Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (15/03)

Messages recommandés

Ces parlementaires qui insultent le peuple

Périodiquement, je reçois des appels associatifs à écrire à tels ou tels députés ou sénateurs pour la protection des loups des Alpes, des ours pyrénéens, pour l’abolition de la torture tauromachique et de la chasse à courre.

J’avoue éprouver de la nausée à l’idée de m’adresser à ces personnages que je méprise profondément.

25% des parlementaires émargent au groupe pro-chasse, bien que moins de 2% des Français s’adonnent encore au loisir de mort que récuse la majorité des citoyens.

La France n’est pas une démocratie mais une féodalité soumise à un lobby rétrograde qui impose ses privilèges à une classe politique ringarde et méprisable parce que méprisante pour ceux qu’elle trahit en prétendant les représenter.

Dans le passé, j’ai affronté par débat public et devant les tribunaux, contre l’incitation au braconnage, des hommes comme Georges RIBOULET, leader haut en couleurs des tueurs de tourterelles du MEDOC. Cet homme aimait tirer sur les oiseaux de passage, mais j’ai toujours respecté cet ennemi idéologique qui servait sincèrement sa mauvaise cause. Il était dans l’erreur mais demeurait intellectuellement honnête.

En revanche, je ressens un profond dégoût pour ces notables, grands bourgeois par ailleurs cultivés, mais tellement « tolérants ».

Ils récitent, moulins à ne pas penser, leurs capitulations morales sans même mesurer la honte de leurs propos stéréotypés.

Que disent-ils aujourd’hui ?

« La corrida : spectacle pouvant être contesté, mais correspondant à des usages locaux que ni l’Etat nation, ni l’état fédéral européen en gestation ne doivent interdire, au nom de la tolérance des particularismes locaux ».

« La chasse à courre : un loisir susceptible d’émouvoir mais qui recueille une certaine adhésion populaire qu’il faut savoir accepter au nom de la tolérance des différences ».

« Les tirs de loups, d’ours et de lynx : Espèces protégées mais qui heurtent les appréhensions de fractions estimables de la population qui réclament notre compréhension et notre tolérance ».

Qu’auraient écrit ces esprits minables au 17ème siècle ?

« Les bûchers : sanctions extrêmes appliquées à celles et ceux qui ont gravement troublé l’esprit public qui doit être rassuré et consolidé dans sa foi à l’ordre établi, et qui exigent notre tolérance ».

Qu’auraient-ils écrit au 18ème siècle ?

« La torture : accessoire indispensable de la justice nécessaire à la manifestation de la vérité et au châtiment rédempteur des coupables, moments pénibles mais qu’il faut bien tolérer ».

Qu’auraient-ils écrit au 19ème siècle ?

« Le bagne : traitement sévère et souvent létal des condamnés, tellement nécessaire à la protection des éléments sains de la société, punition déplaisante mais qui appelle notre tolérance ».

Qu’auraient-ils écrit au 20ème siècle ?

« La peine de mort : punition suprême de nature à heurter la sensibilité mais si utile à apaiser la souffrance morale des victimes et à dissuader du mal les déviants, inconvénient éthique qu’il faut bien tolérer ».

Qu’elles puent leurs tolérances successives à ces médiocres qui n’ont pas le courage de s’insurger contre l’inacceptable : les ordalies, les bûchers, l’esclavage, la torture, le bagne, la peine de mort, la chasse et la corrida.

Quel mépris du peuple pousse ces personnages tombés si bas à ne voir en ce pays que des tueurs de loups, des piégeurs d’oiseaux, des égorgeurs de biches aux abois ?

Alors, je ne m’abaisse pas à écrire aux députés français dont pas un ne s’est levé le 18 décembre dernier pour crier « non » à la loi des tueurs agréés.

Français, vous avez une classe politique inconsistante mais très tolérante pour l’arriération et le crime.

Combien de citoyens l’ignorent encore ?

Suffisamment pour s’adresser à ces hommes couchés devant les lobbies et attendre d’eux la fin de la « tolérance » de l’intolérable.

Suffisamment pour perdurer à voter pour des partis politiques fondamentalement mauvais puisque négationnistes de l’unité du vivant.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...