronts mais doivent faire face à trop de facteurs limitants, et qu'avec la crise financière en pays riches les pays pauvres (appauvris ?) vont payer la facture...
On nous dit que l'humanité est égoïste, ne sait ni partager, ni répartir, que Monaco ne se déshabillera pas de ses futiles richesses pour voler au secours des urgentes nécessités des pays du Sud...
On nous parle de souveraineté et de sécurité alimentaires, d'une dépendance ayant entraîné l'abandon des cultures vivrières, de l'OMC, de la FAO, de la Banque Mondiale...
On nous parle un peu et du bout des lèvres de l'échec d'un contrôle des naissances et des responsabilités du manque d'éducation...
(C'est vrai, nous qui sommes éduqués, nous récompensons et idolâtrons les familles nombreuses, celles par l'exemple desquelles nous pourrions être déjà 30 ou 40 milliards de terriens méritants...)
Et je passe bien d'autres poncifs qui nous donnent bonne conscience devant notre assiette catholique de foie plus gras que gras...

Mais jamais on ne souligne et commente l'effarante inéquation entre la densité d'une telle population et les valeurs biogéographiques qui la supportent. Lithologie, hydrographie, climat, bioclimats, types de végétation sont des facteurs essentiels et décideurs de la charge populationnelle, du "nombre de têtes" comme on dit pour la charge pastorale. Ah oui, nous ne sommes pas des moutons, nous autres, humains, nous sommes divins, hors normes, hors nature, hors sol, hors saison, hors tout, si trop nombreux nous demandons la manne, si l'on meurt c'est la fatalité, il n'y a pas de causes naturelles sur les effets démographiques, nous pouvons tout autant grouiller sur les terres sèches, avares et ingrates d'Afrique qu'en Normandie grasse et pluvieuse, nous sommes, en fait, des extraterrestres.
Tout le monde ne vit pas d'une économie artificielle faite de copies industrielles ou d'électronique, l'Éthiopie n'est pas et ne sera jamais Hong-Kong ou la Silicon Valley, lesquels modèles artificiels touchent d'ailleurs à leur limites. Voilà, c'est tout ce que je voulais dire.
Chez le peuple Penan de Bornéo, on vivait aussi en phase avec la Nature et l'effectif du groupe était intrinsèquement induit par la notion des ressources. Mais les Malais, soutenus par notre beau modèle, viennent d'exproprier à coups de tronçonneuses et de bulldozers les Penans de leur ombre forestière bienfaitrice et enverront leurs survivants au grand soleil de l'hypermarché ou de l'hyper détresse.
Parlons toujours du développement durable, dans une brasserie parisienne, au coin d'un Grenelle de je ne sais quoi, et monothéismes à l'appui, laissons-les faire des petits. Aspirine sans frontières s'en occupera devant nos yeux ravis.
Mais..., c'est Noël !! Déjà, encore ?
Offrez-vous donc une console de ces nouveaux micros Wii et toute la famille gesticulera en musique, aucun instrument n'aura plus de secret pour vous, "grattez, tapez... en toute liberté... tous en scène !" Mais serez-vous livré avant Noël ? Quelle angoisse !
Chaque ethnie a ses problèmes "cruciaux", la nôtre vaut son pesant d'égoïsme, de bêtise et de mauvaise foi. Mais regardons-nous, c'est pathétique ! Quelle belle humanité que la nôtre !

Michel R. TARRIER

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