terrienne 0 Posté(e) le 14 juin 2009 Le mercantilisme : enzyme dissolvant Le système dit naguère capitaliste, aujourd’hui libéral ou conservateur, dispose d’une prodigieuse capacité de dissoudre toute autre pensée pour la recycler à son seul profit. Ce système peut devenir partiellement social, lorsque la pression politique dépasse ce qu’il peut endiguer, comme en Europe de l’Ouest dans les années qui suivirent la guerre, quand menaçaient les dictatures communistes. Il s’habille volontiers de vertu démocratique et de liberté pour séduire les opinions publiques mais s’accommode aisément des fascismes bruns ou rouges, pourvu qu’ils protègent le commerce et la spéculation affairiste. L’Italie de MUSSOLINI, le CHILI de PINOCHET et présentement la dictature chinoise ne le rebutent nullement dès lors que sont sauvegardées les lois sacrées du Marché. Qu’apparaisse un nouveau péril et ce système d’une remarquable plasticité, s’adapte en adoptant le vocabulaire, les postures de ses contestataires qu’il désarme moralement plutôt que de les éliminer physiquement. De nos jours, la contestation montante, les périls idéologiques et politiques ne résident plus dans des classes laborieuses et dangereuses homogènes, bien structurées, mais dans la pensée écologiste. Il advient qu’un interlocuteur peu au fait de la politologie et inattentif aux mouvements de fond des idées interroge sur le positionnement, dans une perspective historique, de l’écologie. Pensée de gauche, orientée vers un avenir incertain mais que l’on souhaite meilleur ou, pensée de droite, tournée vers la nostalgie d’un âge d’or perdu ? La réponse est pourtant évidente : L’écologie n’est pas supplétive des partis dits de gauche. Elle est la gauche de demain lorsqu’auront disparu les vieux partis usés condamnés au déclin, à l’instar de grands courants de naguère, comme le radicalisme de la première moitié du 20’me siècle. Aspirations à davantage de justice, de compassion, de liberté, d’adoucisssement des mœurs et des manières, volonté de rupture avec les vieilles idéologies théocentriques et anthropocentriques font de l’écologie une pensée neuve, révolutionnaire dans l’acception philosophique du mot. Le régime ploutocratique l’a compris et met en marche sa machine à récupération et recyclage. Les gardiens du temple libéral, les chevaliers servants des entreprises privées et du profit vont feindre de parler « VERT » : contribution climat, taxe carbone, gadgets industriels pour préserver l’environnement. Mais, sur le fond, ils demeureront adeptes de la croissance démographique, protecteurs des spéculateurs et promoteurs, le tout au nom de « l’emploi » et de l’augmentation du pouvoir d’achat ! Les réactionnaires érigent le travail en vertu, l’effort en mérite, mais ils suppriment des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires, car pour payer les fonctionnaires, il faudrait imposer les ploutocrates. Et puis, l’écologie du gadget, c’est formidable pour ne pas aborder le fond de la problématique écologique, à savoir les relations entre l’homme et la Nature. Pas un mot, chez nos acteurs en représentation permanente, sur le rapport au vivant, sur le respect des êtres sensibles, la sauvegarde des espèces, l’arrêt des loisirs cruels et débiles. Bien sûr, les valets de la chasse au parlement doivent être un peu gênés en lecture des résultats électoraux tant pour la victoire des VERTS que pour l’échec cuisant du parti des tueurs agréés. Le coup est susceptible de calmer un temps leur zèle malfaisant mais il ne faut rien attendre de concret du parti conservateur au pouvoir en France et en Europe. La belette, la martre et la sarcelle n’ont rien à espérer de ces gouvernants contre Nature, au même titre que les paradis fiscaux et les financiers cupides n’ont rien à redouter des rodomontades incantatoires de leurs commis en politique. D’ailleurs, pourquoi ces personnages changeraient-ils ? Il leur suffit de citer JAURES et demain Théodore MONOD pour que les pauvres gens médusés prennent le PYREE pour un homme ! Ici, nous expliquerons inlassablement que l’écologie n’est pas soluble dans le conservatisme. Qu’elle ne consiste pas à peindre en vert les pires exactions contre la terre. L’écologie invite à une réconciliation de l’homme avec la Nature, réconciliation passant par l’abolition de la chasse et de la tauromachie, par la reconnaissance du caractère sensible des animaux, mais aussi par une politique sociale résolue impliquant l’instauration d’un salaire maximum, une taxation de la spéculation, un taux de prélèvements obligatoires d’au moins 52% du PIB, une politique de décroissance quantitative allant de pair avec une amélioration des conditions de vie de chacun, des progrès dans l’ordre des connaissances,de la liberté, des droits individuels. Ce qui est proposé par les pouvoirs ne sont que des paravents derrière lesquels tout continuera dans la direction de la destruction de la biodiversité et du mépris des êtres. Et si, malgré la censure, nous finissions par être entendus par les citoyens ! Gérard Charollois CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites