terrienne 0 Posté(e) le 22 juin 2009 Energie : la Nature d’abord La seule querelle qui vaille est celle du vivant. Après NIETZSCHE et la mort d’un mythe, l’Occident proclama que l’homme, sur son piédestal, en était le centre. En fait, il n’en fut rien. Au centre, les adeptes du système mettent le profit, l’argent, les affaires en parant leur cupidité de préoccupations aussi variables que les modes du moment. Ils discourent sur la « moralisation » du système lorsque surviennent des crises, mais se gardant bien de règlementer, retombent dans les mêmes errements dès qu’ils peuvent accaparer sans frein au grand détriment de la Nature et des hommes. Or, l’écologie paillette est très tendance. Les exploiteurs forcenés y vont de leur antienne environnementaliste, versant sur les malheurs de la planète des larmes de crocodiles dont la peau fait leurs serviettes. Ils investissent dans les « énergies renouvelables » faisant ainsi la seule chose qui leur importe, du profit et obtenant en sus un brevet de vertu. L’écologie, qu’ils tentent de galvauder, est à la fois une éthique, celle du respect du vivant et une science rationnelle consistant à soumettre à un examen objectif tout fait. Que valent les « biocarburants » en fait agrocarburants, les éoliennes, les centrales photovoltaïques, les ampoules dites basse consommation et autres gadgets que les affairistes proposent aux acclamations des foules ? Soumettons ces innovations à l’épreuve de l’éthique et de la science écologique. Point n’est besoin de s’attarder sur la supercherie que sont les « agrocarburants », trouvaille du lobby agrochimiste pour accroître la production et la rentabilité. Pour produire de l’essence végétale, il faut des surfaces cultivées, donc empoisonnées et aseptisées pour la Nature et il faut des engrais, pesticides et une activité mécanique, tout procédé hautement consommateur d’énergie fossile. Bref, les agrocarburants, incapables de remplacer totalement le pétrole, ne sont que des impasses écologiques, sources d’aggravation des atteintes portées par l’agrochimie à la diversité biologique. L’astuce est désormais comprise de tous. Plus complexe, moins perçue, l’imposture des « énergies renouvelables » que préconisent même nombre d’écologistes sincères, est très tendance. Constatons dès l’abord que tout mode de production d’énergie, quel qu’il soit, génère pollutions et agressions contre le milieu de vie. Nul ne discute plus la question des « gaz à effets de serre » résultant des combustions de charbon et de pétrole, que ce soit pour les transports ou la production d’électricité. Les centrales thermiques crachent du gaz carbonique et autres particules nocives dans l’atmosphère. Les partisans de l’énergie nucléaire s’emparent de cet argument pour vendre leur technique dont le mérite est de ne pas réchauffer le climat ! Mais, le nucléaire génère des déchets durables et des risques à tous les stades du processus de fonctionnement. La fission atomique évoque, dans l’inconscient des populations, la bombe, d’une part, les radiations cancérogènes, d’autre part. Cette énergie comporte sa part de menaces multiformes. Pressés de fuir ce péril atomique, les écologistes s’en remettent éperdus à toute planche de salut. L’homme d’affaire surgit alors et offre non pas des modes alternatifs mais des compléments, des ajouts, des appoints aux autres formes de production d’énergie. Voici l’éolien et plus récemment les centrales photovoltaïques, non pas l’énergie solaire individuelle avec panneaux en toiture, mais des champs de plusieurs centaines d’hectares débarrassés de toute végétation pour devenir des usines à électricité. Lucratif lorsque la forêt cesse de l’être à échéance humaine ! Qu’il me soit permis d’exprimer mes vives réserves face à ces astuces du mercantilisme pour faire avaler des gadgets qui ne sont pas de vrais progrès puisqu’ils ne suppriment pas les autres périls. L’objectif n’est point, pour les promoteurs de ces sources nouvelles d’énergie, de remplacer un péril par un autre, une nuisance par une autre, mais d’ajouter les inconvénients et les agressions. Sachez que les pales des éoliennes tuent les chauves souris qui ne les détectent pas et dans des sites migratoires de nombreux oiseaux. Pour un anthropocentriste, ce fait apparaîtra dérisoire. Qu’importe les chauves souris et les pygargues, les balbusards et les cigognes. Pas pour nous, le parti de la Nature. Seulement, ce ne sera pas les oiseaux ou le nucléaire, mais la mort des oiseaux + le nucléaire. Quand bien même les promoteurs privés multiplieront les champs d’éoliennes, le Président, celui d’aujourd’hui comme celui d’hier, affirmera qu’au mieux 20% de l’énergie électrique sera d’origine « dite renouvelable » mais qu’il faut rester sérieux et s’en tenir à la haute technologie qui fait la compétitivité reconnue des « entreprises » du pays. Alors, le futur super-super-générateur nucléaire de cinquième génération n’aura que quatre tranches de production au lieu de six qu’il eut fallu ouvrir en l’absence de l’éolien. On aura ajouté une nuisance contre la Nature, des destructions de faune, à une autre nuisance, la prolifération de l’industrie de l’atome et ses déchets induits. Le même raisonnement vaut pour les barrages hydroélectriques qui tuent les grands fleuves, turbinant les poissons migrateurs en ne fournissant qu’une énergie d’appoint. D’un point de vue éthique, j’observe que ni les chauves souris, ni les oiseaux migrateurs, ni les anguilles n’utilisent l’énergie. La Nature doit-elle disparaître pour permettre à quelques hommes de faire des profits ? Doit-on demain abattre les forêts pour y planter des panneaux solaires qui n’empêcheront pas les procédés plus « sérieux » de perdurer, dès lors qu’il est acquis qu’il ne s’agit pas d’une substitution mais d’un appoint ? Pour l’heure, première règle, la bonne énergie est celle que nous ne consommons pas. La seconde règle est d’opter entre les maux et non d’ajouter les inconvénients. On peut choisir entre une technique moins agressive qui se substituerait à une autre plus nocive. Il faut refuser d’ajouter un mal à un pire. Non aux gadgets qui font marcher les affaires sans rien régler . Il est évident que l’homme ne saurait se passer d’énergie et notre décroissance n’a rien d’un ascétisme masochiste, d’un retour à un passé que nul n’aurait envie de revivre s'il le connaissait. Il appartient au génie humain d’élaborer des processus nouveaux ne créant pas de déchets radioactifs, n’empoisonnant pas la biosphère et n’attentant pas à la vie des autres espèces. Messieurs les physiciens, au travail ! Présentement, j’affirme que les êtres vivants n’ont pas à payer le prix des gaspillages et de l’esprit de lucre. J’affirme qu’il ne faut pas ajouter les éoliennes et les usines solaires au nucléaire pas plus qu’il n’est raisonnable d’infecter par la grippe celui qui souffre d’un cancer. Gérard Charollois CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites