terrienne 0 Posté(e) le 18 mars 2009 Après les déclarations du pape contre l'usage du préservatif, la France a exprimé ce mercredi sa "très vive inquiétude devant les conséquences de ces propos", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevalier. "Nous estimons que de tels propos mettent en danger les politiques de santé publique et les impératifs de protection de la vie humaine", a-t-il poursuivi. "Très clairement ce sont des paroles gravissimes quand on voit l'impact que ce type de message peut avoir en Afrique où vivent les deux tiers des personnes séropositives", a estimé Béatrice Luminet, responsable de la prévention Sida à Médecins du Monde. Selon l'ONG, cela contribue à mettre en péril les actions de prévention menées depuis des années par les ONG. "Ces paroles seront relayées sur le terrain et auront évidemment un impact en terme de perturbation des messages (de prévention) notamment sur le continent africain où le catholicisme est influent". "Prôner l'abstinence, c'est en dehors de la réalité", ajoute la responsable de l'ONG médicale. "Nous sommes très en colère car ce sont des années de travail qui sont remises en cause et surtout ce sont des millions de gens qui vont être contaminés à cause de ces déclarations, c'est totalement en contradiction avec l'un des messages principaux de l'Eglise : le respect de la vie". "On est un peu les bras ballants face à une déclaration pareille. On se dit, mon Dieu, en 2009, il en est encore là ! C'est triste", commente Bernard Audoin, déplorant "un tel décalage avec la vie des gens. On sait médicalement parlant que le préservatif est efficace à 99,9%. Dire que le préservatif peut aider à la propagation de l'épidémie ouvre la porte à toutes les interprétations sur l'inefficacité du préservatif", prévient-il. Partout en Afrique, Sidaction travaille avec des religieux et des religieuses, confrontés à des malades et des décès tous les jours, "qui savent que que le préservatif est le seul moyen de prévention". Le Professeur Jean-François Delfraissy, le directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), s'est dit catastrophé par ce "message consternant et contre-productif alors même que le pape arrive dans le continent africain, le continent le plus touché par l'épidémie, où le problème est l'utilisation insuffisante du préservatif et les grandes difficultés de faire passer les messages de prévention". Et de rappeler que "l'épidémie continue de façon massive, avec 3,5 millions de nouvelles contaminations par an essentiellement dans les pays du sud et quasi exclusivement par voie sexuelle", a-t-il rappelé. Le président de l'association Elus locaux contre le sida, Jean-Luc Romero, a déclaré mercredi être "totalement scandalisé et sidéré par les déclarations du Pape", considérant qu'il s'agissait "d'un message de mort adressé aux Africains. Faudrait-il rappeler à Benoît XVI que l'espérance de vie au Swaziland n'est que de 32 ans? Faudrait-il lui rappeler que le seul vaccin disponible reste aujourd'hui le préservatif?", a ajouté le conseiller régional DVD d'Ile-de-France. "Le pape vit-il au XXIe siècle", s'est interrogé une ONG camerounaise. "Prétendre que le préservatif "aggrave" le problème du sida va totalement à l'encontre de tous les efforts fournis ces dernières années par le gouvernement camerounais et les autres acteurs impliqués dans la lutte contre le sida au Cameroun", assure Alain Fogué, du mouvement camerounais pour le plaidoyer à l'accès aux traitements. Heureusement finalement, ajoute-til que "les représentants du pape, les prêtres, les évêques ont beau prêcher contre le préservatif, son taux d'achat est aujourd'hui élevé au Cameroun. En vendre est même une activité génératrice de revenus important". Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a assuré: "ce pape commence à poser un vrai problème". Il a cité la réintégration d'evêques "dont l'un est l'apôtre du négationnisme", l'excommunication au Brésil et l'affaire du préservatif. Au Brésil, "qu'une gamine de neuf ans qui a été violée, dont la vie est en danger, soit du moins ses parents et le médecin qui l'a aidée à avorter excommuniée, c'est une absence de charité chrétienne extraordinaire", a poursuivi l'ancien chef de gouvernement. "J'ai l'impression que le pape vit dans une situation d'autisme total". Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
hop 0 Posté(e) le 25 mars 2009 C'est le digne successeur de Jean-Paul II, voire encore "plus pire"... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites