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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (21/09)

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Le piège climatique

L’écologie est à la fois une science, objective, rationnelle, et une
éthique hédoniste altruiste.

Pour la combattre, les maîtres du système instrumentalisent des thèmes
écologistes pour poursuivre leur politique contre Nature.

Pendant qu’ils ressassent des évidences sur la dégradation du climat
sous l’effet des gaz piégeant l’énergie solaire, son rayonnement
infra-rouge dans l’atmosphère, ils perdurent à subventionner
l’irrigation agricole, la maïssiculture, à promouvoir des
infrastructures de transports, à autoriser la chasse, guerre cruelle et
nocive faite à la faune.

Mais ils vont instaurer une « contribution climat énergie » et inciter à
rénover l’habitat afin d’en limiter les déperditions de chaleur.

Et tout cela, au nom d’écologistes dépeints en « tristes masochistes
catastrophistes », prompts à faire payer le citoyen, à le punir, à le
flageller, à le ramener au temps de la lampe à huile et de la marine à
voiles.

Les maîtres du système, en instrumentalisant le péril climatique,
gagnent sur les deux tableaux.

---- Ils peuvent, en toute bonne conscience, sous couvert de fiscalité
écologiste et de développement durable, voler les pauvres pour donner
aux riches via des transferts de charges habilement agencés et en
fournissant des chantiers aux entreprises privées, leurs temples.

---- Ils compromettent la popularité de la seule force contestatrice
remettant en cause la société de dévastation et d’exploitation.

La « taxe carbone » est un piège social et politique.

Partons des évidences :

L’homme pollue sa planète et en faisant augmenter la teneur en gaz
carbonique et en méthane de l’atmosphère amplifie l’effet de serre
naturel de l’enveloppe gazeuse de la planète.

L’humain, depuis l’ère industrielle, a déjà changé son atmosphère et le
processus risque fort de s’accélérer avec l’entrée en course des géants
asiatiques.

L’altération du climat en résultant est indéniable et il faudra bien
davantage qu’une taxe pour enrayer le phénomène.

Il ne s’agit pas de minimiser les risques climatiques, de nier
l’altération, de dire que le génie humain parviendra demain à surmonter
tous les problèmes.

Mais pourquoi accroître une fiscalité indirecte, donc socialement
inique, tout en poursuivant un programme autoroutier, tel ce scandaleux
tracé dit A65 promu par le président de la région AQUITAINE, par
ailleurs grand ami des chasseurs.

Non, je ne désapprouverais pas une taxe sur les carburants fossiles si
celle-ci ne permettait pas aux adorateurs des entreprises privées de
parachever leur œuvre d’injustice sociale en compensant cette charge en
faveur des « forces vives ».

J’entends bien que, fidèle à sa politique d’effets d’annonce, le
gouvernement offrira également des compensations aux citoyens, mais ne
doutons pas que les conditions seront telles, qu’en pratique et en bout de
course, un transfert de charges sera opéré, sous couleur verte, des
« forces vives » aux citoyens.

Une refonte préalable de la fiscalité s’imposait avec :

suppression du bouclier fiscal, frein aux cadeaux à la clientèle du
parti conservateur, instauration d’une tranche nouvelle de prélèvement
de 90% pour les revenus supérieurs à 50000 Euros par mois, (mesure
adoptée par ROOSEVELT en 1935), forte taxation des activités et
manifestations de loisirs mécaniques, arrêt des subventions publiques au
secteur marchand et aux lobbies divers.

Si les maîtres du système voulaient faire de l’écologie autre que par
pur alibi, ils devraient cesser de soutenir l’agriculture productiviste
polluante, limiter le trafic routier de marchandises, geler les
infrastructures, adopter des règlements en faveur de la faune, de la
flore et des milieux naturels, bref faire l’inverse de ce qu’ils font.

Pour limiter la croissance productiviste et purement quantitative et lui
substituer une maximisation du bien-être, le choix est de taxer soit la
consommation, soit la production.

Nos sectateurs du Marché expliquent, très logiquement, que la
consommation est captive et ne peut pas fuir, se « délocaliser » dans
les régimes fascisants et esclavagistes, alors que la production s’y
réfugie de plus en plus.

Dès lors, il faut, selon eux, taxer la consommation.

Et si l’on remettait en cause le dogme du libre échange qui permet aux
pays exempts de droits sociaux et écologiques d’inonder la planète de
marchandises, souvent frelatées, fabriquées dans des conditions qui
ignorent les droits de l’homme et ceux de la Nature ?

La liberté du commerce, l’abolition des barrières douanières ne se
conçoivent que dans le cadre d’une harmonisation mondiale des droits,
sous peine de tirer la société vers le bas, vers la régression, vers les
réformes qui ne sont que des contre-réformes.

Alors, si au lieu de pénaliser l’infirmière qui parcourt la campagne
pour prodiguer ses soins en habitats isolés, l’on prohibait les rallyes,
les courses automobiles et tous ces jeux impliquant gaspillage d’énergie ?

Parce que l’écologie est une science, elle doit aborder les pluies
acides, le trou dans la couche d’ozone, d’hier, les gaz à effets de
serre, d’aujourd’hui, de manière rationnelle.

Parce que l’écologie est une éthique, elle doit rechercher constamment
le bien-être, la satisfaction empathique de tous les individus par-delà
leurs races et espèces.

Décidément, l’imagination et la générosité ne sont pas au pouvoir, ni
ici, ni ailleurs !

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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