terrienne 0 Posté(e) le 15 décembre 2008 Modélisation vivante d'une surpopulation à l'usage de ceux qui ne veulent pas entendre, ou l'impossibilité d'une île Je vois cette planète bleue telle une île flottant au milieu de l'océan de l'univers. Naturaliste et écologue, je sais que rien n'est aussi fragile qu'un écosystème insulaire, et j'ai grande peur que notre humanité soit soumise à cette impossibilité de l'île, que l'île Terre soit victime des mêmes abus d'usage que le fut celle de Pâques, que les autres espèces connaissent un sort similaire à celui du Dodo de l'île Maurice, que nos villes, noyées sous leurs immondices, ne sombrent dans une même misère que Cité Soleil en Haïti. Mieux que l'allégorie de Rapanui, ou comment une population a provoqué son autogénocide en outrepassant sa charge effective et/ou en induisant l'épuisement des ressources insulaires, réfléchissons sur le petit État de l'archipel polynésien des Tuvalu : 5,6 kilomètres carrés, avec un taux de natalité de 5 enfants par femme et des familles dans l'impossibilité de vivre en autarcie, contraintes de tout importer, y compris des couches-culottes polluantes. La moitié de la population du royaume des Tuvalu vit sur les 2,6 kilomètres carrés de l'atoll de Funafuti. L'eau potable y est rare, polluée par l'élevage du porc, elle doit être importée. La culture des légumes traditionnels est devenue problématique car leurs racines supportent mal les infiltrations d'eau salée suite à l'élévation du niveau des eaux. Ce petit paradis en apparence sera la première nation évacuée pour cause de submersion due au réchauffement climatique. Un millier d'habitants, réfugiés climatiques, a déjà fui en Nouvelle-Zélande ou en Polynésie française. 97 % des Tuvaluans sont membres de l'église chrétienne protestante. Que l'on m'explique comment ne pas égratigner le tabou de la procréation, comment pouvoir considérer les habitants de Tuvalu comme une espèce divine, démiurge, contre-nature et hors sol pour ne pas blesser les susceptibilités, briser le religieusement correct, alors que l'impossibilité d'une surpopulation sur une île aux ressources limitées crève les yeux, et que pour comble de la fatalité, ils connaissent déjà ce que tous les terriens risquent bientôt de vivre : quitter leur île, et pour les autres, quitter la planète !? Il est un cas où l'instinct de survie doit être contraire à l'instinct de reproduction, c'est quand on atteint le point limite et que l'inéquation entre l'effectif et les ressources est avéré par une crise écologique. Tuvalu est dans ce cas, la planète Terre aussi. Et je m'abstiens de la moindre allusion au respect des autres espèces, de toute référence à un biocentrisme dérangeant, pour n'observer que le point de vue confortable, celui de l'anthropocentrisme admis qui fait que l'homme s'octroie, à tort plus qu'à raison, le droit d'occuper les niches des autres espèces dont il nie la compagnie. C'est ainsi que dans le contexte de l'île Maurice, l'homme fit reculer le Dodo jusqu'à l'éradiquer, que sur l'île Terre le même Homo sapiens provoqua à l'aube du troisième millénaire, entre pic forestier et pic pétrolier, la sixième phase d'extinction massive d'espèces. Alors, faut-il continuer à se reproduire sur les îles Tuvalu, pourrons-nous vivre à 10 ou 15 milliards sur la planète Terre, alors que le stock des ressources sonne le glas et que montent les eaux ? http://fr.truveo.com/Latoll-de-Tuvalu-menac%C3%A9-par-les-grandes-mar%C3%A9es/id/1158539893 http://video.google.fr/videoplay?docid=164774705355714870&ei=3v1FScPjB6OKiQK17PTvDg&q=tuvalu&hl=fr Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites