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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (23/08)

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Génération perdue ou mutation

La contemplation de notre société provoque, au premier abord, un insondable ennui.

Les générations précédentes, sans être aussi glorieuses que celle de 1790, voulaient changer le monde, s’insurger contre l’injustice, pourfendre l’obscurantisme et les autoritarismes, secouer les cocotiers pour en faire tomber les hiérarques déchus, inventer un avenir meilleur en rupture avec les traditions.

Bien sûr il y eut, dans ce passé fructueux, des erreurs, des impasses, des tâtonnements mais où en serions-nous sans ces générations bouillonnantes, irrespectueuses, généreuses et fécondes d’idées.

La jeunesse, surtout, ferment de tous les bouleversements, jouait collectif.

Aujourd’hui, une génération croupion ne rêve que de sauve-qui-peut individuel, comme dans un naufrage puisque c’en est un.

Que ne feraient-ils pas ces jeunes gens pour intégrer une école de commerce, décrocher un stage non rémunéré, marcher au pas dans le troupeau des exploités consentant, et épouser les pires tares d’un système qui les condamne et qui échoue moralement, socialement, écologiquement.

Il faut dire que les maîtres du système étouffent toute contestation en affirmant sans rire qu’ils sont la Liberté mais qu’il n’y a pas d’autre choix, d’autre issue, d’autre possibilité que de s’incliner devant leurs valeurs funestes.

En un mot, la nouvelle génération a la liberté d’approuver et de se formater, d’apprendre qu’elle arrive dans le « meilleur des mondes », celui qui est sorti de l’Histoire.

Par-delà cette écume, ces apparences de conditionnements grégaires aux injonctions de l’idéologie de la cupidité fardée du beau nom avili de
« libéralisme », il y a tout de même des motifs d’espérer, car, en profondeur, les mentalités évoluent plus rapidement qu’elles ne l’ont jamais fait dans l’Histoire.

La machine à « tourner mal » continue sur sa lancée : la droite de l’argent prépare de grands travaux, agressions nouvelles contre la Nature, perdure à bétonner et courtise le fusillot.

Néanmoins, il devient de plus en plus difficile, pour les élus, de faire accepter les lèpres industrielles et les infrastructures aux habitants, le rapport à l’animal progresse au point qu’un jour le spécisme sera rangé dans la même poubelle de l’Histoire que le racisme, des partis politiques écologistes émergent en apportant une vision plus responsable et plus propre de la politique.

Il y a toujours un certain écart de temps entre une évolution culturelle, intellectuelle, éthique d’une société et sa traduction concrète dans l’ordre politique et institutionnel.

Les prévaricateurs et exploiteurs peuvent perdurer dans leurs nuisances. Ils dominent encore l’Etat, ici et ailleurs, mais ils sont déjà contraints d’avancer masquer, de dissimuler leurs intentions malfaisantes.

Exemple concret :

Ils vont discourir sur l’immoralité du capitalisme financier, sur l’indécence des rémunérations des spéculateurs, sur les paradis fiscaux, tout en veillant bien, dans leurs législations « libérales », à ne rien entreprendre qui règlemente et contraigne les voleurs sociaux, parasites de cette société.

Dans l’ordre écologique, ils déclameront sur le thème de la Nature en péril, sur le climat malade, sur l’importance de l’environnement mais, concrètement, dans les actes, privatiseront le réseau autoroutier en expansion constante, perforeront l’espace naturel pour y implanter des lignes de trains à très grande vitesse au profit du privé, couvriront les exactions des chasseurs au nom d’un populisme méprisant pour le peuple.

Ce grand écart, entre une éthique affichée en vertu et une politique contraire prépare la mutation de la société.

Quand il faudra passer des paroles éclairées aux actes, les discoureurs bouches d’or, les menteurs de talents, les acteurs en représentation permanente auront cédé la place à des dirigeants qui ne pactiseront pas avec les forces de l’arriération, de la cruauté, de la prévarication.

Nous aurons enfin changé de système et de fondements moraux.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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