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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (14/12)

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Quand les hommes deviennent mauvais

Le ministère de l’écologie retire, par arrêté du 2 décembre, la martre et la belette de la liste des espèces susceptibles d’être classées «nuisibles » par les préfets, chaque année, lorsqu’ils adoptent, sur avis des chasseurs, la liste départementale des mal-aimés.

Très bien pour la martre, encore présente en zone forestière, mais trop tard pour la minuscule belette, comme il sera trop tard pour le putois, lorsque le gouvernement s’avisera de le protéger à titre posthume.

Ces trois espèces avaient déjà été retirées de la liste noire des espèces suscitant les fantasmes des esprits arriérés en mars 2002 par l’excellent Yves COCHET. La ministre ultra-conservatrice qui voyait avancer coca cola lorsque reculait la chasse avait, par arrêté du 6 novembre 2003, renvoyé martre, putois et belette à se faire piéger légalement.

Comme tous les dix huit mois, le parlement français, ou du moins ce qui en tient lieu, va délirer sur la chasse à la requête d’un sénateur passionné de mort loisir, dans les jours prochains.

Il s’agit de faciliter la vie de celui qui donne la mort et de favoriser l’accès des jeunes à la confréries des tueurs agréés car, chose préoccupante pour ces parlementaires, la jeunesse boude la guerre faite aux animaux.

Pour améliorer le rendement du destructeur de « nuisibles », le parlement envisage même d’autoriser les tirs à l’aide de « grand duc artificiel ».

Précisons, pour l’humain civilisé, ce dont il s’agit.

Les oiseaux diurnes se regroupent lorsqu’il découvre, en plein jour, un hôte de la nuit, chouette ou hibou, et le houspillent jusqu’à ce que l’oiseau de la lune veuille bien se dissimuler en attendant son heure de sortie.

Les porteurs de fusils exploitent ce tropisme agressif des passereaux et corvidés pour attirer leurs proies à l’aide de rapaces nocturnes.

Pour limiter les massacres, l’usage du grand duc artificiel était interdit jusqu’à ce jour.

Cette interdiction serait levée en guise de cadeau, cette fois-ci, en attendant d’autres dérogations, tolérances et privilèges dans quelques mois, lors du vote de la prochaine loi chasse.

Démagogues les parlementaires ?

Certainement pas. S’ils l’étaient, ils aboliraient immédiatement la chasse à courre et la torture tauromachique puisque 75% des Français le souhaitent.

Ces élus sont déphasés et représentent des mentalités qui ne sont plus que minoritaires.

Il faut dire que le parlement, par son mode de scrutin, par la persistance d’un sénat totalement décalé par rapport à la sociologie contemporaine, trahit la démocratie.

Faire de l’opposition à la chasse revient à enfoncer une porte ouverte.

Comment peut-on être encore chasseur ?

Telle devrait être la question en notre temps.

Je préfère ici évoquer des « voltigeurs de pointe dans les champs de mines », cette association qui se bat contre le gavage des palmipèdes, car ils sont iconoclastes (contact@l214.com). Demain, une majorité leur rendra justice mais pour l’heure, reconnaissons qu’ils font œuvre de pionniers, de précurseurs audacieux en dénonçant « le foie gras », tarte à la crème de nos snobinards.

Aussi longtemps que l’homme traitera les animaux comme des choses, il traitera à l’occasion ses semblables comme des bêtes.

Et remarquez combien cette société demeure violente, cupide, cruelle envers les diverses espèces, y compris envers l’espèce humaine.

Pourris par le culte de l’argent, par l’esprit de domination et de compétition, aigris par l’échec que génèrent ces fausses valeurs, nos contemporains deviennent agressifs, hargneux, mauvais les uns à l’égard des autres.

Présentement, les relations humaines se détériorent et les comportements individuels pâtissent de ce délitement éthique.

La malveillance est à l’ordre du jour.

Le soupçon, l’intrigue, la calomnie prospèrent partout, symptômes d’un mal profond de cette société déboussolée.

C’est qu’à la chute salutaire des vieilles valeurs et idéologies usées ne s’est pas encore substitué un ordre éthique nouveau.

A l’affairisme ambiant, au pouvoir des paillettes, du fric et de la frime, opposons un hédonisme altruiste, le respect et l’amour de la Nature, le respect de tous les êtres sensibles humains et non-humains.

Je reconnais qu’en contemplation du désastre moral, social, écologique actuel, il s’agit-là d’un vaste programme !

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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Citation :
Ces élus sont déphasés et représentent des mentalités qui ne sont plus que minoritaires.


tout-à-fait, mais le malheur c'est que les activités sanglantes de ces «minoritaires» rapporte beaucoup d'argent à l'État !

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