Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (05/06)

Messages recommandés

Le permanent débat


Les Européens vont élire un parlement presque souverain qui contrôle l’exécutif via l’agrément de la Commission Européenne et jouit d’un pouvoir de co-décision pour tous les textes normatifs.

Vous apprendrez dans vos médias que vous n’êtes pas intéressés par ce scrutin essentiel et démocratique puisque proportionnel et que le débat des idées, les choix fondamentaux, la construction européenne sont des sujets bien trop complexes pour vos « faibles intelligences », uniquement aptes à vous faire percevoir si telle ou telle vedette est énergique, sympathique, pour la rupture, pour séduire et rassurer un peuple enfant.

Bref, pour nos commentateurs, le peuple est débile et ne peut accéder aux analyses de fond qui, d’ailleurs, avec la fin de l’Histoire et le règne de mille ans des libéraux conservateurs, deviennent superflues.

Or, l’éternel débat entre les gens de mieux et les tenants de l’ordre établi perdure sous-jacent.

On ne disserte plus de l’absolutisme royal, du pouvoir clérical, des privilèges des maîtres de forges, de l’accession des femmes à la citoyenneté, du suffrage universel ou censitaire, de la colonisation. Mais, n’en déplaise aux planqués du juste milieu, le vieux clivage existe encore.

Le vrai débat de société, d’éthique, de choc des cultures se situe désormais entre les écologistes soucieux de réconcilier l’homme avec sa planète, de respecter les êtres sensibles, et les tortionnaires d’animaux, les exploiteurs de la Nature, les adeptes d’une approche purement anthropocentrique du monde.

Entre les féroces sanguinaires, amateurs de chasse , de tauromachie, des usages traditionnels des êtres et nous, il n’y a rien que des ambitions de carrières.

L’affrontement idéologique du temps réside entre les écologistes, d’une part, les ennemis de la terre, d’autre part.

Cette fracture de civilisation n’est guère perçue par nos contemporains.

Les tueurs agréés, alliés très naturellement avec un petit parti désuet d’extrême droite, obtiendront sans doute 5% des suffrages, bénéficiant d’une abstention induite par une campagne d’anesthésie, et les écologistes, toutes listes confondues frôleront les 10%.

Ne nous étonnons pas de ce que seulement 15% de la population participent au vrai débat. Dans le passé, ils ne furent jamais plus nombreux à vouloir ou combattre la République, à défendre ou accuser DREYFUS, à résister ou à collaborer.

Excusons tous les autres qui par pesanteur sociologique perdurent à voter pour le parti des boutiquiers hargneux et antifiscalistes ou pour le parti des instituteurs. Avouons d’ailleurs que les candidats font souvent l’erreur de ne pas poser les bonnes questions pour faire de la « communication » sans faute, là où il faudrait expliquer clairement les choix.

Notre ami François CAVANNA put écrire un jour que « La politique est l’art de plaire aux cons ». C’est probablement ce qui explique la médiocrité de la « classe politique » et la rareté des intellectuels en politique. L’Histoire nous l’enseigne : les peuples préfèrent les NAPOLEON III à des LAMARTINE et Victor HUGO.

Dimanche prochain, quand bien même ce sera sans enthousiasme, je vous invite à voter pour ceux qui sont présumés défendre la Nature, l’écologie, les conquêtes éthiques et surtout à voter contre les forces ténébreuses de l’arriération et de la cruauté.

Sauf heureuse surprise, le parlement risque de rester aux mains des forces d’argent, des adorateurs du Marché. Au pire, un ou deux députés de l’arriération seront élus pour exprimer leur haine des oiseaux migrateurs et des renards, des loups et des hérons et les forces de progrès constitueront un groupe minoritaire mais néanmoins influent dans une assemblée portée au compromis.

Pour un nouveau 1789, il faudra attendre encore un peu, attendre que les pauvres gens cessent de rêver à des mirages, cessent de vénérer leurs exploiteurs, reprennent la marche vers le vrai progrès celui des mœurs et des manières, ce qui ne manquera pas d’avenir.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...