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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (05/04)

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Légalité et légitimité

L’actuel Pouvoir, par-delà l’écume des mots et la fumée des discours, sert des intérêts de lobbies tout aussi divers que malfaisants.

Or, ce pouvoir est parfaitement légal.

Il s’inscrit dans un bloc de légalité édifié avec une constitution, des lois organiques et un réseau de lois et règlements élaborés à l’issue d’un processus institutionnel irréprochable.

En France, aujourd’hui, sont légaux les projets autoroutiers systématiquement approuvés par le conseil d’Etat, l’emploi de produits toxiques en agriculture, la chasse, la tauromachie, l’acquisition de chaînes de télévisions par les rois de l’asphalte, au même titre que dans d’autres pays ou à d’autres époques furent légaux les supplices divers, les génocides, les arrestations arbitraires, les internements politiques, la radio de propagande.

Est légal, ce que la loi du pays et du moment admet comme tel.

Mais, la légitimité est tout autre chose.

C’est l’acceptation dans notre conscience et après réflexion d’un fait, d’un comportement, d’une donnée sociologique.

Tout Etat veut faire coïncider sa légalité et la légitimité et la propagande tend à cette confusion constamment recherchée par tous les régimes politiques.

La pensée officielle se garde bien de dissocier ces deux notions qui peuvent parfois coïncider et bien souvent diverger.

Le citoyen passif et soumis, quand bien même il se révèle en désaccord avec une loi ou un règlement, obéira à l’injonction morale de ne pas distinguer ce qui relève du droit et ce qui relève de l’éthique.

Ainsi, pour le conformisme, le chef de l’Etat devient « notre président », bien que nous n’ayons pas voté pour lui, le gouvernement « notre gouvernement », bien que nous combattions sa politique rétrograde.

Le citoyen est sommé de jouer la comédie de la démocratie comme si demain tout pouvait changer, sans que changent les hommes, ici et maintenant.

Non, affirmons-le : un génocide, des détentions pour délit d’opinion, des lois d’exclusion raciales purent être et seront peut-être un jour à nouveau légaux. Ils ne seront jamais légitimes, pas plus que ne le sont pour nous la chasse, la tauromachie, la loi des asphalteurs et empoisonneurs.

Les ministres qui couvrent ces pratiques sont « leurs « ministres, pas les nôtres.

Nous subissons leur autorité institutionnelle légale, mais récusons leur autorité morale.

Mieux que les casseurs qui miment les révolutions des siècles passés et qu’instrumentalise la propagande des gouvernants, ceux qui respectent strictement la légalité d’un Etat plus puissant que ne le fut jamais l’Etat d’antan tout en rejetant la légitimité d’un pouvoir servant le saccage de la Nature et la torture des animaux, sont les vrais résistants et les adversaires les plus redoutables du système prévaricateur.

Ce qui ne respecte pas la sensibilité des êtres et les droits de la Nature peut se parer du manteau de la légalité. Pour nous, ces faits ne deviendront jamais légitimes. En cela, nous nous inscrivons dans une démarche de rupture et non de connivence avec l’ordre anthropocentrique. Nos valeurs sont radicalement différentes de celles des tenants de la croissance infinie, du développement perpétuel, de la dévastation de la biosphère.

Nous ne sommes pas des réformistes, des environnementalistes, cautions morales des ennemis de la terre, des pourvoyeurs de bonne conscience aux prévaricateurs et destructeurs.

Cette société pratique très légalement le mépris du vivant. Pour nous, ce mépris est un crime moral.

Le processus d’hominisation en cours tend à rompre avec la conception du mépris pour parvenir au stade du respect des êtres sensibles et de la Nature.

Mais, un processus comme celui-là exige du temps !

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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