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la lettre hebdo de gérard charollois (07/12)

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Nature, droits de l’homme et liberté.

En ce pays et en notre temps, il demeure souvent bien périlleux de défendre la biodiversité, de déranger les lobbies et les intérêts privés aux mœurs toujours féodales.

Bien que nous, écologistes, récusions les attaques personnelles, les dénigrements subalternes, les menaces et agressions contre les hommes à cœur de plomb ou de béton, nous ne manquons pas d’être calomniés, dénoncés mensongèrement au-dessous de tout débat d’idées et de valeurs, de choix et de convictions.

Sans doute en fut-il toujours ainsi, sous tous les cieux, pour les femmes et hommes de mieux qui ébranlèrent les préjugés de leurs contemporains et la cupidité des puissants.

Ainsi, pour avoir participé à l’opposition d’implantation d’un circuit automobile dans un parc naturel régional, je suis attaqué dans ma vie extra-militante, dénoncé comme relais d’une secte américaine et accusé de vilenies qui me sont totalement étrangères.

Ceux qui me lisent apprécieront en lumière de ce que j’écris si souvent à l’encontre de l’ésotérisme, l’obscurantisme, les billevesées crédules des sectes petites et confidentielles ou fort grandes!

Demain, des contempteurs de l’écologie me dénonceront comme hitlérien à moins que ce ne soit maoïste, pédophile à moins que ce ne soit tortionnaire de vieilles dames !

La calomnie a toujours été l’arme des mauvaises causes, le paravent de ceux qui ne peuvent pas argumenter, soutenir le débat de fond et qui fuient dans le dénigrement.

L’actualité bruit de controverses sur le délit de diffamation, tant en raison de l’interpellation musclée d’un journaliste, à l’heure du laitier, qu’en raison de la multiplication des procédures pour outrages en tous genres.

Pour ma part, je nourris une dose inépuisable de mépris pour ces indigents de la pensée qui usent de l’injure, de l’imputation mensongère à l’encontre d’adversaires idéologiques qu’ils sont incapables d’affronter intellectuellement.

Dès lors, je ne recours pas aux tribunaux pour faire sanctionner ces personnages préférant prendre de l’altitude.

Aussi, je pense que la société gagnerait à expurger la loi du 29 juillet 1881 modifiée sur la presse de ses articles 29 et 31 réprimant l’injure et la diffamation à titre de délits correctionnels.

L’action civile en dommages et intérêts apparaît suffisante pour réparer les conséquences des manquements au droit de chacun à ne pas être injustement sali publiquement.

Devraient demeurer pénalement qualifiables les délits de dénonciation calomnieuse et d’incitation à la haine raciale, cousins des délits précédents mais revêtant une gravité avérée.

Seuls les débats de fond, ceux sur les choix et les valeurs, resteront faisant triompher les causes qui le méritent.

La Nature a besoin de nous.

La pensée écologiste intègre la nécessité de la sauver non pas par des aménagements techniques, mais par choix éthique.

Par leur mythe de la croissance infinie, du développement éternellement durable, la persistance de leur mépris des espèces qui partagent avec nous la terre, les hommes à cœur de plomb et de béton perdurent à détruire et donc à s’autodétruire à terme.

La question n’est pas de savoir combien de planètes il faudrait pour permettre à tous les humains de ce jour de vivre comme des Américains, ni de connaître le moment où s’épuiseront les sources d’énergies fossiles.

Après tout, pensera l’optimiste, l’homme par son génie surmontera ces défis, sauf, pensera le pessimiste, qu’il se heurtera un jour à ses propres limites.

Nul ne connaît les réponses que l’avenir apportera à ces écueils purement matériels.

En revanche, nous proclamons que l’humain n’a pas moralement le droit d’anéantir la biodiversité et de transformer la terre en un vaste MEXICO.

Voulez-vous sauver les sites et la diversité biologique concrètement, pas uniquement dans les discours, les hommes à cœur de plomb et de béton, tenant du lotissement, du productivisme maximisé, de la résidence de loisirs, du complexe touristique, de l’invasion routière, des loisirs contre nature, vous agresseront personnellement faute de pouvoir réfuter votre argumentation.

Mais, voyons, nous sommes au pays des Droits de l’Homme, de la liberté, de 1789, de la République protectrice des citoyens libres !

Heureux ceux qui le croient.

Il y a toujours une bonne raison de vous faire taire et mille raisons de ne pas vous entendre.

Une liberté, un droit fondamental ne sont jamais acquis pour toujours. Fleurs fragiles, à l’instar des plantes menacées, elles valent la peine d’être jardinées avec une passion vigilante.

Les hommes à cœurs de plomb et de béton pourraient bien les exterminer au cri de « silence on tue », « silence, on pollue », « silence, on exploite » !

L’Organisation des Nations Unies adopta, il y a soixante ans, au lendemain d’une guerre qui en vit la négation absolue, la déclaration universelle des Droits de l’homme.

Le nihilisme ambiant, le relativisme culturel, l’égoïsme érigé en système de vie fragilisent ces principes essentiels.

Ne les oublions pas et élargissons le cercle du droit et de l’empathie à la Nature.

Même si le dire, c’est s’attirer bien des haines !

La Liberté, les Droits de l’homme et ceux de la Nature le valent bien.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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